L’état des forces

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Frédéric Bérard

2012-08-08 14:15:00

Malin celui qui pourrait prévoir le résultat des élections du 4 septembre prochain. Certains éléments pourraient néanmoins influer sur l'issue du scrutin électoral. Frédéric Bérard nous dit lesquels.

Nous y voilà. Des élections en plein été. La pluie, que dis-je, le torrent de subventions et autres annonces gouvernementales des dernières semaines étaient ainsi intéressées. Grosse nouvelle. En fait, mis à part le premier ministre apparemment, difficile de trouver quiconque dans la Belle Province ayant crû à l’effet du hasard.

À tout événement, le processus électoral est maintenant enclenché. Maintes discussions récentes avec amis, collègues et étudiants, me laissent toutefois avec l’impression suivante : celle du caractère parfaitement imprévisible des résultats du 4 septembre prochain.

Facile de constater le ras-le-bol d’une partie substantielle de l’électorat envers ce gouvernement en place depuis 10 ans déjà. Mais qu’en est-il de l’alternative ? Et qui se fera le porte-étendard de celle-ci ? On réclame du changement ? Visiblement. Un classique. Mais en faveur de qui ? Et de quel changement parle-t-on ?

Le résultat des élections du 4 septembre prochain, reste imprévisible estime Frédéric Bérard
Le résultat des élections du 4 septembre prochain, reste imprévisible estime Frédéric Bérard
Partant de cette toile de fond comme prémisse, bien malin celui pouvant prédire, au-delà des sondages préliminaires, l’issue de la présente course. Cela dit, j’ai crû bon partager avec vous certaines des dynamiques et considérations qui, à mon humble sens, devraient ou pourraient influencer son dénouement prochain.

Parti libéral

En place depuis 2003, difficile de ne pas souffrir d’usure du pouvoir, du moins d’un point de vue des perceptions. Les récents déboires ou conflits n’aideront celles-ci en rien : interminable crise étudiante, Loi 78, gaz de schistes, accusations criminelles envers ministre et organisateurs libéraux, suspicions quant aux conclusions des travaux de la Commission Charbonneau.
Bien sûr, Jean Charest jouera de nouveau les cartes du développement économique, de rigueur budgétaire, de création d’emplois. La marotte, maintes fois éprouvée depuis 2003, est jusqu’à ce jour infaillible. Pourquoi alors modifier une formule gagnante ? Les détracteurs des libéraux pourront évidemment rétorquer que la dette provinciale a augmenté de quasi-60 milliards depuis la première élection de ceux-ci, que celle-ci grossi plus rapidement que l’économie, que le taux d’imposition des Québécois demeure parmi les plus élevés en Amérique du Nord, que pratiquement 8 milliards de péréquations sont versées annuellement à la province pour soutenir ses programmes sociaux. Mais à quoi bon ? Les perceptions faisant fréquemment figure de réalité politique, nullement étonnant que M. Charest continue dans la même voie, surtout que ses adversaires semblent curieusement lui laisser le champ libre à cet égard.

Un dernier point sur le PLQ : ne jamais sous-estimer les talents de campaigner de leur chef. Éloquent, convaincant, enthousiaste, il semble que le premier ministre vit et existe pour les campagnes électorales. Malgré un incessant discours de type chambre de commerce, ce dernier est pratiquement imbattable dans l’art de caricaturer ses adversaires ou d’imposer des choix électoraux aux allures manichéennes. Vous avez vu Mme Marois porter un carré rouge récemment ? Et Léo Bureau-Blouin ? Et qui parle présentement de référendum, à part le chef libéral ?

Parti québécois

Dans un système qui encourage le bipartisme (ou décourage le multipartisme, c’est selon), il va de soi qu’un régime d’alternance se crée de lui-même. En l’espèce, et comme c’est le cas depuis 1976, le Parti québécois devrait se positionner aisément comme le successeur naturel. Quatre questions majeures méritent toutefois d’être ici posées, cela dit :
D’abord, le PQ sera-t-il en mesure de se faire valoir à titre de canalisateur du changement requis et/ou souhaité? Deuxièmement, Pauline Marois, dit la Dame de béton, pourra-t-elle persuader l’électorat de ses capacités de prendre le relai à titre de première ministre? Enfin, avec un Jean Charest qui agitera le spectre (ou épouvantail) référendaire à la moindre occasion, la chef du PQ trouvera-t-elle une manière d’éluder cette question figurant néanmoins à l’article premier du programme de son parti ? Une majorité de Québécois (toute idéologie confondue) refusant pour l’instant de se lancer dans l’aventure référendaire, avouons que le défi sera de taille.

