Me Catherine McKenzie, avocate, enseignante et romancière !
Me Catherine McKenzie, avocate, enseignante et romancière !
La première chose que l'on est tenté de demander à Me Catherine McKenzie c'est : quand trouve-t-elle le temps de faire tout ça ?

Depuis qu'elle a été admise au Barreau en 2000 après des études à McGill, l'avocate mène sa carrière tambour battant chez IMK où elle a été stagiaire, sociétaire puis associée en 2007.

Me McKenzie pratique principalement en droit constitutionnel, en droit de l'emploi et en recours collectif. Un champ d'exercice varié et qui la satisfait pleinement.

Elle a notamment représenté avec succès Rania El-Alloul dans sa demande à l’encontre de la décision de la juge Eliana Marengo de la Cour du Québec, qui avait refusé de l’entendre au motif qu’elle portait un hijab.

Catherine McKenzie défend aussi le fabricant de cigarettes JTI-MacDonald Inc. dans le cadre de l'action collective formée par des fumeurs atteints de maladies liées à la consommation de tabac.

À ce sujet, l'avocate précise ne pas avoir de problème à défendre un fabricant de cigarettes. « Si on a des hésitations, on ne devrait pas prendre un dossier. Je suis toujours confortable à la cour avec les positions que je prends », commente-t-elle.

Avocate, enseignante et romancière

''I'll never tell'', sortira au mois de juin prochain.
''I'll never tell'', sortira au mois de juin prochain.
Parallèlement à sa pratique, Me McKenzie enseigne les techniques de plaidoirie à l'Université McGill. Une activité qu'elle apprécie particulièrement. « C'est le fun d'interagir avec les étudiants et de voir leur intérêt pour le sujet », explique l'avocate.

Mais elle est aussi romancière. Elle a déjà publié huit livres et le neuvième, I'll never tell, sortira au mois de juin prochain. Certains de ses romans ont notamment été traduits en français, en allemand et en portugais.

L'avocate a presque toujours écrit. « Quand j'étais jeune, j'écrivais de la poésie », précise-t-elle. Si elle a été moins prolifique durant sa vingtaine, c'est une fois passé les 30 ans qu'elle a décidé de s'atteler à l'écriture d'un roman.

Une idée qui ne la laissait pas tranquille

« J'avais une idée qui ne me laissait pas tranquille, mais je ne ne savais pas ce que c'était. J'ai commencé à écrire sans vraiment savoir ce que je faisais », se souvient la fan de Harry Potter. C'est ainsi qu'elle écrit son premier roman, son « roman d'ébauche, qui vit dans un tiroir ».

Elle se lance immédiatement dans l'écriture de son deuxième livre, Sur mesure (Arranged dans sa version originale). « Je l'ai fait comme un défi pour moi, pour voir si je pouvais écrire quelque chose de meilleur que le premier ». Six livres, bientôt sept, suivent et sont salués par la critique.

Les romans de Catherine McKenzie sont teintés de suspense. Les nouveaux voisins, par exemple, raconte l'histoire d'une romancière à succès dont la famille est obligée de déménager pour échapper à une femme qui la harcèle. Mais leurs nouveaux voisins se révèlent tout sauf accueillants.

''Les nouveaux voisins''.
''Les nouveaux voisins''.
Pour écrire ses livres, Me Mckenzie ne s'inspire pas des dossiers de ses clients. « Souvent, la vie n'est pas une fiction, elle ne suit pas le trajet qu'un livre doit avoir et c'est rare dans la vie d'avoir le rythme d'un roman et une fin qui convient », explique-t-elle.

L'idée du livre Les nouveaux voisins lui est toutefois venue en lisant un jugement rendu dans l'Ontario au sujet d'une chicane entre voisins.

Des activités pas si éloignées

Si ses dossiers ne l'inspirent pas dans son écriture, Catherine McKenzie reconnaît que le métier d'avocat peut être un plus pour un romancier. « En litige, on est là pour raconter des faits mais il faut le faire de façon attirante et décrire une histoire. Les plaidoiries, ça commence toujours par un écrit, c'est une histoire qu'on donne au tribunal ».

Mais alors, quand trouve-t-elle le temps de faire tout ça? « Je suis une personne organisée, c'est de la discipline » explique l'avocate qui précise que ses dossiers et ses clients passent avant tout.

Elle se ménage néanmoins des plages d'écriture les fins de semaine, durant ses vacances et parfois le soir.

Car la littérature est une activité chronophage, d'autant qu'elle va bien au-delà du simple fait d'écrire un livre. « Quand on décide de publier, ce n'est plus seulement artistique, il y a un côté business qui prend du temps aussi », explique-t-elle.

Et quand elle ne pratique pas le droit, qu'elle n'enseigne pas et qu'elle ne travaille pas à l'écriture de son prochain roman, Catherine McKenzie trouve aussi le temps de courir, de skier et de lire beaucoup…!