Qui est Richard Wagner?

Le juge québécois Richard Wagner a été nommé juge en chef de la Cour suprême aujourd’hui, par le premier ministre, Justin Trudeau.

Il remplace Beverly McLachlin qui occupait ce poste depuis janvier 2000 et qui va partir à la retraite le 15 décembre.

Richard Wagner est né à Montréal le 2 avril 1957. Il est le fils de Claude Wagner, qui a été ministre de la Justice du Québec dans le gouvernement de Jean Lesage.

Il a fait ses études au Collège Jean-de-Brébeuf et a obtenu par la suite un bac en sciences sociales avec concentration en sciences politiques à l’Université d’Ottawa en 1978.

Il a par la suite suivi des études de droit à Ottawa et obtenu son bac en 1979. L’année suivante, il a été admis au Barreau du Québec. Il a alors débuté sa carrière au cabinet Lavery ou il est resté près d’un quart de siècle, soit de 1980 à 2004, jusqu’à sa nomination comme juge.

Il y a exercé en responsabilité professionnelle des avocats, comptables, architectes et ingénieurs et en litige commercial, notamment en matière de droit immobilier, de recours pour abus et de recours collectifs.

Un bourreau de travail

Parmi ses anciens collègues, Me Louis Charette, associé à Lavery. Lorsqu’il est arrivé au cabinet en 1995, Richard Wagner y était associé. Ils ont exercé dans le même groupe de travail, surtout dans des contextes de responsabilités professionnelles.

« C’était un avocat rigoureux et passionné. Il avait la capacité de comprendre rapidement les enjeux des dossiers et d’aller à l’essentiel. C’était un homme plutôt réservé et un bourreau de travail », dit Me Charette.

Pour lui, c’est une grande fierté un grand honneur pour Lavery.

Me Nicolas Gagnon, avocat et associé à Lavery, a lui aussi côtoyé le juge Wagner. Ce dernier a même été son tuteur. « C’était une personne imposante, impressionnante. Il arrivait au bureau à 6h, travaillait parfois un jour sur deux les fins de semaine. Il nous demandait d’en faire beaucoup, mais nous le rendait bien », raconte-t-il.

Me Gagnon se souvient de lui comme de quelqu’un très proche des jeunes, toujours à les pousser à se dépasser. « C’est peut-être un peu anecdotique, mais Richard était invité à tous les mariages des jeunes avocats. Pour moi, il est toujours le même », ajoute l’avocat, le sourire aux lèvres.

Parmi leurs faits d’armes, un procès à Rouyn-Noranda: « on était allé plaider là-bas pour un dossier en droit de la construction », dit-il. Les deux hommes ont aussi travaillé de nombreuses heures sur un litige concernant la construction de siège social de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui était leur client.

Le juge Wagner

Le 24 septembre 2004, Richard Wagner a été nommé juge à la Cour supérieure du Québec pour le district de Montréal. Il y a siégé à la Chambre civile, à la Chambre commerciale et à la Chambre criminelle.

En février 2011, il été nommé à la Cour d'appel du Québec, où il n'avait finalement siégé qu'un peu plus d'un an avant d'être nommé à la Cour suprême par le premier ministre Stephen Harper.

Au Québec, le juge Wagner est principalement connu pour avoir dirigé le procès pour fraude de l'ex-PDG de Norbourg, Vincent Lacroix, qu'il a condamné à 13 ans de prison. Il a également décidé de maintenir en détention l'ex-juge Jacques Delisle, condamné pour le meurtre prémédité de son épouse, pendant les procédures d'appel.

Le juge en chef Wagner

À titre de juge en chef de la Cour suprême, Richard Wagner sera appelé non seulement à présider les audiences de la Cour à laquelle il siège, mais aussi à superviser le travail de la Cour en désignant les juges qui entendront les affaires et les requêtes dont la Cour est saisie.

Il deviendra en outre le président du Conseil canadien de la magistrature, composé des juges en chef et juges en chef adjoints ou associés des cours supérieures fédérales et provinciales, des juges principaux des cours supérieures territoriales, et le juge en chef de la Cour d’appel de la cour martiale du Canada.

La communauté juridique de la magistrature aux différents paliers évoque sa « grande capacité à rendre des décisions claires et précises ». Il est aussi un homme rassembleur, capable de dire ce qu'il a à dire, mais de manière diplomate.

On dit aussi de lui qu'il a su garder la tête sur les épaules et les pieds sur terre et qu'il est un bon juriste. Serviable et jovial sont également des qualités qui lui sont attribuées.

Actif dans la communauté juridique

Bâtonnier du Barreau de Montréal de 2001 à 2002, Richard Wagner a aussi siégé au conseil de la division Québec de l’Association du barreau canadien (ABC) et présidé la section Droit de la construction.

Il a aussi présidé le comité de liaison du Barreau de Montréal avec la Cour supérieure. En 1998, il a été l’un des fondateurs du Collège canadien des avocats en droit de la construction.

Richard Wagner a également côtoyé des aspirants avocats, puisqu’il a enseigné les techniques de plaidoirie à l’École du Barreau du Québec.

En juin 2005, il a reçu le Mérite du Barreau du Québec pour souligner sa contribution à la création du Centre d’accès à l’information juridique (CAIJ) dont il a d’ailleurs été membre du conseil.

-Avec Radio-Canada