Au-delà de ces mêmes interrogations, nul doute que le Parti québécois semble avoir pour l’instant le vent dans les voiles, celui-ci étant notamment soufflé par la meilleure brochette de néo candidats présentés par l’ensemble des partis.

Coalition avenir Québec

Voilà le parti qui devait bénéficier du cynisme ambiant et servir de vecteur de la volonté citoyenne de changement. Trônant pendant plusieurs mois au sommet des sondages, la CAQ peine maintenant à s’imposer comme une alternative crédible. Ceci, avec respect, n’est pas très surprenant. Même si l’idée d’une coalition n’est pas en soi mauvaise, évidemment, encore faut-il que le parti s’impose quelques dénominateurs communs précis, une ligne intelligible.

À titre d’exemple, le parti québécois sert depuis toujours de regroupement afin de réaliser ultimement un objectif partagé : l’indépendance du Québec. Ceci fait donc en sorte que la gauche (Lévesque, Parizeau, Godin) s’accommode de la droite (Bouchard, Landry, Boisclair) afin de parvenir à cet objectif bien défini. Rien de mal à ça, au contraire. Idem pour feu l’ADQ, cette fois en chemin inverse : moratoire sur la question nationale afin d’unir les forces de la droite, ex-bleus et ex-rouges confondus. Très bien.

Mais la CAQ ? Une coalition des coalitions, si on peut dire. Le parti du « on verra ». Ni de gauche, ni de droite, disent-ils. Ni souverainiste, ni fédéraliste non plus. Et qu’en est-il de l’environnement, de l’éducation, de la santé ? Souhaite-t-on l’intrusion du privé ? Ça dépend.

Rien de surprenant, remarquons bien. Quelconque chef de parti ayant un Gérard Deltell comme bras droit et un François Rebello comme bras gauche, ne peut qu’être forcé de tergiverser sur ces questions pourtant fondamentales. Avez-vous d’ailleurs remarqué que la chute (maintenant stabilisée) de la CAQ coïncide drôlement avec l’improvisation magistrale ayant entouré la venue du transfuge Rebello ? Ce qui sembla comme du pur amateurisme politique était plutôt symptomatique d’une trame de fond beaucoup plus inquiétante : l’absence d’orientation politique définie. Et pour un parti qui aspire à prendre le pouvoir, rien de bien sécurisant. À moins évidemment qu’on considère le légendaire « changement » comme étant une position idéologique porteuse.

La force principale de la CAQ quant à la présente campagne ? Le changement, paradoxalement. Oui, je sais…

Québec solidaire et Option nationale

Bien qu’actuellement plus marginaux que les trois premiers en termes d’appuis populaires, soyons convaincus que Québec solidaire et Option nationale font déjà en sorte que le Parti québécois, sans s’en inquiéter officiellement, regarde tout de même régulièrement dans son rétroviseur.
Le contraire serait surprenant. Tous deux auto-qualifiés de progressistes (surtout QS) et souverainistes (surtout OP), ceux-ci auront nécessairement pour effet de grappiller une portion utile du vote traditionnellement réservé au PQ.

Ceci est d’autant plus vrai depuis le contexte actuel : même si la grogne étudiante des derniers six mois visait principalement le gouvernement en place, il semble qu’une partie appréciable du mouvement doute être mieux représentée par le PQ, parti d’une quarantaine d’années encastrée dans un régime définitivement institutionnalisé. À ceci s’ajoute le fait que la position péquiste en matière de conflit étudiant était et est encore, au mieux, pour le moins floue ou vague. Rien pour convaincre le contestataire moyen d’appuyer « l’autre parti » traditionnel. Probable que Québec solidaire, dont les positions sont éminemment de gauche, pourra tirer un certain profit de l’actuel conflit.

Enfin, rappelons-nous qu’Option nationale est née expressément de la dernière crise au Parti québécois, laquelle avait amené le départ spectaculaire de plusieurs députés souvent piliers, dont Jean-Martin Aussant, chef de ce nouveau parti résolument indépendantiste. Présentant des candidats dans l’ensemble la quasi-totalité des comtés, nul doute qu’Option nationale, autour duquel s’est amassée bon nombre d’ex-militants péquistes déçus ou autres, aura pour effet d’ennuyer sérieusement leur alma mater dans certaines conscriptions où se dérouleront diverses luttes à trois ou même quatre.


