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Une demande d’action collective contre le milliardaire Robert Miller

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Radio -canada

2023-02-24 13:30:00

Plusieurs victimes se réjouissent de la demande d’action collective déposée mercredi contre le milliardaire québécois et Future Electronics. Et elles ont l’intention d’y adhérer.

Robert G. Miller. Source: Radio-Canada / FORBES / LUMISCULPT / ASBED
Robert G. Miller. Source: Radio-Canada / FORBES / LUMISCULPT / ASBED
La demande d’action collective qui vient d’être déposée au palais de justice de Montréal contre Robert Miller réconforte plusieurs victimes de l’homme d’affaires et fondateur de Future Electronics. Celles à qui nous avons parlé appuient la démarche et considèrent qu’il s’agit d’une étape importante vers l’obtention d’une certaine justice.

L’action vise toutes les personnes qui ont fourni des services sexuels ou ont été victimes d'exploitation sexuelle par Robert Miller lorsqu’elles étaient âgées de moins de 18 ans. C’est le cabinet Groupe de droit des consommateurs qui représente la plaignante initiale.

Selon les allégations de la procédure, la jeune femme avait 17 ans lorsqu’elle aurait rencontré le milliardaire avec plusieurs autres jeunes filles dans un hôtel montréalais. Après avoir été « choisie » par l’homme d’affaires, elle aurait eu des relations sexuelles avec lui à sept ou huit reprises. Elle recevait chaque fois entre 1000 $ et 3000 $.

C’est en visionnant le reportage d’''Enquête'' au réseau anglais de Radio-Canada qu’elle aurait réalisé l’ampleur des séquelles psychologiques liées à cette période de sa vie (dépression, perte d’estime de soi, utilisation de drogues et d’alcool).

La jeune fille, qui n’est identifiée que par ses initiales, réclame un million de dollars en compensation pour ses dommages psychologiques et 1,5 million de dollars supplémentaires en dommages punitifs. Elle ne connaissait pas la véritable identité de celui qu’elle appelait « Bob Adams » avant la diffusion du reportage ''Le système Miller'', il y a trois semaines.

« Je pense que c’est le juste retour du balancier », réagit Sophie*, une des victimes présumées de Robert Miller qui a dénoncé le milliardaire dans un reportage d’Enquête le 2 février dernier. « Il a causé des dommages, et il doit y avoir réparation », ajoute-t-elle.

La jeune femme avait 14 ans au moment de sa première relation sexuelle avec Robert Miller en 1999. Sophie vit, elle aussi, avec des séquelles psychologiques de cette histoire, dont un important sentiment de culpabilité d’avoir accepté de recruter d’autres jeunes filles pour lui.

Sophie a l’intention de s’inscrire au recours collectif, comme Geneviève*, une autre jeune femme tombée sous la coupe de Robert Miller à l’âge de 14 ans. « Je ne sais pas pourquoi le contribuable québécois paierait avec ses impôts pour les services dont j’ai besoin à cause de ça », dit-elle. « Moi, j'ai dépensé de l’argent pour un psychologue et un sexologue. J’ai vu un travailleur social aussi. Il faut qu’il paie pour ce qu’il a fait. »

Geneviève a raconté son histoire à Enquête le 9 février dernier dans le reportage Elles l’appelaient Bob.

Selon l’avocat de la plaignante, Jeff Orenstein, « il est évident qu’il y a un côté individuel aux dommages de chacune des plaignantes, qui dépend par exemple de l'âge qu’elles avaient au moment des faits ou de la longueur de leur relation avec Miller ».

Il est, selon lui, trop tôt pour déterminer s’il demandera à un juge d’évaluer chaque cas individuellement ou de créer des catégories de plaignantes.

M. Orenstein a également demandé une ordonnance de confidentialité permettant aux victimes de rester anonymes à toutes les étapes de l’action collective, qui devra d’abord passer l’étape de l’autorisation judiciaire.

La demande d’action collective vise également Future Electronics, l’entreprise fondée par Robert Miller et dont il a quitté la direction au lendemain de la diffusion du reportage.

On y cite plusieurs exemples d’employés de Future qui auraient aidé M. Miller dans son système de recrutement de jeunes filles, en louant des maisons ou des chambres d’hôtel, ou en organisant des voyages.

Selon l’avocat Jeff Orenstein, « ces employés agissaient sous les ordres de leur patron, Robert Miller. Et la loi nous permet de tenir la compagnie responsable des dommages », ajoute-t-il.

Par ailleurs, plusieurs jeunes femmes ont aussi déposé des plaintes au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et certaines ont fourni des dépositions vidéo aux enquêteurs. Rappelons qu’en 2010, une enquête criminelle visant les activités de Robert Miller avait été fermée sans qu’aucune accusation ne soit déposée.

Rappelons que le milliardaire a nié l’ensemble des faits contenus dans le reportage d’Enquête en précisant qu’il n’avait jamais eu de relation sexuelle avec des personnes sous l'âge de consentement.

Il a également spécifié avoir souffert d’impuissance au cours des 20 dernières années. Au moment de publier cet article, Robert Miller et Future Electronics n’avaient pas réagi à ce nouveau développement.

''Toutes les victimes ont requis l'anonymat pour nous parler, par crainte des conséquences. Leurs noms ont donc été remplacés par des noms fictifs.''
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