L’aspect humain derrière le métier de procureur de la Couronne

Radio Canada
2025-10-15 14:15:06

Depuis le début de l’année 2025, François Dulude a remporté trois procès d’envergure, soit ceux d’Alain Bellefeuille, de Steeve Charland et, plus récemment, de Stéphane Langlois. Chaque fois, le procureur de la Couronne se fait un devoir de placer l’humain au cœur de son travail. Du début à la fin des procédures judiciaires, il accompagne les témoins de la Couronne pour les préparer de la meilleure des façons.
« C’est beaucoup d’écoute, de tenter de comprendre d’où vient la personne, ce qu’elle a vécu et tenter le mieux possible de répliquer les conditions du procès », a-t-il expliqué en entrevue à l’émission Les matins d’ici.
Ce travail, il l’effectue avec des citoyens qui campent le rôle de victimes bien malgré elles, ainsi qu’avec les policiers plus expérimentés qui sont parfois chahutés dans leur version des faits, a-t-il précisé.

« On doit leur expliquer que l’avocat de la défense a un travail, de rester calme, de comprendre et d’être là pour eux, surtout lors d’un contre-interrogatoire. Un témoin peut passer des journées entières (devant un avocat de la défense) et il peut se sentir abandonné », a ajouté Me Dulude.
Plus tôt cette semaine, les procédures judiciaires de l’ex-avocat de Rockland Stéphane Langlois ont pris fin lorsqu’il a pris le chemin de la prison pour les six prochaines années. Après, François Dulude a tout de même pris le temps de rencontrer les victimes flouées pendant une heure.
« C’est une procédure que j’ai adoptée parce que je pense que c’est important d’être une voix pour les victimes, mais également de pouvoir leur expliquer la procédure et de répondre à leurs questions ».
Mais attention : un procureur de la Couronne se doit tout de même de garder une certaine distance et un équilibre pour éviter que son boulot soit trop prenant dans son quotidien.

« C’est un accompagnement constant, mais on ne devient pas le meilleur ami ou le psychologue du témoin. On n’est pas là pour ça. (...) À la maison, j’essaie de fermer les livres le plus possible et me tourner vers d’autres passions, comme la littérature, le cinéma, les arts et les sports ».
Chose certaine, la charge de travail qui vient avec le mandat d’un procès pour meurtre ou pour fraude n’effraie pas François Dulude.
« Je préfère qu’on me confie ça plutôt que des vols à l’étalage! » a-t-il lancé sur un ton mi-sérieux, mi-blagueur.