Une « commande » contre Lafleur

Agence Qmi
2015-01-13 15:03:00

Et il réclame 2 160 000 de dollars en dédommagement, puisqu’il estime que M. Lafleur avait injustement été arrêté et accusé pour avoir présenté des témoignages contradictoires lors du procès de son fils Mark en 2007. Ce dernier était accusé entre autres d’agression sexuelle et de voies de fait sur son ex-copine.
« On a Guy Lafleur dans les câbles », aurait même dit à l’époque une procureure de la Couronne à un avocat de la défense, selon ce que prétend Me Jeansonne.
« Terrifié »
Guy Lafleur avait été reconnu coupable en première instance puis acquitté en Cour d’appel.
« Il n’était aucunement nécessaire de procéder par mandat d’arrestation pour inculper (M. Lafleur) », soutient Me Jeansonne.
Guy Lafleur devrait témoigner au cours de ce procès, prévu pour durer trois semaines devant le juge André Wery de la Cour supérieure du Québec.

« Ce n’est jamais drôle de témoigner, mais son comportement avec son fils fait partie du dossier », a souligné l’avocat des policiers, Me Pierre-Yves Boisvert, tout en soulignant que c’était Guy Lafleur qui avait intenté les procédures au civil.
Une policière devrait témoigner aujourd’hui. L’ex-premier ministre Jean Charest devrait également déposer une déclaration à la cour, mais l’on ignore pour le moment son contenu.
« Vous êtes le reflet de ce que le Québec a de plus grand, vous incarnez la promesse de hauts faits à venir, par vos actions éminentes, vous avez marqué notre histoire », avait déclaré M. Charest en 2005 lorsque M. Lafleur avait été nommé Chevalier de l’Ordre national du Québec.
La police de Montréal et la Couronne comptent toutefois se défendre des reproches qui leur sont adressés.
« (Me Jeansonne) parle d’un complot contre Guy Lafleur, je ne sais pas quel film il a vu cette fin de semaine, mais il n’y a rien de ça dans la preuve, a affirmé Me Boisvert. Mais ça ne l’empêche pas de le dire, c’est la liberté d’expression.»
« Mon client a été acquitté (au criminel), on ne peut pas remettre ça en cause sans s’en prendre à sa réputation.»
« (Émettre un mandat d’arrestation) était un geste disproportionné, un abus de pouvoir, qui ne s’explique que par une intention de causer du tort (à M. Lafleur).»
« L’utilisation du système de justice dans le but d’intimider un citoyen constitue un détournement des fins de la justice.»
– Me Jacques Jeansonne, représentant Guy Lafleur
« Notre but n’est pas de refaire le procès (au criminel), mais les témoignages de M. Lafleur sont au cœur de l’affaire.»
- Me Julien Bernard, représentant le Procureur général du Québec
« On peut être acquitté au criminel, mais déclaré coupable au civil. C’est possible en droit civil qu’il ait commis une faute.»
« M. Lafleur est terrorisé à l’idée de témoigner, mais c’est lui le demandeur (dans le présent procès).»
– Me Pierre-Yves Boisvert, représentant la police de Montréal