Travailler peu, pour travailler mieux ?

Céline Gobert
2011-11-21 14:15:00

Une étude sur la question le prouve : mieux vaut se concentrer un bref délai, plutôt que des heures entières sur l’objectif à atteindre, rapporte Lawyers Weekly.
Multiplier les pauses accroîtrait donc sérieusement votre productivité au bureau.
Plus de pauses, pour plus de résultats : un axiome applicable au monde juridique ? L’avocat, avec ses heures interminables de travail, peut-il vraiment envisager cette pratique ?
Pas vraiment.
« Dans notre profession, nous avons des délais immuables. Dès lors, il faut rester concentré en permanence et livrer le travail à temps », explique Catherine Lahey, associée chez Stewart McKelvey, à St-John.
En outre, la multiplication des moyens de communication annihile tous les possibles relâchements. Impossible pour l’avocat de partir faire une sieste alors que le téléphone sonne, le BlackBerry surchauffe, et la boîte de courriels est pleine à craquer.
« A moins de s’enfermer dans un placard où personne ne vous trouvera, c’est impossible », plaisante Me Lahey.

L’art de planifier
Pour autant, cela signifie-t-il que l’avocat est moins performant que le violoniste ou le romancier ?
« Non », répondent en chœur Natalia Angelini, associée chez Hull & Hull à Toronto, Marc Philibert du cabinet montréalais Davis et Me Lahey.
Selon eux, il y a seulement quelques règles et astuces à maîtriser.
« Je travaille 10 à 11 heures par jour. Je ne peux pas me permettre le luxe de m’accorder des pauses. Je suis trop occupée », déclare Me Angelini.
Cependant, à l’instar de Me Lahey, lorsqu’elle éprouve le besoin de s’éloigner de l’ordinateur et du téléphone, elle en informe ses interlocuteurs par un bref courriel ou fait filtrer ses appels.
Une manière de trier et hiérarchiser les priorités.
« Il faut absolument tout planifier : coups de fils, courriels. Si je dois parler au téléphone à un client, je prends rendez-vous. Si j’ai deux heures de délai pour un dossier, je m’isole deux heures et je termine le travail », explique Me Philibert.
De même, il planifie le travail de ses employés.
« Si une personne est plus performante en soirée que tôt le matin, je fais en sorte de lui donner le dossier plus tard dans la journée. Même avec un planning très strict, il faut jongler entre le besoin des clients et celui des employés », conclut-il.
Alors, oui, l’avocat partage avec le violoniste et l’auteur cette nécessité de la performance, dans des délais impartis.
Mais, aux pauses, il préférera la discipline.