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24 commentaires

  1. Olivier Desjardins
    Olivier Desjardins
    il y a 11 ans
    Éclipser l'Option National
    Les médias tous comme vous m'énerves au plus haut point.
    Je comprend très bien qu'il y ait trois partis en tête de vos foutus sondages et que se sera assurément l'un d'eux qui gagneront l'élection du 4 septembre. Mais d'éclipser QS, mais surtout Option National, comme dans votre présent sondage par un "autre" est audacieux mais carrément outrant. Sans oublier que si nous n'avions pas l'internet et les médias sociaux nous ne pourrions savoir se que tous partis veulent créer, comprendre leurs plateforme et donc voter avec la vue d'ensemble.
    Arrêter de nous présenter les partis politiques comme les compagnies publicitaires nous frais des promotions de boissons gazeuses. Ce n'est pas parce que Cocke et Pepsi sont les plus populaire que je ne voudrais pas boire un 7up. Ça fait vraiment pitié.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 11 ans
      option nationale
      I've heard of Quebec Solidaire because of Amir Khadir, but I've never heard of Option Nationale, until now.

    • FB
      Re: Option nationale
      Je comprends votre point, voire déception. Sauf que pour l'instant, ON est effectivement un parti relativement maginal, et non seulement par la faute des médias : un parti indépendantiste " dur" qui reproche au PQ sa mollesse sur la question de la souveraineté, il y a eu une multitude inscrite au DGE. ON fera-t-il mieux que les autres ? Du reste, pour le sondage, je n'y suis pour rien.

      Bonne chance,

      FB

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 11 ans
    Re : Olivier Desjardins
    Quels sondages ? Quels médias sociaux ? Votre message est incompréhensible et bourré de fautes.

  3. Sebastien L.
    Sebastien L.
    il y a 11 ans
    Option National (pas de E)
    Touchez pas à ma langue, j'peux la massacrer tout seul...

  4. DSG
    Good analysis
    I agree that the CAQ has become the “neither here, nor there” party, which is unfortunate because I really (really) want the Liberals out. I can’t vote for the PQ (obviously) so that leaves me no choice but to abstain from yet another election. Oh well, at least the PQ has strong solutions for all our problems. Per example:

    - student crisis: the solution is la souveraineté;
    - corruption in the construction industry: la souveraineté;
    - budget deficits: la souveraineté;
    - shale gas : la souveraineté;
    - medicare : la souveraineté;
    - environment : la souveraineté;
    - global warming : la souveraineté;
    - poor performance from Canada’s atheletes at the olympics : la souveraineté;
    - overpriced hockey tickets : la souveraineté;
    - kids suffering from lactose intolerance: la souveraineté;
    - on and on…

    • Isabelle
      Isabelle
      il y a 11 ans
      What do Anglos want?
      Vous pouvez parfaitement être contre la souveraineté, et ne pas appuyer le PQ, mais de dire que ce parti se résume à sa proposition indépendantiste, c'est de la mauvaise foi crasse. Ou de l'ignorance de notre histoire récente.

      Et tant qu'on y est: qu'est-ce que les anglophones ont d'intéressant à proposer pour le Québec?

      Except for having been "anti-separatist" for the past 30 years, where do you stand? What does the Anglo community has to propose, what's the vision, the project??

    • Dollar Bill
      Dollar Bill
      il y a 11 ans
      SVP
      DSG ne parle pas pour la communauté anglo. La preuve? Il veut se débarrasser des libéraux....

      Quoi qu'il en soit, force est de reconnaître que dans le camps souverainiste, cette option est véhiculée comme une panacée à tous les maux. Consultez les affiches de l'époque du référendum de 95 : "Oui et ça devient possible" avec des symboles rattachés à l'environnement, à l'argent, aux travaux publics, à la paix (!!!!). Magnifique campagne publicitaire faisant appel à l'imagination en laissant présager que la souveraineté règlerait tous les maux.

    • Isabelle
      Isabelle
      il y a 11 ans
      re SVP
      Ah voilà, vous parlez des slogans de la campagne référendaire de 1995. C'est d'une fulgurante pertinence pour la campagne de 2012.

