Originaire de St-Marc-des-Carrières, Me Coulombe a grandi au sein d’une famille moyenne, dont le père était coiffeur. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours voulu devenir avocate. Elle participait à des concours oratoires dont elle adorait le côté argumentaire. « Et pourtant, aujourd’hui je ne plaide pas! », raconte-t-elle. Il faut dire que son domaine de pratique – la propriété intellectuelle – ne lui a pas donné beaucoup d’occasions d’enfiler une toge.
Sur la route de Chantale
Après des études à l’Université Laval, elle effectue son stage chez Tremblay Bois Mignault Lemay et enchaîne avec une maîtrise en relations industrielles, qu’elle ne termine pas, car elle décroche un poste intéressant au contentieux de QuébecTel (aujourd’hui Telus).
«J’étais la dernière personne à passer en entrevue devant le comité. Dès le début, ils m’ont dit clairement qu’ils avaient l’intention d’engager la personne qu’ils venaient de rencontrer. Pourtant, c’est moi qui aie eu l’emploi! »
Au bout de deux années, le volume de travail ayant diminué de façon importante, Me Coulombe tente sa chance chez Ogilvy Renault, pour un poste en droit des affaires.
Pendant l'entrevue, recruteurs et candidate s'aperçoivent bien vite que la jeune femme n'est pas intéressée par ce domaine.
Scénario catastrophique s'il en est. Pas pour Chantale qui va continuer sa route avec son employeur, jusqu'à ce qu'Ogilvy Renault l'a rappelle pour lui offrir un poste en propriété intellectuelle.
Pendant les sept années qui ont suivies, Me Coulombe a travaillé dans ce domaine, au sein d’un bureau qu’elle adorait. Son sentiment d’appartenance au cabinet est toujours très présent, car quand elle parle d’Ogilvy, elle dit encore « chez nous ».
Quand tout arrive en même temps
Elle a si bien travaillé qu’après analyse de son profil par les associé(e)s, elle a été invitée, en décembre 2007, à devenir l’une des leurs. Cette offre tombait à point, car en même temps, elle venait d'être approchée par une ministre pour occuper un poste de haute fonctionnaire!
"J'ai failli partir pour ce nouveau défi, dit-elle. Mais l'association représentait l'accomplissement de ce pourquoi j'avais travaillé si fort."
La belle histoire aurait pu s'arrêter là. Elle va en fait continuer ... différemment.
Quelques jours après avoir refusé le poste public, et choisi Ogilvy, Me Coulome apprend qu'elle est enceinte et en janvier 2008 découvrir qu'il s'agit non pas d'un enfant mais de jumeaux !
Comme souvent en cas de grossesse multiple, l'avocate doit prendre un retrait préventif en mai 2008, à 24 semaines et va donner naissance à Édouard et Éloïc en juillet.
Avec deux bébés à s'occuper, Me Coulombe décide de prendre presque un an de congé de maternité et revient au travail au début du mois de juin 2009.
Vous vous attendez au pire, n'est-ce pas ? Vous allez être déçus.
L'avocate n’a que des éloges à faire à Ogilvy Renault sur la façon dont elle a été traitée autant pendant son congé de maternité qu'à son retour.
« Ils ont été réellement gentils. Ils ont tout fait pour me faciliter la vie. Ils avaient préservé mes clients, ils ont fait en sorte que je reste maître de mes dossiers. Je n’ai absolument aucun reproche à leur faire », dit-elle.
Malgré cela, Me Coulombe n’a jamais réussi à reprendre un style de pratique semblable à ce qu’elle avait avant sa grossesse.
« Je me sentais comme une demie maman et une demie associée ». Cela la pousse à remettre sa démission en février 2010.
« C’est une décision prise pour ma famille. La seule autre option que je voyais pour m’en sortir aurait été d’engager une nounou à la maison, mais je n’en avais pas envie. Je veux être présente pour le bain de mes enfants, pour les faire manger, pour prendre soin d’eux », dit-elle.
Elle n’a pas demandé à son bureau de faire plus, car c’est la pratique privée elle-même qui exige cela, selon Me Coulombe. On sent à ses propos qu’elle est très exigeante envers elle-même, elle n’aurait jamais pu se contenter d’être une « demie ».
Me Coulombe exerce donc maintenant à l’INRS (Institut national de la recherche scientifique) où elle a atteint son objectif de travailler à des heures plus normales et ainsi être présente auprès de ses enfants. Elle y a découvert un autre style de pratique et elle continue de s’impliquer dans la communauté par choix et non plus par stratégie de développement de clientèle.
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