Se faire juger de la tête aux pieds

« On vous voit avant de vous entendre! », a rappelé Caroline Couillard, spécialiste de l’image chez Morin Relations Publiques, aux membres de l’Association du Jeune Barreau de Montréal (AJBM), venus en grand nombre participer à cet évènement annuel populaire.

Dans le Hall du musée Pointe-à-Callière, entre canapés et cocktails, les avocats en début de carrière ont eu l’occasion de discuter « mode » en toute simplicité avec les membres de la magistrature.

« Notre objectif est surtout de donner l’occasion aux membres de l’AJBM de côtoyer les juges dans une atmosphère informelle », souligne la présidente, Marie Cousineau.

« La tenue vestimentaire nous est apparue comme un sujet anodin, mais tout de même important pour les jeunes avocats, qui ne savent pas toujours quoi porter en début de carrière », dit-elle.

Pour l’occasion, deux stylistes munies d’iPad ont ainsi été invitées pour faire découvrir aux participants les usages et les traditions vestimentaires du milieu juridique.

Éviter les «fashion faux pas »

Tout sourire, la chevelure flamboyante, la juge en chef de la Cour du Québec, Me Élizabeth Corte, a semblé amusée par la thématique de la soirée.

Celle qui était vêtue de l’un des seuls vestons colorés de la soirée (de larges bandes rouge vif!) affirme qu’il est important d’avoir un style et de la classe. « On n’a jamais deux occasions de faire bonne impression », souligne-t-elle.

Un conseil pour les jeunes avocats? « Mieux vaut être trop chic que pas assez, j’apprécie les jeunes qui soignent leur image ». Le milieu juridique est un monde sévère sur l’apparence, rappelle-t-elle, on juge constamment votre apparence, votre posture, votre sourire.

Partageant la même opinion, la bâtonnière de Montréal, Catherine Pilon, croit que le style vestimentaire peut apporter une légitimité et surtout une crédibilité aux jeunes avocats.

Se remémorant ses années d’études et de stages, Me Pilon reconnaît qu’il n’est pas toujours facile d’avoir les moyens financiers de ses ambitions.

« Quand j’étais étudiante, j’ai passé un été dans un cabinet en portant les deux mêmes tailleurs… tout le temps! » dit-elle en riant.

Beau parleur, bon parleur?

On a beau être bien «fringué», « le contenant ne compensera jamais sur le contenu », tranche la bâtonnière de Montréal. L’important est de faire en sorte que notre tenue vestimentaire soit appropriée et permette à notre message verbal de se faire entendre le mieux possible.

Le non verbal a son importance, mais ce n’est pas tout, croit Me Vincent Locas, avocat chez Clyde & Co. « J’aime mieux passer davantage de temps à préparer mes plaidoiries que me demander si ma cravate est parfaitement agencée à mon veston. »

« Tant que l’on évite les graves erreurs de style vestimentaire, j’espère bien que le fond va toujours l’emporter sur la forme! » conclut-il.