Entrevues

Gowlings et l’ASFC: l’importance de s’impliquer

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Céline Gobert

2015-11-26 13:15:00

L’objectif de Gowlings est de livrer des services pro bono à hauteur de 2,000,000$ par année. Pour cela, le cabinet reconnaît ces heures au même titre que des heures facturables…

Me Jean-Sébastien Clément, avocat-associé au bureau de Gowlings à Montréal, agit comme ambassadeur ASFC au sein du cabinet.
Me Jean-Sébastien Clément, avocat-associé au bureau de Gowlings à Montréal, agit comme ambassadeur ASFC au sein du cabinet.
Me Jean-Sébastien Clément, avocat-associé au bureau de Gowlings à Montréal, agit comme ambassadeur ASFC au sein du cabinet.

C’est en 2008, lors du spectacle bénéfice annuel d’ASFC, que l’avocat en droit autochtone et droit carcéral a rencontré le directeur général d’ASFC Me Pascal Paradis, raconte-t-il à Droit-inc en entrevue.

« Parfois, on n’a pas conscience de la chance que l’on a comme avocat. Quand on se compare à d’autres pays, on voit que certains confrères, pour un travail similaire, pratiquent sous les menaces. Leur sécurité est en jeu, c’est terrible », dit ce contrebassiste de jazz à ses heures, qui assure depuis quelques années la coordination artistique du spectacle bénéfice avec le juge Pierre-Armand Tremblay.

Depuis 2014, année où ASFC a été reconnue comme projet pro bono chez Gowlings, au moins 15 professionnels du cabinet ont touché au dossier, ajoute l’avocat. « La contribution des membres du cabinet prend diverses formes, soit sous forme de temps, de collectes de fonds, de visibilité, de formation et évidemment, de services juridiques offerts gratuitement ».

Plusieurs missions à l’étranger

Me Catherine Fagan en 2009, alors enceinte en mission en Colombie
Me Catherine Fagan en 2009, alors enceinte en mission en Colombie
En 2009, c’est d’abord la consoeur de Me Clément, Me Catherine Fagan, qui part en Colombie en mission sur le droit autochtone.

Là-bas, l’avocate partage ses stratégies juridiques ainsi que son expérience d’avocate de droit autochtone au Canada dans une optique comparée. Son objectif ? Analyser les possibilités de coopération entre les organisations autochtones du Canada et la Colombie.

Me Clément a quant à lui pris l’avion en 2014 pour la Jamaïque, aux côtés de Me Christopher Campbell-Duruflé, avocat spécialiste du système interaméricain.

Ils y ont présenté un atelier pratique pour les avocats qui y font du litige stratégique, notamment en matière d’exécutions extrajudiciaires, de droits des enfants, droits des minorités sexuelles et de droit de l’environnement.

Souvent, explique Me Clément, l’idée est de prendre une « cause type » et d’essayer de la faire circuler à l’international pour que les gens prennent conscience des enjeux. En Jamaïque, par exemple, il peut s’agir des brutalités policières qui ont pris une ampleur considérable dans des villes comme Kingston ou bien le droit des LGBT. « Pour faire changer les choses, on ne peut pas prendre tous les cas. Il faut choisir une route pour le faire. »

Rédaction, traduction et relations gouvernementales

Me Jean-Sébastien Clément à gauche, Christopher Campbell-Duruflé à droite et un représentant de Jamaicans for Justice au milieu.
Me Jean-Sébastien Clément à gauche, Christopher Campbell-Duruflé à droite et un représentant de Jamaicans for Justice au milieu.
S’impliquer sur place ne constitue pas le seul aspect du travail. Par exemple, le cabinet Gowlings, avec ASFC et Jamaicans for Justice, a également participé à la rédaction d’un guide de litige stratégique visant à renforcer les capacités des avocats et défenseurs des droits humains œuvrant en Jamaïque et dans les Caraïbes, notamment en matière de lutte contre la brutalité policière et les exécutions extrajudiciaires.

Les avocats Mes Angéline Therrien-Lapointe, Catherine Fagan et Eleonora Eusepi ont en outre travaillé à la traduction anglaise du rapport annuel d’ASFC pour l’année 2013-2014.

Une grosse partie du travail concerne également les relations gouvernementales au Canada, poursuit Me Clément. Dans le cadre du projet « Mali », par exemple, l’avocat s’assure du lien avec les gouvernements locaux au Québec et au Canada.

Le projet « Mali », démarré au début de l’année 2015, vise à ce que l’accès à la justice des personnes affectées par la crise, dont les femmes et les mineurs, soit renforcé en vue d’un respect optimal de leurs droits, et ce, dans un contexte de restauration de la paix et de la stabilité au Mali.

Intérêt des jeunes avocats

Mission en Jamaïque
Mission en Jamaïque
En plus des retombées bénéfiques pour des avocats qui désirent donner du sens à leur pratique en aidant les personnes en difficulté, Gowlings voit un autre avantage à son implication pro bono : l’intérêt grandissant de la relève pour la chose.

En effet, lors des dernières courses aux stages, Me Clément a pu constater une curiosité de plus en plus marquée des étudiants envers les engagements du cabinet. « Ça les intéresse parce que c’est important, c’est fondamental. La justice c’est cela : travailler pour que les injustices diminuent. »

À savoir

Gowlings permet aux avocats de s’occuper de la cause pendant leurs heures de travail. Ces heures sont reconnues au même titre que des heures facturables en vertu de la politique pro bono.

Le cabinet a comme cible de livrer des services pro bono d’une valeur de 2,000,000 $ par année.

Depuis 2010, les spectacles bénéfices annuels d’ASFC ont permis à ASFC de récolter les montants suivants: 2010 : $ 95 000; 2011 : 95 000 $; 2012 : 100 000 $; 2013 : 150 000 $; 2014 : 141 000 $; et 2015 : plus de 200 000 $.
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1 commentaire

  1. Avocat
    Avocat
    il y a 8 ans
    Avocat
    Le tarif horaire est gonflé et ne reflète pas les services rendus, comme pour tout grand cabinet. Le total dont on se gargarise l'est, par conséquent, tout autant.

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