Des clowns, une voyante et... des avocats!

Céline Gobert
2015-03-13 15:00:00

« Nous voulions célébrer l’engagement de la communauté juridique vis à vis d’Éducaloi et dire à quel point il est important, explique Me Nathalie Roy directrice générale d’Éducaloi, qui fêtera ses 15 ans d’existence le 20 mars prochain.
Éducaloi, qui dévoilera le montant exact des sommes récoltées dans quelques semaines, devrait dépasser ses bénéfices de l’an passé qui s’élevaient à près de 65 000 dollars, au terme de la soirée festive animée par un Monsieur Loyal où les avocats ont pu mesurer leur force musculaire au « marteau de fer » ou encore se faire lire leur avenir par une diseuse bonne aventure.
« J’espère qu’elle va nous dire que le Fonds Accès Justice va enfin distribuer un peu d’argent au milieu communautaire ! Cela ferait du bien ! » a lancé Me Marc-Antoine Cloutier président du conseil d’administration de Juripop et récemment nommé associé chez Deveau Avocats.
Plus grand chose pour la justice ?

« Je me réjouis qu’Éducaloi rende le droit plus humain et plus proche des réalités de nos concitoyens », a déclaré la Ministre, rappelant que le monde juridique vivait un virage, passant de la culture du procès à une culture de l’entente.
Elle a également mentionné le « message clair » qu’envoient les transformations organisationnelles du gouvernement avec la mise en place d’une Direction générale dédiée à l’accès à la justice, une « première au Ministère » qui considère cette question comme une « priorité pour le gouvernement ».
« Le gouvernement s’efforce de maintenir les seuils d’admissibilité à l’aide juridique au niveau le plus élevé possible mais ceci étant, les justiciables ne sont pas la seule clientèle qui a besoin d’aide gouvernementale, a déclaré quant à elle l’honorable Nicole Duval Hesler, juge en chef du Québec lors d’une entrevue avec Droit-Inc.
« L’éducation se plaint de manques ressources, et la santé représente la moitié du budget. Il ne reste plus grand chose alors pour la justice ! », a-t-elle lancé.
Pas de « justice parallèle » !

« Nos actions n’entrent pas en conflit avec vos mandats, a-t-il également lancé aux juristes présents, parmi lesquels nous pouvions croiser des personnalités de la communauté juridique et des affaires : l’honorable Clément Gascon, juge à la Cour Suprême, Me Gérard Guay président de la Chambre des notaires, partenaire principal de la soirée, Me Pascale Pageau, de Delegatus, ou encore Me Bernard Synott, bâtonnier du Québec et Me Arianne Charbonneau, directrice principale adjointe d’Éducaloi.
« Il faut absolument assurer la pérennité d’Éducaloi. Le site est magique ! Nécessaire ! », a déclaré Me Synott, qui a rappelé son voeu d’une « justice égale pour tous, démocratisée et donc accessible à tous » et insisté sur l’importance capitale pour les citoyens de garder confiance en la justice.
« Il ne doit pas y avoir de justice parallèle, je pense à ce que l’on a pu voir avec les dessins sur les portes de l’UQAM|http://www.droit-inc.ca/article14038-Les-professeurs-de-l-UQAM-portent-plainte ou encore avec ces gens qui entrent au Parlement et tuent des gens. Il ne faut jamais tomber là-dedans ! On n’a pas le droit de faire la justice sans passer par les tribunaux dans notre démocratie canadienne. »
Sans cadre c’est le « chaos », a également rappelé Me Lu Chan Khuong, présidente du Comité sur la justice administrative du Barreau de Québec et candidate au Bâtonnat, qui est allée à la rencontre des jeunes filles de Secondaire IV cette semaine.
« Les gens doivent comprendre leurs droits. Nul n’est censé ignorer la loi. Il n’y a pas d’âge pour apprendre. Ce que je dis aux jeunes, c’est de regarder les conséquences de leurs actes, notamment lorsqu’ils publient des photos sur Facebook ou sur Instagram. »
Trop chers les avocats ?

La magistrate évoque, du haut de ses 47 années d’expérience, l’époque où elle a débuté sa pratique et où « les bureaux étaient plein de jeunes avocats qui ne coûtaient pas très cher ». D’après elle, les tribunaux doivent faire des efforts de rapprochement avec les justiciables, dans « une période d’écrasement des pyramides, où notre société démocratique est moins hiérarchique qu’il y a à peine 20 ou 30 ans ».
Il est important, selon elle, de donner un soutien à un organisme comme Éducaloi qui est en première ligne pour donner de l’information aux gens qui ont besoin de services juridiques, surtout à l’heure où le nombre de personnes qui se représentent seules est en constante augmentation, en première instance, mais aussi en appel.
Le pouvoir aux élus
« Pour faire valoir tel argument, il aurait fallu reproduire telle partie de la preuve. Si la preuve n’est pas rapportée, que voulez-vous que la Cour d’appel fasse ? Nous ne devons intervenir qu’en cas d’erreur démontrée alors si la partie pertinente du dossier n’a pas été produite... », explique-t-elle, en précisant que les personnes pouvant rivaliser en cour avec des avocats étaient rarissimes.
La conséquence est implacable : les chances de succès de la partie qui a omis de faire le nécessaire, « par ignorance pure et simple », dit la juge Duval Hesler, s’en trouvent bien compromises.
« Nous tentons d’être justes mais pas au point de déformer les règles de droit. Ce sont aux élus, redevables envers les électeurs, de faire des choix dans une démocratie. Nous, nous ne contrôlons que la légalité des lois et le respect des chartes. »
Même si Éducaloi ne remplacera jamais le service d’un avocat, selon elle, l’organisme aide les gens à mieux exposer leurs moyens d’appel ou leurs moyens de contester l’appel.
La juge serait par conséquent probablement d’accord avec le conseil donné, plus tard, par la Ministre Stéphanie Vallée en conclusion de son discours: « Éducaloi ? Parlez-en. Twittez-les. Inscrivez-vous, comme je l’ai fait, aux ateliers pour les élèves du secondaire. Prenez le temps de faire du Pro bono. »
Me Lu Chan KHUONG, Ad.E
il y a 10 ansBon anniversaire à Éducaloi (15ième) dont la raison d'être est d'informer la population sur ses droits et ses obligations. Un pas de plus vers une justice simplifiée et accessible.
DSG
il y a 10 ansThe clown was ok, but I really wanted to see a puppet show. What kind of gathering of professionals doesn't have puppets? It's a travesty.