Le coach des startups trouve enfin sa « base »

Sonia Semere
2025-07-24 15:00:41
Cabinet flexible, équipe solide, mentorat ciblé : voici le combo gagnant qu’un avocat recherchait pour propulser ses clients technos…

Me Andrew Cuttini a récemment rejoint Yulex à titre d’avocat indépendant spécialisé en droit des affaires.
Depuis près de 15 ans, il accompagne des entreprises en phase de démarrage ou de croissance, notamment dans les secteurs du SaaS, de l’intelligence artificielle, des sciences de la vie, de la fabrication et de l’hôtellerie.
Mais quels sont les principaux défis et enjeux auxquels il fait face au quotidien dans sa pratique? Comment soutient-il les startups dans leur développement? Entretien.
Qu'est-ce qui vous a motivé à rejoindre Yulex après avoir travaillé en solo ces dernières années?
Après quelques années de pratique en solo, je me suis rendu compte que j’avais besoin d’un peu plus de soutien, autant sur le plan administratif que professionnel. J'avais envie d’échanger avec des parajuristes, de collaborer avec des avocats plus juniors, mais aussi de pouvoir compter sur l’accompagnement de collègues plus expérimentés.
C’est à ce moment-là que j’ai pensé à Me Frédéric Letendre, un des fondateurs de Yulex, qui m’avait d’ailleurs donné ma première opportunité en entreprise, il y a maintenant 15 ans. Je l’ai appelé et je lui ai dit : « Je cherche un endroit où je peux continuer à exercer de façon autonome, tout en ayant accès à un environnement structuré et collaboratif. »
Chez Yulex, j’ai trouvé exactement ça : un bureau, des ressources humaines compétentes, parajuristes, adjoints, jeunes avocats, et un contexte qui me permet de faire grandir ma pratique.
Ma clientèle étant très active dans l’univers des startups et des scale-ups, leur modèle s’intégrait parfaitement avec mes besoins. On a donc mis en place une entente sur mesure, qui me permet à la fois de garder mon indépendance, d’avoir accès à du coaching et du mentorat, et de m’entourer d’une équipe solide pour soutenir la croissance de mes dossiers.
Vous êtes reconnu pour accompagner des entreprises technologiques, des startups… Pouvez-vous nous en dire plus sur votre clientèle et les types de dossiers que vous traitez?
Ma clientèle est principalement composée de start-ups et de scale-ups, surtout dans le domaine des technologies. Je travaille avec des entreprises qui évoluent dans des secteurs variés, des technologies de la santé, de la recherche clinique, du développement pharmaceutique, mais aussi dans des domaines comme les technologies de rupture, l’intelligence artificielle ou encore les logiciels SaaS.
Ces entreprises ont en commun un fort potentiel de croissance et une ambition d’expansion à l’international. Je les accompagne donc sur des enjeux stratégiques comme la structuration juridique, la négociation de licences technologiques, le financement, la propriété intellectuelle, ainsi que la conformité dans des contextes réglementaires complexes, notamment en sciences de la vie.
Beaucoup de mes clients développent des technologies qui nécessitent à la fois une solide base juridique et une vision à long terme. Ce sont souvent des entreprises innovantes qui veulent passer rapidement du stade de l’idée à celui de la commercialisation à grande échelle, au Québec comme à l’étranger.
Comment adaptez-vous votre pratique aux besoins spécifiques de ce type d’entreprise?
Les startups ont des besoins très particuliers qui exigent une approche différente, plus pragmatique et flexible. Ce sont souvent des entreprises en démarrage, avec des ressources financières limitées, mais de grandes ambitions. Elles n’ont pas toujours les moyens de se lancer dans des démarches juridiques complètes dès le départ.
Grâce à mon expérience en entreprise, j’ai développé une approche qui est à la fois réaliste et adaptée à leur réalité. Je comprends leurs contraintes et je propose des solutions juridiques sur mesure, qui respectent à la fois leur budget et leur stade de développement, tout en assurant la conformité nécessaire.
L’objectif, c’est de leur permettre d’avancer de façon structurée, sans les surcharger, et en gardant en tête qu’on pourra bonifier les aspects juridiques au fur et à mesure que l’entreprise évolue. C’est une relation de confiance à bâtir, où on accompagne la croissance plutôt que de l’alourdir.
Quelles sont les principales problématiques ou enjeux auxquels font face les startups que vous accompagnez?
D’abord, la propriété intellectuelle est souvent au cœur de leurs préoccupations. Il faut s’assurer que les droits sur les technologies, les logiciels ou les innovations sont bien protégés et correctement attribués, que ce soit entre fondateurs, employés ou partenaires. Ensuite, il y a toute la dimension corporative, comme la structuration de l’actionnariat, les ententes entre fondateurs, la répartition des rôles, et les ententes de type equity for services.
Un autre enjeu fréquent, c’est la gestion de l’équité envers les employés. On parle ici de régimes d’options d’achat d’actions ou d’autres mécanismes de rémunération en actions. C’est un aspect clé pour attirer et retenir du talent dans un contexte où les liquidités sont limitées. Ces questions reviennent souvent au stade précoce d’une startup, et elles sont déterminantes pour bâtir des bases solides en vue de la croissance ou de futures rondes de financement.
Et pour terminer, quels conseils donneriez-vous à un jeune ou une jeune avocate qui souhaite se lancer dans le domaine des startups?
Je lui dirais d’abord de ne pas avoir peur de sortir de sa zone de confort. Travailler avec des startups, c’est un environnement rapide, en constante évolution, où il faut souvent s’adapter, apprendre sur le terrain, et faire preuve de beaucoup de souplesse.
Et puis, il ne faut pas se concentrer uniquement sur le gain financier à court terme. Dans ce domaine, l’apprentissage, les contacts, et l’expérience que l’on développe tôt dans sa carrière ont une valeur immense à long terme. Miser sur la qualité de son travail, bâtir des relations solides avec les clients, et rester curieux, c’est ça qui fait toute la différence dans la durée.