Deux criminalistes s’attaquent à l'Elbrouz!

Deux ans après avoir gravi le Kilimandjaro, Mes Julien Boulianne et Charles Cantin, associés-fondateurs du cabinet Cantin Bouchard Boulianne à Jonquière, s’attaqueront au Mont Elbrouz, en Russie.

Me Cantin est habitué aux grandes expéditions. Il sait très bien comment se préparer d’un point de vue physique, matériel, en plus d’être prêt à régler de nombreux dossiers avant de se lancer dans cette aventure qui aura lieu du 27 mai au 15 juin.

Sa préparation mentale est au point, elle aussi. Lorsqu’il enfilera son équipement et entamera sa grande ascension, jamais il ne songera au fait qu’une quinzaine de grimpeurs téméraires décèdent chaque année en tentant d'atteindre ce prestigieux sommet.

Se préparer au pire

« Je me prépare au pire, mais c’est la dernière chose à laquelle je me permets de penser. Moi, tout ce que j’ai en tête, ce sont les survivants que je vais rejoindre en haut », confie l’aventurier à Droit-Inc.

Pourtant, celui qui exerce le droit criminel depuis plus de 30 ans a déjà frôlé le pire, il y a quelques années, lors de l’ascension du Mont Licancabur, en Bolivie. Pris par le mal de l’altitude à 4900 mètres du niveau de la mer, il est contraint à l’impensable: renoncer à atteindre le sommet.

« J’avais mal aux poumons au point où j'avais l’impression de recevoir des coups de couteau. T’as beau être n’importe qui, tu ne peux pas combattre ça. »

Le sentiment de victoire

Ce n’est pas pour rien que le juriste prend tous ces risques.

Me Cantin raconte qu’à chaque fois qu’il aperçoit un petit indicateur de la proximité du sommet, tout près de son objectif, un sentiment extraordinaire d'avoir vaincu la montagne l’habite.

« Ces points-là sont toujours les plus beaux souvenirs. Ils nous indiquent qu’après tout ça, le meilleur reste à venir: le sommet. C’est comme la venue du printemps avant l’été! »

Le sentiment d’accomplissement ne sera pas la seule source de motivation des juristes.

Accompagnés de leur ami David Asselin, ils dédient leur ascension à la Fondation pour l’enfance et la jeunesse, pour laquelle ils amassent des dons.

Quatre mois avant le jour J, le trio a déjà accumulé 20 000 dollars, ce qui représente les deux tiers de son objectif de financement.

« C’est une cause qui nous rejoint vraiment, défendre les jeunes. On pense à le relève dans notre région! Si on peut contribuer, ne serait-ce qu’un petit peu, on sera content de le faire. »

Au quart de tour

Il n’en demeure pas moins qu’avant de songer au sommet, les avocats doivent se préparer. Me Cantin estime que le plus grand défi qui l'attend est la gestion de son agenda.

En plus de devoir mettre les bouchées doubles au bureau afin de compléter leurs dossiers avant de s’envoler pour la Russie, les grimpeurs devront se préparer physiquement, mais aussi trouver tout l’équipement nécessaire à leur ascension.

« Ça peut avoir l’air anodin, mais ceux qui ont déjà fait une expédition de la sorte savent qu’avoir le bon matériel est un grand défi. Ça demande beaucoup de planification! Par exemple, si tu gèles des pieds, tu manqueras complètement ton ascension. »

Même s’il est confiant de ses capacités physiques, l’avocat sait qu’il devra prendre son entrainement au sérieux au cours des semaines à venir.

Au menu, entraînement cardio-vasculaire par intervalle et musculation aérobic.

L'Aconcagua dans le viseur

« Quatre ou cinq jours avant de partir, il faudra que je sois au sommet de ma forme. À ce moment-là, je devrai me reposer et me préparer à l’expédition. »

Cette expédition sera-t-elle suivi d’un autre grand périple?

« On se concentre sur l'Elbrouz! Comme le conseillent les Sherpas, il faut toujours regarder en arrière pour voir ce qu’on a accompli, plutôt que regarder au loin devant soi », conclut Me Cantin.

Les avocats avouent quand même rêver au Mont Aconcagua, en Argentine, mille mètres plus élevé que l'Elbrouz.