      DSG ne parle pas des "anglophones", c'est moi qui le fait. Je parle des "anglophones" qui votent PLQ par défaut ou qui s'abstiennent parce qu'il est hors de question qu'ils votent pour un parti qui n'est pas fédéraliste de bord en bord.

      (En passant: "Anglophones", c'est une méga généralisation, j'imagine que vous comprenez ce que je veux dire par là.)

      Depuis plusieurs années, le vote au Québec se diversifie: gauche, droite, centre, souverainiste, "neutre" ou flou, mais chez les anglos, ne grande majorité ? Rien. PLQ ou rien. Comme notre DSG préféré qui s'abstient.

      J'ai hâte que ça change. Et UN des facteurs d'inertie, c'est le satané "vote par défaut" d'une frange de la population qui n'arrête pas de bouder depuis 1976 et de blâmer les souverainistes pour tout ce qui va mal au Québec.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 11 ans
      Réaliste
      Parce que, bien entendu, le PQ est le seul parti qui devrait être obligé d'afficher sur ses pancartes "Peut-être ! Ca va être difficile, on n'est pas sûr de notre coup, il y a plein de facteurs indéterminés mais on va essayer" alors que Charest, lui, peut faire avaler son Plan nord comme remède à tous les maux, se dire prêt, se dire en contrôle de notre économie (laissez-moi rire) ?

      Un slogan c'est un slogan; il faut faire la part des choses.

      Quand on écoute des types comme Jean-Martin Aussant qui présente des statistiques et des exemples économiques à l'appui de sa vision de la souveraineté comme étant bénéfique, on comprend mieux. L'information est souvent disponible, il suffit de la chercher au-delà des pancartes qu'on a le temps de lire dans le traffic.

    • DSG
      Dear Isabelle
      I would just like to point out that in 1976 the PQ got elected for the first time due to the anglos and ethnic protest vote. Both communities were appalled by the language laws enacted by Robert Bourassa. When René Levesque rewarded that with Bill 101, evidently it was the last time anglos and ethnics ever voted for the PQ.

      As for me, I do think that it’s unfortunate that there is no viable alternative to the Liberals. A few weeks ago I wrote on this very segment that at a time when even the anglos and ethnics are disgusted by the corruption of the Liberal government, Jacques Parizeau crawls out from under his rock and links the student protests to the separatist movement. Hence any chance that the anglos and ethnics vote for the PQ went out the window.

      Lastly, I do appreciate the French people’s desire for recognition and greater autonomy. But the PQ is inherently hypocritical and fanatic. Jacques Parizeau wanted separation all costs even if it meant economic ruin according to his own advisors. Pauline Marois marches on the street banging pots and pans portraying herself as a socialist when at night she goes home to an immense mansion. And the last separatist who was sincere, Lucien Bouchard, was portrayed as fearful of his wife by his own party when he tried to denounce the fanatical ramblings of Michaud.

      So there is absolutely no way that I can vote for the PQ.

    • Isabelle
      Isabelle
      il y a 11 ans
      re Dear Isabelle
      I don't vote PQ either, mind you.


      But will there ever be a "viable alternative" to the PLQ if the vast majority "anglos" (pardon the expression) keep voting for PLQ, no matter what?

      We're stuck !

      My riding is Westmount-St-Louis (PLQ at approx. 80%), so I could as well cast my ballot in a shredder. However I won't: QS will have my vote, for the principle.

    • Raphaël
      Raphaël
      il y a 11 ans
      Il y a une différence entre s'exclure et être exclu..
      L'émergence de partis politiques où la question référendaire est en arrière-plan (la CAQ et QS) des deux côtés du spectre politique québécois fait en sorte que l'excuse du manque de choix ne tient plus.

      QS est un parti multiethnique, urbain et progressiste (avec la souveraineté comme option nucléaire; une position qui, je crois, est bien correcte pour plusieurs anglophones). Le parti est aussi relativement jeune. Les anglophones ont amplement l'opportunité de moduler le message en participant et en finançant le parti.

      La CAQ en étant probusiness, anticorruption et jeune devrait également pouvoir offrir une alternative pour les anglos qui votent à droite. L'option référendaire chez la CAQ est un mirage qu'on maintient pour attirer les francos probusiness qui sont des souverainistes moues. C'est du « posturing ».

