Weil en hausse, Labeaume en baisse

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Amélia Salehabadi

2011-04-26 15:00:00

Quels sont les acteurs du monde juridique qui ont la côte et quels sont ceux qui en arrachent ? La chroniqueuse Amélia Salehabadi nous les présente aujourd'hui.

En Hausse

Me Kathleen Weil - la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec et ancienne ministre de la Justice- dans le dossier de la famille Barlagne.

Pour son leadership et sa pugnacité.

Un dossier qui me tenait particulièrement à cœur et dont j’avais parlé abondamment sur Droit-inc.

Vous savez cette famille Française dont le gouvernement canadien avait refusé l'admission au Canada, parce qu’un de leurs deux enfants était un fardeau excessif pour le pays (d'un montant de (moins de 6000 $ par an représentant le coût de l'école publique spécialisée), car atteinte de paralysie cérébrale.

Me Weil a fait preuve de leadership en prenant ce dossier délicat en main. Il fallait trouver une solution pour convaincre le gouvernement fédéral de Stephan Harper.

J’ai voulu avoir plus de détails sur la solution, le comment et le pourquoi.

Par exemple, est-ce que le gouvernement français est également intervenu dans le règlement heureux de ce dossier?

Le consul général de France à Montréal Pierre Robion m'a confirmé que, bien que le Quai d'Orsay à Paris suivait l'affaire de très près en espérant de vive voix 'une solution humaine et satisfaisante' au dossier, la solution avait bien été canado-canadienne.

Ce qui me fut confirmé par ailleurs par l'attaché de presse de la ministre Weil, Renaud Dugas qui m'indiqua que Me Weil - en très bonnes relations avec son collègue, le ministre de l'Immigration du Canada, Jason Kenney (un diplômé en philo) - avait pris personnellement le dossier en main pour trouver coûte que coûte, une solution à ce drame familial.

Je le crois bien car, connaissant Me Weil, c'est une vraie bûcheuse qui connaît bien ses dossiers et qui sous des airs de femme raffinée toujours souriante, est en réalité le symbole parfait d'un bras de fer dans un gant de velours.

La solution-version officielle : le Québec a proposé de renouveler les certificats de sélection pour 3 ans, le temps de permettre à la famille d'obtenir sa résidence permanente et éventuellement sa citoyenneté. Une lettre en ce sens a été envoyée jeudi dernier à Citoyenneté et Immigration Canada.

Ces derniers m'ont confirmé ce matin réception de ladite lettre. La balle est dans leur camp. Voici ce que Julie Lafortune, conseillère en communications de Citoyenneté Canada m'a confié aujourd’hui sur le dossier : « Citoyenneté et Immigration Canada est en discussion avec le gouvernement du Québec. Nous comprenons que des certificats de sélection du Québec ont été renouvelés. Nous voulons nous assurer qu’un plan est en place afin de couvrir les coûts relatifs aux soins de santé, en accord avec la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. Nous sommes entrés en communication avec la Famille Barlagne via leur avocat. Les demandes sont évaluées au cas par cas en s’appuyant sur les faits précis présentés par le demandeur. Nous ne possédons présentement aucune autre information concernant ce cas. »

Cette hausse d'aujourd'hui est également décernée à toutes ces personnes qui se sont mobilisées de près ou de loin pour cette cause.

Je pense notamment en premier lieu aux avocats pro-bono de la famille Barlagne : Me Patrice Jourdain, qui a plaidé l'affaire devant la Cour fédérale du Canada et à Me Stéphane Minson, qui a piloté tout le côté médiatique de l'affaire.

À vous aussi chers confrères et consœurs qui ont contribué à la levée de fond symbolique que nous avions organisée pour aider le gouvernent canadien dans le financement du fardeau excessif de 6000 $ que cet enfant représenterait au Canada. La somme recueillie a été versée à des organismes de bienfaisance canadienne œuvrant en matière de paralysie cérébrale.

Finalement, à tous ceux d'entre vous qui m'ont contactée pour que je transmette d'autres pistes juridiques envisageables aux avocats de la famille.

Tout est bien qui finit bien.

Sauf que la solution factuelle ici n'est qu'un band-aid sur une douleur bien canadienne.

En d'autres mots, l'existence même de l'article 38.1 de la Loi sur l'immigration canadienne qui permet une sélection des candidats à l'immigration selon un critère de 'fardeau excessif ' pour le pays, qui me pose définitivement problème. Cet article de loi s'apparente drôlement à une politique déguisée d'eugénisme.

Cet article me paraît attaquable malgré l’arrêt Hilewitz de la Cour suprême du Canada eu égard aux articles 7 et 15 de la Charte canadienne des droits et libertés.

Bien sûr, l'alternatif plus rapide serait un amendement à la loi. Une motion que le NPD aurait déposée en ce sens. Je me croise les doigts.


En Baisse

Le maire de Québec

Monsieur Régis Labeaume, qui se prend pour un avocat.

Je suis allergique aux personnes qui émettent des opinions juridiques, sans être des avocats, que ce soit des maires ou des journalistes spécialisés en affaires juridiques.

Qui mérite une petite sanction aujourd'hui ?
Qui mérite une petite sanction aujourd'hui ?
Dimanche à l'émission Tout le monde en Parle sur Radio-Canada, il a déclaré avec aplomb, que le fait que la Ville de Québec accorde le contrat de l’amphithéâtre à Quebecor sans appel d'offres, je le cite, « était tout à fait légal ».

Ah, bon ? Et sur quelles bases ? J'ai essayé de communiquer à ce sujet avec lui en laissant un message à son attaché de presse. Rien avant mon heure de tombée...

Quant au Ministère des Affaires municipales, leur porte-parole, Caroline St- Pierre, m'a confirmé ce que je pensais : « le ministère aura à analyser le dossier de l'amphithéâtre lorsqu'il recevra le dossier complet dans le cadre d'une demande d'approbation d'engagement de crédit ou de règlement d'emprunt. »

Au mieux, le maire Labeaume est un devin qui lit dans l avenir et au pire il a enfreint les règlements du barreau en émettant une opinion juridique et en se prenant pour un avocat!

À vous de juger.
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