Jean Bertrand faisait du développement pour Dunton Rainville

Agence Qmi
2013-06-10 13:21:00

Toujours aussi à l'aise et détendu, l'avocat a poursuivi son témoignage devant la juge Charbonneau lundi matin après une semaine de pause des audiences publiques.
Tout sourire, il a expliqué avoir perçu 40 000 $ pour son implication dans le parti pendant l'année électorale de 2009. L'argent provenait de la caisse occulte du PRO, alimentée par les ristournes des firmes de génie.
Ce salaire de bénévole lui a été versé en argent comptant. «J'avais l'appât du gain», a admis le témoin. Initialement, Gilles Vaillancourt lui aurait pourtant proposé 100 000 $, mais Me Bertrand a estimé ce montant trop élevé.
En 2005, l'ex-agent officiel a également obtenu une rénovation totalement gratuite de son escalier de bureau, gracieuseté du notaire Jean Gauthier, pour le récompenser de son bon travail.
«Il m'a dit que ç'a avait coûté cher, mais il ne ma pas donné le montant», a ajouté Me Bertrand, qui estime les travaux à plus de 5000 $.
À plusieurs reprises, M. Gauthier a été identifié comme le «collecteur» des ristournes versées par les firmes de génie au parti PRO.
Le facteur de Jean Gauthier
Entre 2005 et 2010, l'avocat a d'ailleurs joué les intermédiaires pour celui qu'il décrit comme son «mentor».
Jean Gauthier lui aurait demandé à six reprises d'aller chercher des enveloppes remplies d'argent comptant auprès des firmes de génie-conseil Tecsult, Cima+ et Génivar.
«Je suis toujours allé chercher de l'argent sous la supervision de M. Gauthier, a admis le témoin. C'était devenu un homme de confiance.»
Jamais personne ne venait déposer des billets de banque au bureau de Me Bertrand. «Ce n'était pas un point de chute pour l'argent. Je n'étais pas un collecteur d'argent», a-t-il tenu à préciser.
«Pas obligé de tout dire»
Lorsque Jean Bertrand a reçu sa convocation de la commission d'enquête, il a déclaré à son entourage qu'il dirait la vérité.
«T'es pas obligé de toute la dire», lui aurait alors conseillé son «mentor» Jean Gauthier.
Des clients pour Dunton-Rainville
Un peu plus tôt dans la matinée, le témoin a également confié qu'il faisait du «développement» pour la firme d'avocats Dunton-Rainville, pour laquelle il a travaillé de 2006 à 2012.
«Je suis un hyperactif, obsessif, compulsif, perfectionniste», a expliqué Me Bertrand pour justifier son envie de rejoindre les rangs de la compagnie après avoir fermé son propre bureau.
«Je profitais du PRO à temps partiel pour aller chercher de la clientèle pour Dunton-Rainville (…). Je ne faisais pas grand-chose, je référais des dossiers et je les supervisais de loin.»