Comment repenser l’accompagnement juridique des entreprises innovantes?

Les avocates Julie Couët et Geneviève Hallé-Désilets viennent de lancer leur propre cabinet-conseil : HDC | stratégie · droit · innovation, une firme spécialisée en droit commercial et en propriété intellectuelle.
Leur mission? Aider les entreprises à anticiper et transformer leurs risques juridiques en leviers de croissance.
Me Julie Couët cumule plus de trente ans d’expérience en droit. Après avoir amorcé sa carrière en pratique privée, elle a passé deux décennies au sein du gouvernement fédéral avant de revenir au secteur privé, notamment à l’Institut national d’optique (INO) où elle a été directrice des affaires juridiques.
Au fil de sa carrière, elle a développé une solide expertise en gestion de contrats, en propriété intellectuelle et en gestion d’équipes juridiques, notamment chez Desjardins assurances générales et à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).
Me Geneviève Hallé-Désilets, pour sa part, a débuté chez Norton Rose, avant de consacrer plus de 17 ans à la propriété intellectuelle, au droit de la publicité, à la protection du consommateur et au commerce électronique. Elle a également travaillé à l’INRS, où elle a côtoyé Julie Couët. Entre les deux avocates, ce fut « un véritable coup de foudre professionnel ».
Curieux d’en savoir plus, on a discuté avec elles pour comprendre comment est née l’idée de fonder leur propre firme, et surtout, ce qui unit leur approche et leur vision du droit.
Comment est née l’idée de lancer votre propre firme?
Julie Couët : Geneviève et moi, on se ressemble beaucoup dans notre façon de travailler et d’analyser les dossiers. On a une belle chimie, une collaboration naturelle, et on se complète vraiment bien. À force d’échanger, on s’est rendu compte qu’on avait toutes les deux envie d’un peu plus de liberté professionnelle, d’être maîtres de notre destinée. C’est de là qu’est venue l’idée de se lancer ensemble.
Geneviève Hallé-Désilets : On a rapidement vu que nos forces se combinent très bien : quand on collabore, c’est du 1 + 1 = 4 ! Notre complémentarité est devenue l’un des piliers d’HDC. Julie vient d’un parcours plus institutionnel et gouvernemental, alors que j’ai œuvré principalement en pratique privée. Cette diversité d’expériences rend notre approche beaucoup plus polyvalente et stratégique pour nos clients.
Et concrètement, quels types de services offrez-vous et à quels secteurs vous adressez-vous?
Julie Couët : Notre objectif, c’est d’abord d’accompagner les PME et les entreprises en démarrage, particulièrement dans le secteur des hautes technologies. On veut les aider à structurer leurs pratiques, leurs processus décisionnels, tant sur le plan contractuel que de la propriété intellectuelle.
Mais notre approche va au-delà du simple service juridique. On ne se définit pas comme un « cabinet d’avocats » au sens traditionnel du terme. Notre force, c’est la vision 360 : gestion de risques, analyse stratégique, conformité… bref, tout ce qui permet à l’entreprise d’être proactive plutôt que réactive.
Geneviève Hallé-Désilets : On veut offrir des outils concrets pour aider les entreprises à assurer leur conformité et à développer leur autonomie juridique. Par exemple, ça peut passer par la mise en place de checklists, de tableaux de suivi ou de processus de conformité clairs qui indiquent quelles lois s’appliquent, qui consulter, ou quoi faire en cas de changement réglementaire.
Et on va même plus loin : on parle souvent de diligence raisonnable dans un contexte de fusion ou d’acquisition, mais pour nous, ça s’applique aussi au quotidien. On aide les entreprises à instaurer des processus décisionnels solides, pour qu’elles puissent prendre les bonnes décisions, en matière de contrats, de conformité ou de gestion technologique. Souvent, surtout dans les start-ups, on veut aller vite. Nous, on veut simplifier la gestion juridique et réglementaire pour leur permettre de croître sereinement.
Comment est structuré votre modèle de tarification?
Julie Couët : On veut rester flexibles et agiles. Comme on vient de démarrer, nous sommes encore en train d’affiner notre fonctionnement, mais notre priorité est claire : s’adapter aux besoins du client. Si un client a besoin d’un forfait d’heures sur une période donnée, on s’ajuste.
Si c’est un mandat ponctuel, on fait en sorte que le service corresponde exactement à la demande. L’idée, c’est que le client en ait pour son argent, tout en bénéficiant d’une approche personnalisée. On veut pouvoir offrir le bon service, au bon moment, sans rigidité.
Finalement, quelle est la philosophie de HDC et votre approche distinctive?
Geneviève Hallé-Désilets : Nous sommes deux avocates expérimentées et complémentaires, réunies pour offrir une expertise approfondie et un service 360. Nous ne nous limitons pas au conseil juridique. Nous avons aussi des réflexes en gestion de risques commerciaux. Pour ma part, j’ai étudié à HEC et travaillé dans le secteur de la publicité, ce qui m’a permis d’acquérir une vision élargie, au-delà du droit.
Même dans nos rôles purement juridiques, nous avons toujours cherché à fournir des conseils d’affaires pratiques, adaptés à la réalité de nos clients. Ce qui nous distingue, c’est notre capacité à simplifier des enjeux juridiques et commerciaux complexes, pour les rendre compréhensibles et exploitables par nos clients.