      Bref, si ça ne vote pas dans le West Island et qu'ils continuent de ne pas avoir de voix dans les autres partis, ben ils n'auront qu'eux-mêmes à blâmer. En attendant, les libéraux les prennent pour des valises, dilapident leurs taxes et n'offrent rien en terme de développement aux quartiers et villes anglos qui sont pour la plupart de beaux petits dortoirs tout propres et confortables.

      Qui plus est, la corruption massive chez les libéraux affecte la réputation de la communauté anglophone. Qui dit mot consent dit l'adage et plusieurs, comme avec la communauté italienne, se demande pourquoi personne se lève chez nos amis anglophone pour dire aux libéraux « This circus must end ». Où bedon ils sont de connivance, ou bedon ils n'ont pas l'importance qu'ils croient dans ce parti...

      Les anglophones du Québec pourraient facilement avoir une ascendance politique similaire au Québec justement dans le reste du Canada s'ils décidaient de « jouer la game » un peu et se mêler aux débats publics québécois plutôt que de se prendre pour des Bhoers. Oui y'a des redneck franco qui veulent rien savoir des anglos, mais ça y'en a partout et dans tout les groups; get over it.

    • Guillaume T.
      Guillaume T.
      il y a 11 ans
      Parizeau
      Rectification: Parizeau voulait la souveraineté, oui mais pas indépendamment de la ruine économique. On parle quand même d'un gars qui a étudié en économie dans une des meilleures université en Grande-Bretagne (oui, oui, avec des anglais) et certains de ses consultants prévoyaient une possible récession à court terme, mais à long terme le projet aurait été viable! c'est tout! :)

    • Dollar Bill
      Dollar Bill
      il y a 11 ans
      Ms Isabelle
      Il est paradoxal que sur un ton hautement sarcastique vous écriviez que les slogans de 95 soient « d'une fulgurante pertinence » en 2012 mais que vous finissiez votre texte en faisant référence à une tendance historique existant depuis 1976.

      Par ailleurs, votre affirmation que le vote se diversifie au Québec mélange toute sorte de concepts et dans la majorité des cas est vraie seulement pour une petite partie de l'électorat, la grande majorité restant campé sur ses positions. Dans le débat souveraineté, il ya au Québec 30-35% de souverainistes « purs et durs » qui ne changent pas plus d’avis que les anglos. Il y a quand même une certaine logique. On ne fonde pas un pays, en en amoindrissant un autre, sur un coup de tête et selon l’humeur du moment. Il faut y croire. De la même façon, il serait surprenant que quelqu’un qui s’identifie au Canada et qui ne s’identifie pas au projet souverainiste, (possiblement en raison du fait qu’il croit -à tort ou à raison, ce n’est pas mon propos -que ce mouvement le rejette), change d’opinion au gré des saisons.

      Finalement, si j’écrivais (en boutade) que DSG ne parlait pas au nom des anglos, c’est en raison de votre dernier paragraphe où vous lui demander « Except for having been "anti-separatist" for the past 30 years, where do you stand? What does the Anglo community has to propose, what's the vision, the project??”. Quelqu’un de moins perspicace (comme moi) pourrait facilement croire que vous sembliez vous adresser à lui à titre de porte-parole….

    • Dollar Bill
      Dollar Bill
      il y a 11 ans
      Pas un slogan
      Sauf que ce n'est pas un slogan. La souveraineté comme panacée, c'est l'argument de vente qui est cru par un nombre important d'individus. On le voit dans toutes les discussions : le Québec réglera tous ses problèmes.

      Évidemment, votre idéal du Québec souverain est différent du mien et de cette façon la souveraineté ne pourra satisfaire tous les attentes de tous les individus.
      Il est d’ailleurs intéressant de discuter du sujet avec des gens convaincus qui sont à différents endroits sur l’échiquier politique (gauche/droite). Ce n’est pas long que les mêmes discordes gauche/droite font apparition et que l’on constate que même dans un Québec souverain, ces débats perdureront. Cela n’empêche pas les gens qui supportent cette option de nous la présenter comme solution miracle (et ceux qui l’opposent de nous la présenter comme un désastre en devenir).

      C’est amusant de vendre quelque chose qui n’existe pas puisque les gens peuvent l’imaginer comme ils le veulent bien, leur propre petit Éden. Ça contraste bien avec les verrues et autres défauts du fédéralisme qui sont faciles à voir, on n’a qu’à pointer du doigt.

