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Les criminalistes travaillent dur, très dur…

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Gabriel Poirier

2020-03-05 11:15:00

Les actualités judiciaires prouvent, encore une fois, que les avocats et juges du Québec ont (au moins) une chose en commun : de la ténacité!

Me Marie-Christine Savard. Photo : Radio-Canada
Me Marie-Christine Savard. Photo : Radio-Canada
La plupart des histoires de procès ne sont pas dignes des fictions hollywoodiennes, mais elles ont le mérite de révéler les accomplissements, petits et grands, de nos magistrats et avocats criminalistes.

Voici notre sélection de trois faits divers qui mettent en valeur des rouages de la justice québécoise.

Un juge s’indigne contre des fraudeurs… et une institution financière

Le juge Mario Gervais n’a pas caché son indignation. Il a sermonné quatre entrepreneurs accusés d’avoir fraudé une dame de 87 ans, pour près de 250 000 $.

« Gemma Even était une proie facile. En raison de son isolement social et de la confiance démesurée qu’elle avait envers eux, sans aucune forme de remise en question ni sens critique de sa part, ils l’ont ainsi exploitée financièrement sans retenue », a-t-il déclaré, selon TVA Nouvelles.

Le juge Gervais a condamné Sylvain Lessard, Denis Brown, Simon Bétournay et Denis Greffard à verser 380 000 $ en dommages punitifs à la succession de Mme Evan, décédée il y a quelques années. Cette dernière a notamment déboursé, entre janvier 2010 et juillet 2012, près de 175 000 $ pour des travaux de rénovation s’élevant à… un peu moins de 10 000 $.

Le juge, au terme de sa condamnation, n’a pas semblé décolérer de cette situation. Celui-ci s’est d’ailleurs permis d’écorcher la Banque Laurentienne, qui était responsable des finances de la victime.

« Il est désolant de constater que l’institution bancaire s’est satisfaite de la réponse de Mme Even, sans jamais songer à en alerter les autorités compétentes, malgré la présence d’indices inquiétants d’exploitation financière », a-t-il conclu, au palais de justice de Montréal.

Me Charles Cantin. Photo : Radio-Canada
Me Charles Cantin. Photo : Radio-Canada
Un accusé charme un juge et la Couronne

Benoît Saint-Pierre, accusé d’introduction par effraction, a réussi à charmer la procureure de la Couronne, Me Marie-Christine Savard, et le juge de la Cour du Québec Pierre Lortie, lors de son enquête de remise en liberté.

Le magistrat, d’abord sceptique, s’est rapidement rangé derrière le plaidoyer de l’accusé de 46 ans.

« Objectivement, c’est un dossier qui partait très mal (…) Mais en écoutant monsieur, on constate sa sincérité et sa transparence », a-t-il déclaré, rapporte Le Quotidien.

La Couronne, de son côté, est tombée elle aussi sous le charme de l’accusé.

« J’avais plusieurs questionnements. Je m’opposais à la thérapie, mais en écoutant monsieur, j’ai eu des réponses et je crois que monsieur est sincère dans sa motivation », a affirmé Me Savard.

Benoit Saint-Pierre a un lourd passé criminel. Sous les recommandations de Me Charles Cantin, l’avocat de la défense, le juge Lortie et la Couronne ont consenti à ce que l’accusé participe à une thérapie de six mois en attente de son procès.

« M. Saint-Pierre, je suis de bonne humeur aujourd’hui. Mais si vous manquez à vos conditions, ce ne sera pas la même chose. J’ai confiance en vous, mais vous n’avez aucune marge de manœuvre », a toutefois souligné le juge, au palais de justice de Chicoutimi.

Il violente sa conjointe sous prétexte d’être jaloux

Pierre Lafond, un Abitibien âgé de 52 ans, a plaidé coupable à deux accusations de voies de fait contre son ex-conjointe, en plus d’avoir été reconnu coupable d’agression sexuelle, au palais de justice de Rouyn-Noranda.

Me Audrée Arcelin. Photo : LinkedIn
Me Audrée Arcelin. Photo : LinkedIn
M. Lafond a sauvagement agressé son ex-conjointe, il y a quelques années, estimant qu’elle n’avait pas obtenu son autorisation pour sortir dans les bars de la ville avec ses copines. Il a ensuite tenté de justifier son geste, en évoquant sa jalousie.

Le juge Paul Chevalier, s’il a nuancé certaines des suggestions de la Couronne, a rejeté la plupart des arguments de l’avocate de la défense, Me Audrée Arcelin.

Il a d’ailleurs contesté le rapport produit par le Dr Pierre Gagné, un expert convoqué par Me Arcelin pour évaluer les crimes de son client.

« Il est étonnant que le Dr Gagné n’ait pas remarqué ou tenu compte des voies de fait qui se sont produites avant cette soirée déterminante (celle de l’agression). Cela fait en sorte que son analyse perd de sa crédibilité. Le rapport du Dr Gagné n’a pas suffisamment de poids pour que je considère la défense par automatisme », a déclaré le juge Chevalier, selon Le Citoyen.

M. Lafond connaîtra sa sentence en juin prochain.
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