On peut rire de la tentative d’assassinat de Donald Trump, tranche la justice

Radio Canada
2025-08-12 10:30:23

Se moquer de la tentative d'assassinat de Donald Trump peut-il valoir une sanction pénale? Après un vif débat, la justice allemande a acquitté mercredi l'un des humoristes les plus en vue du pays plaidant le droit à la satire. C'est un court message, publié sur son compte X il y a un an, qui a valu à l'humoriste Sebastian Hotz, connu sous le pseudonyme El Hotzo, de comparaître devant un tribunal berlinois pour incitation à la haine.
Commentant la tentative d'assassinat dont Donald Trump, alors candidat républicain à l'élection présidentielle, venait d'être victime le 13 juillet 2024 lors d'un rassemblement politique en Pennsylvanie, le jeune homme de 29 ans avait lancé une blague.
Demandant à ses abonnés, qui sont plus de 700 000, quel est le point commun entre le dernier bus et Donald Trump, il avait apporté cette réponse : Malheureusement, loupé de peu. Dans le message suivant, il avait dit trouver absolument fantastique que les fascistes meurent.
Même après avoir supprimé ses contenus dans le quart d'heure, le satiriste a fait l'objet d'une cinquantaine de plaintes soutenues par le tribunal qui a estimé que ces messages étaient de nature à troubler l'ordre public, particulièrement dans un contexte de montée des violences contre les représentants politiques. En Allemagne, on peut penser tout ce qu'on veut et dire beaucoup de choses, mais on ne peut pas tout dire, a affirmé le procureur Marc-Alexander Liebig à l'audience, requérant une amende de 6 000 euros pour l'humoriste.
Le tribunal n'a pas été convaincu par l'argumentation du ministère public, jugeant que des propos satiriques de toute évidence n'étaient pas susceptibles d'inciter à la haine. Dans une démocratie libérale, il est souhaitable que l'on puisse débattre des opinions bonnes ou mauvaises, a ajouté la juge à propos de la controverse qui a suivi.
L'Allemagne est connue pour deux choses : son mauvais humour et les fascistes, avait-il déclaré à l'audience, expliquant que sa mission était de lutter contre ces deux fléaux. Le 13 juillet 2024, en plein rassemblement, un jeune homme avait tiré sur Donald Trump, le blessant à l'oreille, tuant un sympathisant présent dans les gradins et en blessant deux autres.