      Par ailleurs, je comprends que vous n’aimiez pas Charest, mais il faut quand même faire la différence entre élire un parti (quel qu'il soit), une décision qui dure pour 5 ans (max) et fonder un pays.

    • Isabelle
      Isabelle
      il y a 11 ans
      re
      DSG me répondra s'il croit que je le prends pour le représentant de tous les anglophones.

      Si vous insistez, allez, les slogans de la campagne référendaire de 1995 sont pertinents.

      On n'arrivera jamais à parler d'autre chose que de l'indépendantisme au Québec de toutes façons, ne serait-ce que pour se reprocher mutuellement d'en parler trop souvent, ou au contraire pas assez, ou sinon trop vaguement, ni au bon moment.

      J'en ai assez qu'on ramène tout à la question de l'indépendance, qu'on soit pour ou contre. C'est lassant. Je regrette, mais au risque de sonner somme une caquiste, c'est simplement pas pertinent.

    • Dollar Bill
      Dollar Bill
      il y a 11 ans
      Pas pertinent?
      Vraiment? Selon les sondages du week-end, les québécois sont prêts à donner une majorité à un parti dont l'article 1 prévoit la souveraineté et dont le chef refuse de confirmer s'il y aura ou non un référendum. Je pense que c'est donc pertinent d'en jaser un peu surtout si, comme vous, on ne veut pas en jaser beaucoup tantôt....

    • LC Hammer
      LC Hammer
      il y a 11 ans
      Faux!
      En 1995, Jacques Parizeau avait nommé Richard Le Hir "ministre délégué à la resconstruction". En d'autres mots, il était un propagandiste payé par l'Assemblée Nationale pour promouvoir le projet d'indépendance nationale. Fait à noter que René Lévesque ne s'était jamais abaissé à détourner l'argent de l'état pour promouvoir son option.

      Le coût total de l'opération (les études seulement) 100 millions! Le pire, le contenu du rapport était tellement dévastateur (il était question de pomper toutes les liquidités de la CDPQ, Loto-Québec et Hydro-Québec pour acheter les obligations du Québec sur l'open market et éviter la décote de notre dette, il était question d'un trou de 10 à 12 milliards la première année, des hausses d'impôts pour contrebalancer la perte de la péréquation et j'en passe). Parizeau à jetté le rapport aux poubelles pour ne pas nuire au référendum.

      Jacques Parizeau est la pire chose qui soit arrivée à notre province durant les 200 dernières années, après peut-être la tuerie de Polytechnique et l'échance de Patrick Roy.

    • Guillaume T.
      Guillaume T.
      il y a 11 ans
      ouin
      Parizeau voulait sans doute démontrer au fédéraliste adepte du scandale des commandites et des billets d'avion et de train payer par le fédéral au camps du NON et le non-respect de loi référendaire provinciale, de l'argent en surplus investit dans la campagne du NON, que si cela leur manquait de faire voler par le fédéral, ils auraient la chance de faire voler à moindre échelle par leur nouveau pays.

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 11 ans
    Incompréhensible
    Effectivement, le premier commentaire est incompréhensible.
    Merci pour la pollution.

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 11 ans
    Oui
    C'était trop difficile d'ajouter Option Nationale aux choix de vote?

