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Une avocate visée par des menaces de mort

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Radio -canada

2022-09-01 13:15:00

L’avocate est députée sortante et candidate libérale dans Saint-Laurent, à Montréal.

Marwah Rizqy. Source: Radio-Canada / Véronique Prince
Marwah Rizqy. Source: Radio-Canada / Véronique Prince
L’avocate et députée libérale sortante dans Saint-Laurent, Marwah Rizqy, demande à ce que les élus et les candidats disposent de mesures de sécurité accrues après qu'un homme a été arrêté pour avoir proféré des menaces de mort à son endroit.

« Tout a commencé le 19 août avec la première menace, qui était d’abord sur mon mur Facebook », a raconté Mme Rizqy, en point de presse mercredi. « Puis, par la suite, ça s’est vraiment accéléré. L’individu a commencé à appeler à mon poste de quartier, à appeler à d’autres postes de police, pour faire des menaces. »

Des messages vocaux « par rapport à mon décès et à ma mort », précise-t-elle, ont aussi été laissés sur la boîte vocale du député libéral sortant dans Marquette, Enrico Ciccone. Mme Rizqy explique que dans les messages, l'homme prétendait que son corps avait été retrouvé sans vie, le tout en nommant la rue sur laquelle elle demeure.

« Vous avez appris à me connaître, je suis une femme quand même assez forte, mais c’est la première fois que... J’étais dans ma salle de bain et mes genoux ont commencé à claquer », une citation de Marwah Rizqy, députée libérale sortante, Saint-Laurent.

« La semaine passée, ça a été très difficile pour moi parce que c’est vrai que je suis rendue à huit mois de grossesse. C’est la première fois qu’on me demande de rester chez nous, de ne pas sortir, d'annuler mes engagements », a-t-elle expliqué.

L'individu à l'origine des menaces proférées contre Mme Rizqy a finalement été arrêté, après plusieurs jours de travail des agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et de la Sûreté du Québec (SQ) pour arriver à l'identifier et à le localiser. Il a comparu vendredi.

« Ç'a été vraiment un branle-bas de combat », résume Marwah Rizqy, en remerciant chaudement les deux corps de polices pour leur travail.

Or, « l'individu a été remis en liberté, avec des conditions à respecter, évidemment de ne pas m’approcher, mais ça n’empêche pas que j’ai quand même ça en tête », a-t-elle précisé.

Ce n'est pas normal d'avoir à quémander

La Couronne et l’enquêteur du SPVM au dossier – « un dossier quand même étoffé », a précisé Mme Rizqy – ont été très surpris par la remise en liberté de l’individu. L’avocat de la Couronne s’y était d’ailleurs opposé. « Moi-même j’ai été surprise », a lâché Marwah Rizqy. « J’aurais préféré qu’il y ait une évaluation (psychiatrique) avant qu’il soit remis en liberté. »

« Je dois continuer à faire campagne, mais je suis très vigilante, et je n’ai pas plus de sécurité en ce moment. C’est pour ça que j’ai demandé au bureau de l’Assemblée nationale qu’on augmente la sécurité des élus, aussi des candidats, parce qu’il y a aussi quand même, on va se le dire, certaines tensions sociales. »

« C’est aussi le rôle des élus de calmer le jeu. Moi, je le sens qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas en ce moment, je le sens que le climat s’est détérioré. »

« Tous les partis devraient lancer un appel au calme, incluant le premier ministre. Mais aussi, est-ce qu’on trouve que c’est normal au Québec d’avoir à "quémander", quand on a une menace directe sur sa personne, d’avoir une escorte? », Une citation de Marwah Rizqy, députée libérale sortante, Saint-Laurent.

Enrico Ciccone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sports, de loisirs et de saines habitudes de vie. Source: Radio-Canada
Enrico Ciccone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sports, de loisirs et de saines habitudes de vie. Source: Radio-Canada
Enrico Ciccone ébranlé

La sortie de Mme Rizqy survient quelques heures après celle de son collègue Enrico Ciccone, justement, dont le bureau de circonscription a été vandalisé dans la nuit de mardi à mercredi. Il est toutefois trop tôt pour établir un lien, ou non, entre l'auteur de ce méfait et l'individu qui a menacé la candidate.

En entrevue mercredi, M. Ciccone s'est dit bouleversé par le vol de matériel, dont des ordinateurs et des classeurs, dans son bureau de circonscription à Lachine.

En arrivant mercredi matin dans les locaux du candidat libéral, des employés ont en effet constaté qu'un mur mitoyen avait été défoncé et que les tiroirs avaient été vidés de leur contenu. Outre des ordinateurs et des documents, les malfaiteurs ont dérobé plusieurs objets, dont la petite caisse contenant des chèques.

« Il y aurait peut-être des dossiers qui sont confidentiels », a expliqué M. Ciccone. « Je me sens vraiment impuissant et j'ai énormément de peine. »

« Un bureau de comté, c'est la maison des citoyens. Ce devrait être intouchable », a-t-il ajouté. Le député sortant de Marquette a dit prendre « l'entière responsabilité » si la confidentialité des documents volés venait à être compromise.

La Sûreté du Québec a confirmé avoir eu le mandat d'ouvrir une enquête pour faire la lumière sur cet événement.

La cheffe du PLQ, qui affirme ne pas avoir elle-même reçu de menaces, a dénoncé celles qui ont visé sa candidate Marwah Rizqy. « C'est très troublant », a commenté Dominique Anglade, avant d'ajouter que la question du renforcement de la sécurité autour des élus « devrait être soulevée ».

Mme Anglade a dit comprendre la peur de faire campagne et l'angoisse évoquée par Mme Rizqy.

Elle a par ailleurs confirmé s'être entretenue avec son candidat Enrico Ciccone, à qui elle a offert son soutien. « La violence, les menaces et l’intimidation n’ont aucunement leur place dans notre société. On a tous un rôle à jouer pour faire baisser le niveau de tension », a plaidé Dominique Anglade.

Le premier ministre sortant, François Legault, a également déploré les événements survenus au bureau de comté de M. