Une action collective contre les Témoins de Jéhovah

La Cour supérieure du Québec a autorisé le lancement d'une action collective contre deux entités de la communauté des Témoins de Jéhovah.

Lisa Blais, une ex-fidèle et victime présumée d’agression sexuelle, avait déposé la requête en septembre 2017. La demande est dirigée contre la Watch Tower Bible and Tract Society of Canada et la Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania, maison mère de l'organisation aux Etats-Unis.

Dans sa décision, la Cour relève que les dirigeants des Témoins de Jéhovah auraient voulu décourager la requérante de dénoncer aux autorités policières son présumé agresseur - son frère de 13 ans son aîné -, pour ne pas ternir l’image de Dieu Jéhovah.

Lisa Blais avait ensuite été chassée du groupe religieux en 1996.

Pas le procès d'une religion

La juge Chantal Corriveau souligne dans sa décision que l’objectif de l’action collective n’est pas de faire le procès d’une religion. « Pour le tribunal, l’action collective proposée n’a pas pour objet de faire le procès de la religion des Témoins de Jéhovah, mais plutôt de certains modes d’action », explique-t-elle.

Le recours est autorisé au nom des personnes d’âge mineur qui allèguent avoir été agressées sexuellement au Québec par un Témoin de Jéhovah.

Lisa Blais demande notamment, en son nom et au nom des autres membres de l’action collective, 150 000 $ en dommages moraux et 100 000 $ en dommages punitifs par membre.

Selon Me Sarah Woods, l’une des avocates de la demanderesse, les victimes pourraient être nombreuses, bien qu’il ne soit pas possible pour l’instant de donner un nombre exact.

« J’ai déjà beaucoup de gens qui ont levé la main, qui veulent être témoins, qui veulent raconter leur histoire, qui savent comment ça fonctionne », a-t-elle indiqué.