Noël approche, osez!

À l’approche du temps des fêtes, je vous propose trois produits aussi déroutants que grandioses pour surprendre vos invités amateurs de vins. Un produit disponible en SAQ, et deux en importation privée.

C’est d’ailleurs le moment de commander, en privé, si vous voulez avoir vos quilles pour Noël ou le jour de l’an. Est-il encore nécessaire de vous rappeler comment ça fonctionne, le privé? On contacte l’agence qui représente le vin voulu. On place la commande, qui nous est ensuite livrée dans la SAQ de notre choix. Simple, non?

Alors je vous invite à oser, cette année!

On connaît les champagnes du département de la Marne, Reims et Épernay et tête. Ceux de la côte des Bars, dans l’Aube, pas mal moins. Mais Montgueux, qui connaît?

Montgueux est une petite butte près de la ville champenoise de Troyes. Ses versants sont tapissés de vigne. Un goûte d’eau dans l’océan de production de Champagne. Mais une goûte qualitative.

Emmanuel Lassaigne conduit le domaine portant le nom de son paternel à la manière d’un petit artisan. Le sous-sol de Montgueux est profondément crayeux. Très propice à la production de grands chardonnays. Les vignes de Montgueux est une cuvée récemment arrivée en SAQ. C’est très pur, riche d’une tension minérale à tout casser et d’une matière fraîche et acidulée rappelant le citron.

C’est l’entrée de gamme du domaine, mais il y a déjà là, non seulement une jolie bulle festive, mais un grand vin. Dans la fourchette de prix des champagnes les plus abordables, il déclasse aisément plusieurs concurrents beaucoup plus chers et très populaires.

Jacques Lassaigne, Les Vignes de Montgueux Blanc de Blancs, Code SAQ : 12061311, 53,25$

Rias Baixas est une petite appellation galicienne, en Espagne, juste au nord du Portugal et près de l’Atlantique. Une région que l’on aime surtout pour ses vins tout en fraîcheur, digestes, sans la lourdeur des colosses du sud.

Cet albarino est d’une race peu commune toutefois. Il est issu de raisins poussant sur des vignes franches de pied d’environ 200 ans. On laisse environ 10% de la production être gagnée par le botrytis, ou pourriture noble. Ces raisins se concentrent donc en sucre et en arômes. Cela apporte beaucoup de richesse et d’onctuosité à l’ensemble tout en préservant une grande fraîcheur qui n’est heureusement pas anéantie par un passage en barriques.

L’élevage se fait en cuves. C’est à la fois floral et mielleux, vif, minéral, salin, mais aussi gras et soyeux, avec une petite touche de douceur qui n’enlève rien à la fraîcheur. L’équilibre est remarquable. Pour les poissons bien goûteux, saumon, thon, flétan, pas trop apprêtés. 40 $ pour un albarino vous fait hésiter ? Croyez-moi, il les vaut amplement.

Bodegas Gerardo Mendez, Albarino cepas viejas, Rias Baixas 2011, 39,36$ (caisses de 6), importation privée chez Passion Gourmet

On dit parfois que le Piémont est à l’Italie ce que la Bourgogne est à la France. Une terre de vins plus racés et élégants que musclés. Ici, les deux régions se rencontrent en un vin atypique, un vin du Piémont, mais issu du pinot noir en des terres où la barbera et le nebbiolo sont rois.

Le plus étonnant, c’est que même si dès le nez, on sent bien les arômes typiques du pinot, compote de petits fruits rouges et notes de sous-bois, on sent aussi très bien le Piémont, ses notes animales, sa fine austérité, ses notes de bois précieux et d’épices. Un mariage réussi entre la finesse et la puissance, la fraîcheur et la matière dense.

Un vin pour accompagner des viandes moyennent relevées. Avec le cipaille ou la tourtière (la vraie), ou un canard rôti plutôt que la dinde, il sera à son top.

G.D. Vajra, Pinot Nero, Langhe DOC, 2010, 41,55 $ (caisses de 6), importation privée chez Importations Syl-Vins