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Un avocat suspendu pour l’embauche d’un meurtrier

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Radio -canada

2021-05-31 10:15:00

Un avocat de Vancouver a été suspendu et contraint de payer une amende pour avoir embauché un meurtrier dans un dossier. Il est membre du Barreau du Québec...

Stephen John Bronstein. Source: Site web Clearway Law.
Stephen John Bronstein. Source: Site web Clearway Law.
Le Barreau de la Colombie-Britannique suspend un avocat pour un mois et le contraint à payer 4000 $ d’amende pour avoir embauché un meurtrier en liberté conditionnelle afin de l’aider dans le traitement de dossiers de survivants des pensionnats autochtones. Des victimes soutiennent que l’homme aurait tenté de leur extorquer de l’argent.

Outre la suspension et l’amende, la décision interdit à l’avocat vancouvérois Stephen John Bronstein de représenter des victimes de la rafle des années 1960.

Me Bronstein est membre du Barreau du Québec, selon le répertoire des avocats disponible en ligne.

Les trois arbitres mandatés par le Barreau pour évaluer les allégations portées contre l’avocat ont rendu une décision partagée.

S’il reconnaissent que la peine imposée « peut sembler injustement clémente », deux d’entre eux soutiennent qu’ils n’avaient d’autre choix que d’accepter la peine proposée par l’avocat de Me Bronstein en échange d’une reconnaissance de culpabilité.

L’arbitre dissidente, qui est également la première femme autochtone à siéger au comité de discipline du Barreau de la province, a qualifié la peine d’« extrêmement inadéquate » pour un comportement aussi « choquant ».

Selon Karen Snowshoe, la décision de ses collègues « ébranlera sans doute la confiance du public dans le processus disciplinaire (du Barreau) et dans sa capacité d’agir dans l’intérêt du public »

Le directeur des communications du Barreau de la Colombie-Britannique, Jason Kuzminski, soutient que tous les intervenants ont eu maille à partir avec cette affaire.

« Personne n’est heureux du résultat », explique-t-il. « Ça nous rappelle pourquoi tout le monde semble d’accord pour dire qu’il faut que les choses changent. »

La décision de 125 pages fait état d’une « tragédie après la tragédie » survenue lors du processus de compensation des victimes de la rafle des années 1960.

La firme de John Bronstein a représenté 624 survivants qui ont reçu un total de 70 millions de dollars en dédommagement.

En 2005, l’avocat a représenté un survivant nommé Ivon Johnny. Celui-ci, condamné à la prison à vie après avoir été reconnu coupable de meurtre au premier degré en 1985, avait obtenu une libération conditionnelle de jour.

Après avoir obtenu un règlement en sa faveur, Ivon Johnny a offert à l’avocat de le mettre en contact avec des survivants des pensionnats de la Première Nation Tsilhqot’in afin de les soutenir dans leurs démarches.

Selon les arbitres, John Bronstein croyait qu’Ivon Johnny « était une personne adéquate pour offrir du soutien, mais il n’a jamais rien fait pour confirmer cette impression. »

De 2009 à 2012, l’avocat aurait reçu des plaintes contre le comportement de l’homme.

Une femme, par exemple, a allégué que son frère avait payé 20 000 $ à Ivon Johnny. Une autre personne, qui n’était pas un client de John Bronstein, a interpellé l’avocat en soutenant que son collaborateur « volait beaucoup de monde ».

Après ces appels, l’avocat a questionné M. Johnny, mais celui-ci a tout nié. La liberté conditionnelle de ce dernier a cependant fini par être révoquée, possiblement à cause d’inquiétudes pour les victimes des pensionnats autochtones.

Selon la décision, Me Bronstein a admis avoir manqué à son devoir en n’enquêtant pas sur les aptitudes d’Ivon Johnny avant de l’embaucher, en lui donnant un accès illimité à ses clients et en refusant d’enquêter sur les allégations portées contre lui.

Il a également admis avoir offert un service inadéquat à ses clients, entre autres en omettant de prendre des notes lors de leurs communications, en omettant de leur répondre et en ne faisant pas avancer leur cause de façon adéquate.

John Bronstein n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
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2 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 2 ans
    Justice de "racisés" et vengeance anti-"blancs" ?
    "L’arbitre dissidente, qui est également la première femme autochtone à siéger au comité de discipline du Barreau de la province, a qualifié la peine d’« extrêmement inadéquate » pour un comportement aussi « choquant »"

    Une génération après les jury sans autochtones pour juger des autochtones, les "blancs" seront-ils bientôt livrés à une "justice" vengeresse de "racisés"?

    Que ferait Me Rita de Santis (elle qui voulait tuer et massacrer certains profs), si elle était nommée juge?

    http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/782744/tuer-massacrer-jeunes-montreal-nord-rita-de-santis-politique-quebec


    La justice aime bien s'acharner contre des Mario Roy, mais quand les propos visent les Québécois de souche (comme ceux de Me De Santis), c'est le bar ouvert !

  2. Aanonyme
    Aanonyme
    il y a 2 ans
    Félicitations...
    ...d'avoir commenté la décision sans l'avoir lue si vous estimez pouvoir qualifier le jugement dissident de "'justice' vengeresse". C'est deux pour deux: vos commentaires sont à la fois ignorants et déplacés.

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