Le client est roi ? Pas toujours ...

Agnès Rossignol
2013-07-30 11:15:00
Comment en est-on arrivé là ?
Dans la nuit du 26 au 27 avril dernier, Laurent Azoulay logeait avec son fils et une équipe sportive à l'Hôtel Québec alors qu’il découvre des punaises de lit dans sa chambre.

L'homme aurait rapidement menacé d'utiliser internet pour rendre publique sa mésaventure. Il aurait dit à la directrice de l'hôtel "qu'elle devrait se mettre à genoux devant lui afin de le supplier de ne pas révéler cette histoire".
En quittant les lieux, il aurait même été filmé sur le stationnement de l'hôtel en train d'inciter des clients à ne pas entrer dans l'établissement.
C'est alors qu'il rédige le même jour son commentaire sur TripAdvisor en indiquant avoir trouvé des punaises de lit dans sa chambre. Suite à cette critique, l'Hôtel Québec aurait été submergé d'appels et subirait une diminution de son achalandage.
Selon les propos Me William Noonan, avocat de l’hotel, M. Azoulay aurait envoyé une mise en demeure à l'hôtel demandant de ne pas utiliser la vidéo et réclamant la somme de 500 $ ainsi que des excuses, rapporte Le Soleil.
En échange, Hôtel Québec aurait demandé de retirer le commentaire du site, mais Monsieur Azoulay n'aurait jamais répondu. C'est alors que l'hôtel a saisi la Cour.
Seule la chambre de ce client aurait été affectée par des punaises de lit, affirme l’établissement dans sa requête. Il déclare également qu'il "déploie des efforts considérables pour enrayer la présence des punaises de lit".
L’hôtel ajoute que les gestes de M. Azoulay "constituent un abus de droit" et "démontrent une volonté de nuire à" l'établissement. “Son refus obstiné de retirer son commentaire est fait de mauvaise foi", lit-on dans la requête.
Entre sauvegarde de la réputation et préservation de la liberté d'expression ....
... l'équilibre est difficile à trouver.La réputation des établissements devant les commentaires des internautes est souvent mis à mal. Mais peut-on empêcher un client de s'exprimer ... ?
Les avis des consommateurs sur internet constitue une préoccupation croissante pour les établissements hoteliers et les restaurants qui voient leur fréquentation affectée par les notes données.
En France, une norme volontaire vient d’être créée dans le but de fiabiliser les commentaires.
Marie-Claude Drouin, coordonnatrice au développement des affaires du Bureau de normalisation du Québec, a déclaré sur le site les Affaires que cette norme pourrait être adoptée au Québec.