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Gowlings parie sur Cuba

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Céline Gobert

2015-03-25 11:15:00

C’est mardi que le cabinet d’avocats Gowlings a officialisé les choses : la firme conseillera les entreprises canadiennes et européennes qui souhaitent s’installer à Cuba...

Me Ralph Lean
Me Ralph Lean
Ce n’est pas la première fois que le cabinet fait des affaires en lien avec une terre communiste. En 1990 déjà, Gowlings ouvrait un bureau à Moscou, avant l'effondrement final de l'Union soviétique et quelques mois seulement après la chute du mur de Berlin.

Profitant cette fois des pourparlers entre Cuba et les États-Unis visant à normaliser leur relation, le cabinet Gowlings offrira désormais ses conseils aux clients qui cherchent à investir sur l’île, indique The Globe and Mail.

D’ordinaire, les cabinets étrangers ne sont pas autorisés à pratiquer le droit à Cuba, mais Gowlings opérera sous la bannière Gowlings Consulting Inc. en partenariat avec une firme d’avocats locale et son équipe voyagera fréquemment sur l’île.

Le cabinet saisit là une énorme opportunité d’affaires puisque les observateurs y prévoient l’essor du secteur de la construction. En effet, ce secteur devra être prêt face à une éventuelle arrivée massive de touristes américains qui nécessitera la rénovation et/ou la construction d’hôtels, de routes et d’infrastructures.

Une opportunité pour le Canada

Me Scott Jolliffe, président et chef de la direction du cabinet et membre du Groupe consultatif stratégique international de Gowlings
Me Scott Jolliffe, président et chef de la direction du cabinet et membre du Groupe consultatif stratégique international de Gowlings
L’initiative de Gowlings implique le financement du conservateur Me Ralph Lean, avocat qui a travaillé avec des clients faisant affaire avec Cuba lors de ses nombreuses années au sein des cabinets Cassels Brock & Blackwell et Heenan Blaikie. « Étant un homme à cigares, c’est le rêve ! » a-t-il plaisanté.

Elle sera menée par les associés Mes Paul Fornazzari et Stuart Olley, et impliquera également un avocat canadien basé à La Havane, Me Gregory Biniowsky, ancien de Heenan, ainsi que Me France Tenaille, une associée bilingue en espagnol et spécialisée en fusions et acquisitions.

Les Canadiens ont désormais une véritable opportunité d’entretenir une relation normale avec Cuba selon Me Scott Jolliffe, président et chef de la direction du cabinet et membre du Groupe consultatif stratégique international de Gowlings (GCSIG). « Il est évident que nous allons assister à une ouverture significative, mais pour le moment nous ne sommes pas en concurrence avec des entreprises américaines afin d'entrer dans le marché. »

Gowlings compterait déjà dix clients, incluant des entreprises de construction ainsi qu’une compagnie de tourisme médical dont le but est de tirer avantage du système de santé cubain en transportant par avion des patients pour des arthroplasties de la hanche ou d'autres procédures médicales.

L’infrastructure touristique de Cuba va doubler, voir tripler de taille selon Me Gregory Biniowsky. « Cela fait beaucoup de chambre d’hôtels ! Beaucoup d’espace pour un aéroport ! Beaucoup de terminaux de croisière… »

Des craintes?

Me Gregory Biniowsky
Me Gregory Biniowsky
Le cabinet, qui a vu d’autres gens d’affaires canadiens actifs à Cuba interdits d’entrer aux États-Unis, ne sera pas affecté par l’embargo américain, selon Me Joliffe, puisque Gowlings n’établit pas réellement de bureau permanent à Cuba.

« Gowlings sera en mesure d’aider les entreprises américaines à utiliser le Canada comme un véhicule afin d’éviter l’embargo et d’investir indirectement à Cuba », a-t-il ajouté.

Les clients ne sont pas non plus dissuadés par la réputation d’une terre associée à la corruption, aux pots de vin et à la rétention d’hommes d’affaires canadiens ou étrangers. « On voit certaines choses partout, peu importe le pays. Quant à la rétention d’hommes d’affaires, elle pourrait en échauder certains si elle augmentait, mais ce n’est pas ce que je constate. »
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