Les pots de vin étaient un secret de Polichinelle

La Presse Canadienne
2012-10-23 12:12:00
"À ce que j'entends, possiblement que c'était un secret de Polichinelle, comme vous dites", a fini par laisser tomber M. Surprenant, après maintes hésitations.
La Commission a commencé à étudier un à un les 91 appels d'offres pour lesquels l'ingénieur retraité a fait la conception des travaux, au service des égouts et canalisations de la ville de Montréal, entre 2000 et 2009.
Le procureur Denis Gallant, a déjà affirmé que selon la Commission, M. Surprenant a touché des pots-de-vin pour l'essentiel de ces appels d'offres.
Les dossiers s'accumulent depuis le début de l'exercice: 15 000 $ de pot-de-vin pour ce contrat, 3000 $ pour celui-là, 5000 $ pour cet autre-là. Le total approche déjà les 150 000$ après 26 contrats scrutés.
M. Surprenant a déjà estimé avoir touché près de 600 000 $ en pots-de-vin durant les années où le système de collusion entre entrepreneurs du secteur des égouts a fonctionné.
Quand il ne connaissait pas personnellement l'entrepreneur en construction qui avait remporté l'appel d'offres comme plus bas soumissionnaire conforme, c'est l'entrepreneur Tony Conte, de Conex, qui venait lui remettre l'argent à sa place, a-t-il témoigné.
Par ailleurs, le parti municipal Équipe Tremblay-Union Montréal a demandé et obtenu sur-le-champ le statut de participant à la Commission.
Ce statut lui permet d'avoir un avocat qui pourra contre-interroger directement les témoins, soit sur le financement des partis politiques, soit sur l'octroi et la gestion des contrats publics à Montréal, a précisé la juge France Charbonneau, en rendant sa décision.