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Les avocats ont dit non au Qatar

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Gilles Des Roberts

2013-06-21 17:30:00

Droit Inc a appris que le Qatar a tenté de retenir les services d’avocats et de lobbyistes-conseils canadiens dans sa fronde pour enlever le siège-social de l’OACI à Montréal et l’installer dans sa capitale de Doha.
L'émir du Qatar Hamad Ben Khalifa Al Thani
L'émir du Qatar Hamad Ben Khalifa Al Thani
Rappelons-le, le mois dernier, le Qatar a finalement retiré son offre de déménagement du siège de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), qui avait entraîné tout un branle-bas de combat dans les cercles diplomatiques québécois et canadiens. Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé.

Voici l’histoire d’un gros mandat de lobbying qui n’a jamais trouvé preneur.

Des représentants de la monarchie absolue qui affiche un PNB de 182 milliards de dollars et qui ne compte que 1,9 million d’habitants ont contacté en février deux cabinets d’avocats et plusieurs firmes de relations gouvernementales d’Ottawa pour gagner des appuis d’influenceurs canadiens pour leur projet de déraciner la seule agence de l’ONU implantée sur notre sol.

Tous les cabinets ont toutefois (poliment) décliné cette demande.

Le mandat prévoyait l’organisation de « visites stratégiques » dans l’émirat par des intellectuels, d’anciens politiciens, des journalistes et des éditorialistes canadiens. Les qataris désiraient également mettre en place un programme d’information visant les 191 représentants des pays membres de l’OACI. Le Qatar avait besoin de l’appui de 60 % d’entre eux pour que sa proposition soit acceptée.

De plus, les officiels du Qatar avaient en mains une liste des plus importants fournisseurs canadiens de biens et services du royaume et il était prévu que les dirigeants de ces organisations se commettent publiquement en faveur de la proposition. Annuellement les entreprises canadiennes exportent pour plus de 500 millions de dollars de biens et services vers le Qatar et ces ventes sont en hausse depuis 2008.

« On parle d’un contrat pouvant atteindre un million de dollars en honoraires», indique un ancien politicien fédéral qui fait maintenant dans le lobbying-conseil.

« Mais c’est une chose de faire des heures facturables et c’en est une autre de travailler contre les intérêts du Canada. Il faut comprendre que dans notre métier, notre interlocuteur c’est toujours le gouvernement sous toutes ses instances. C’est pourquoi aucune firme d’envergure n’a accepté l’offre généreuse des représentants de l’émir.»

Fait surprenant, au fil des discussions, Droit Inc. a appris que le Qatar n’est pas le premier pays à tenter de ravir l’OACI à Montréal.

En septembre dernier, des représentants de la République de Singapour ont fait le même exercice que les qataris avec le même objectif d’attirer le siège-social de l’OACI chez eux. Les officiels de la cité-état n’ont pas eu plus de succès pour retenir les services de professionnels du droit et du lobbying pour les appuyer.
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