  7. Guillaume Tassé
    Guillaume Tassé
    il y a 11 ans
    Démocratie en péril
    Intéressant! Je suis pas mal en accord avec ton analyse. Je crois également qu il serait intéressant d' aborder la question du vote anglophone et allophone qui donne un appui inconditionnel au liberaux. Ce qui leur assure un 20% de vote et cette proportion augmente avec l' immigration. Dans une lutte a 3 avec en plus de Québec solidaire qui va Chercher 7% du vote, cela permet au liberaux de toujours avoir une bonne chance d' être au pouvoir. Et ce malgrer un bilan de reigne de 10 années, dégueulasse et un problème important de corruption. Comment peut-on avoir un taux d insatisfaction de 80% et quand même arriver au pouvoir? C'est pas compliqué, le vote par opposition referaindaire des anglophones, ainsi ils sont insatisfaits mais vont quand voter pour le plq. Ce qui permet à Charest d' aller cherche 35 pourcentage de vote avec 80% d' insatisfaction. Certe le manque d alternative joue un rôle mais, le vote pour opposition est le réel problème et représente un véritable risque pour notre démocratie... Prenons le cas de l'emploi par exemple. Charest dans une annonce à la TV promet de créer 200 000 emplois. Toutefois en 10 ans de pouvoir son bilan sur l'emploi c'est qu'il en a créé 0, le taux chômage est au même niveau qu'avant qu'il arrive au pouvoir. En faisant une analyse plus poussé on découvre même que le Québec a perdu plusisuers sièges sociaux comme Alcan et que le création d'emploi s'est fait chez couche tard, des emplois à temps partiel au salaire minimum. En fait, la seule création d'emploi qu'il a fait c'est dans la fonction publique quand il parlait de réingénérie de l'étatt, donc à la seule place qu'il ne voulait pas en faire. Et oui, j'oubliais, dans le plan nord, des gens payé par le gouvernement pour faire des routes. Tout cela en faisait exploser la dette, donc la recette pour créer de l'emploi: augmenter la dette de 20 milliards, et prendre 5 la dessus pour engager de nouveaux fonctionnaires. Si en 10 ans il n'a pas créé d'emploi, je ne crois pas que les gens soient assez stupide pour croire qu'il va en crééer 200 000 dans les 4 prochaines années. S'il était en mesure de le faire il l'aurait fait, il y a fort long temps. J'imagine que ça prochaine promesse sera de dire qu'il va réduire le temps d'attente dans les hôpitaux, qui augmenté sous le PLQ, question de nous rappeler ces autres campagnes. En fait peu importe il peu dire n'importe quoi parce que les gens ne vote pas pour le PLQ, mais contre la souveraineté et la crainte est tellement forte qu'il ne voteront pas non plus pour la CAQ par peur que le PQ entre au pouvoir. Pour la commission Charbonneau, tout le monde sait bien que plein de chose vont sortir et les analiste affirmait que le PLQ voulait partir en élection avant le fin de la commission, mais en fait il aurait pu attendre après et ça n'aurait rien changer parce que les gens ne votent pas pour le PLQ mais contre la souveraineté et peu importe les scandales, cela ne changera rien à leur vote. Le cas de l'élection du ministre forunier dans Saint-Laurent à une partiel alors qu'il c'était mis la communauté anglophone à dos et que dans les journaux, ont demandait au gens de ne pas voter pour lui est une autre preuve de cette théorie!

  8. Maurice Gréviste
    Maurice Gréviste
    il y a 11 ans
    Vote PLQ
    Je ne comprends pas comment vous pouvez indiquer que le vote anglo-allo assure 20% du vote au PLQ.

    Ceci serait vrai uniquement si les anglo-allo constituaient 20% de la population et qu'ils votaient tous à la même fréquence et en aussi grand nombre que le reste de la population. Or, sur ce point, c'est faux, particulièrement en ce qui concerne les anglophones. Les trois dernières élections ont montré que leur taux de participation est plus faible que celui de la moyenne québécoise.

    Aussi, notons que, lors d'une élection, le pourcentage de vote n'a pas tellement d'intérêt. Si vos votes sont concentrés dans quelques circonscriptions, vous allez élire quelques députés, mais vous ne formerez pas le gouvernement.

    Dans le cas du vote anglo-allo, celui-ci est concentré dans la moitié de l'île de Montréal. Il en résulte donc que le PLQ a toujours eu besoin de plus de votes que le PQ pour former le gouvernement, puisqu'il faut qu'il aille chercher "d'autres votes" dans d'autres circonscriptions.











    Intéressant! Je suis pas mal en accord avec ton analyse. Je crois également qu il serait intéressant d' aborder la question du vote anglophone et allophone qui donne un appui inconditionnel au liberaux. Ce qui leur assure un 20% de vote et cette proportion augmente avec l' immigration. Dans une lutte a 3 avec en plus de Québec solidaire qui va Chercher 7% du vote, cela permet au liberaux de toujours avoir une bonne chance d' être au pouvoir. Et ce malgrer un bilan de reigne de 10 années, dégueulasse et un problème important de corruption. Comment peut-on avoir un taux d insatisfaction de 80% et quand même arriver au pouvoir? C'est pas compliqué, le vote par opposition referaindaire des anglophones, ainsi ils sont insatisfaits mais vont quand voter pour le plq. Ce qui permet à Charest d' aller cherche 35 pourcentage de vote avec 80% d' insatisfaction.

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