Accuracy: un assemblage unique
Martine Turenne
2015-12-17 14:15:00
« Tous les associés travaillent pour le même objectif : faire croitre le réseau. Notre approche est totalement transversale : on partage les clients, les missions, on croise les compétences, les langues, les pays », dit Nicolas Bourdon, associé du bureau parisien d’Accuracy.
Droit-inc l’a rencontré en compagnie de trois autres associés, autour d’une table, au bureau montréalais d’Accuracy: ses hôtes, Anne-Marie Bélanger et François Filion, et Hervé de Trogoff, du bureau londonien.
Une rencontre qui n’avait rien d’inhabituelle: les 35 associés répartis dans une dizaine de pays se visitent régulièrement. « On privilégie les rencontres physiques. On trouve que rien ne remplace une poignée de main et une conversation », dit Anne-Marie Bélanger, juricomptable et avocate.
Le chiffre est le dénominateur commun des professionnels d’Accuracy. Le reste est une pluralité d’expériences, dit François Filion, l’associé directeur montréalais. Ingénieurs, avocats, gestionnaires… « On embauche ici toutes sortes de personnes avec toutes sortes de formation. »
Lui-même provient d’une firme comptable. Il aime la diversité des opinons et des points de vue que lui offre Accuracy. « On peut arriver au même résultat, mais avec des visions différentes. On fait sauter les silos. »
« Cette approche séduit nos clients », dit Anne-Marie Bélanger.
Une expertise pour chaque bureau
Accuracy a été fondée à Paris, en 2004, s’est étendue en Europe, en ’Inde, avant d’atterrir à Montréal, en 2011. Chaque bureau offre les mêmes services, mais chacun développe une expertise particulière.
Le bureau montréalais est particulièrement féru dans les enquêtes de fraudes et offre régulièrement son expertise en Europe. « L’Amérique du Nord est en avance sur l’Europe dans la juricomptabilité », dit M. Bourdon.
Récemment, le bureau montréalais avait besoin d’expertise dans un mandat lié à l’industrie agro-alimentaire. « Des Européens sont venus nous assister», dit M. Filion. D’autres firmes prétendent avoir une telle diversité de ressources, mais pour avoir connu plusieurs d’entre elles, il sait que les échanges d’informations ne se font pas de manière aussi fluides que chez Accuracy.
« Notre modèle n’existe pas ailleurs, dit M. de Trogoff. Dans la plupart des grandes firmes, les individus sont en compétition entre eux. » Accuracy est dans un mode collaboratif. Cela s’acquiert. « Ce n’est pas si naturel, ajoute-t-il. Il faut en quelque sorte se reprogrammer. »
« Chacun de nos succès en est un global. Un gros mandat gagné par le bureau de Montréal, va être célébré à Paris ou à Londres», dit Me Bélanger, qui a passé 15 ans dans une grosse firme internationale. « Je vois une énorme différence. Parfois, sur un mandat, il y a trois ou quatre personnes de bureaux différents qui travaillent, sans que le client ne s’en aperçoive. Lui reçoit l’expertise finale. »
Comprendre… les retards
Le bureau parisien d’Accuracy a développé une expertise dans l’évaluation de préjudices notamment en matière de retards sur les chantiers. « Notre expertise ne se limite pas à dire : ‘vous êtes en retard, et voici combien ça coûte’, mais à en chercher les causes. C’est plus compliqué », explique M. Bourdon.
Quand il y a des centaines de milliers de tâches planifiées s’échelonnant sur des années, c’est parfois chercher l’épingle dans la botte de foin. Il y a de l’incompétence, parfois de la fraude, mais surtout, une plus grande complexité des outils.
« Les nouveaux logiciels censés aider à la modélisation et à la planification créent davantage de complexité, dit M. Bourdon. Il faut qu’un être humain puisse comprendre comment ça fonctionne et ça n’est pas toujours évident. »
« La technologie est diantrement plus compliquée, et le temps qu’on se donne pour réaliser les projets, de plus en plus court, ajoute M. de Trogoff. Du coup, il y a des retards, et les coûts financiers sont effrayants. »
Et avec tout ce que le gouvernement Trudeau a annoncé comme projets d’infrastructure, dit M. Filion, Accuracy sera fort occupée dans les prochaines années. « Il y aura du potentiel de retard ! » Surtout que la politique du plus bas soumissionnaire, toujours en vigueur dans la majorité des appels d’offres au pays, contribue certainement aux retards, ajoute-t-il.
Croissance et assemblage
Accuracy est en mode expansion, et cela n’est pas sans poser des défis, notamment de cohésion.
« Nos clients nous voient comme une firme globale et on ne va pas s’arrêter à dix pays », dit M. Bourdon. Chaque nouvelle embauche doit bien assimiler cette philosophie de partage et de collaboration. « Le choc culturel est à venir. Ce n’est pas entre l’Europe et le Canada. »
Le marché américain est « extraordinairement porteur » poursuit-il, mais il reste compliqué de s’y installer, car il faut alors rayonner dans plusieurs villes.
Pour l’instant, tous les contrats nord-américains passent par le bureau montréalais, souligne Me Bélanger. Mais qu’importe sous quel fuseau horaire se fera un travail, la philosophie d’Accuracy restera la même. « Nos clients veulent bénéficier de notre gamme d’expertises, dit M.Bourdon. Et c’est à nous d’en faire l’assemblage. »
Sedia Stercoraria
il y a 8 ansLes bonnes équipes d'avocats c'est comme un bon vin.
Ça résulte d'un bon assemblage.