Pour Excavations Panthère le début de la fin avec le MTQ

La Presse Canadienne
2012-11-22 13:26:00

"Quand on veut empêcher un entrepreneur de soumissionner au ministère des Transports, on fait quoi? On sort une liste noire", s'est-il exclamé devant la commission, laissant entendre que le représentant de la firme privée de génie qui surveillait le projet avait été particulièrement dur avec lui. "Ça, je l'ai sur le coeur!" a-t-il lancé à l'avocat du Procureur général, Me Benoît Boucher.
Me Boucher a cependant précisé que le rapport de rendement en question "a été préparé par un employé du MTQ et par la firme Dessau", et non pas par la seule firme de génie.
Néanmoins, M. Durocher n'a pas apprécié que son entreprise familiale se soit ainsi retrouvée sur une liste d'entrepreneurs ayant fait de la fausse facturation ou de la fraude, alors que lui n'avait eu qu'une cote de rendement négatif pour un contrat.
Il a affirmé avoir dit à l'ingénieur de Dessau, qu'il connaissait: "je ne comprends pas que tu m'aies donné autant de misère sur ce fameux contrat-là, puis que je ne suis pas payé". Et l'ingénieur en question lui aurait répondu: "André, ça vient de plus haut que moi ce que je t'ai fait".

Il a écrit une lettre au ministère pour protester contre ce rapport de rendement insatisfaisant, mais n'a jamais obtenu de réponse.
Pourtant, de 1996 à 2002, il avait obtenu des contrats totalisant 1,4 million $ de la part du ministère, puis, d'août 2002 à 2010, sept contrats de construction totalisant 7,45 millions $, sans compter des contrats de déneigement. Et il n'avait jamais eu de problèmes avant, ayant une bonne cote avec le ministère, a-t-il soutenu.
Lors de ce contrat problématique en 2009, il affirme qu'il avait beaucoup plu, au point de retarder le chantier.
Le rapport de rendement négatif lui reproche d'ailleurs d'avoir débuté les travaux plus tard que prévu et d'avoir utilisé un batardeau en argile plutôt qu'en poches de sable. Les batardeaux servent à empêcher l'eau de couler dans un ouvrage de construction.
Excavations Panthère réclame encore de l'argent au ministère pour deux contrats datant de 2009 qui n'ont pas été payés en totalité. Mais Excavations Panthère a pourtant payé ses sous-traitants, a assuré M. Durocher.
M. Durocher a témoigné du fait que les affaires allaient "très bien" pour lui avec le ministère des Transports avant "le mariage ingénieurs-entrepreneurs" qui a commencé à prendre forme en 2002, selon lui.
L'entrepreneur aujourd'hui retraité a relaté que pour l'essentiel, c'est de 2002 à 2009 que les problèmes qu'il a déjà dénoncés devant la Commission se sont multipliés.
À compter de 2009, selon son témoignage, grâce à l'escouade Marteau et grâce aux reportages dans les médias, les effets du mariage entrepreneurs-ingénieurs n'ont pas cessé, mais se sont à tout le moins atténués.
Après M. Durocher, la Commission doit entendre Michel Cadotte, directeur des ventes chez Ipex, un fabricant de tuyaux.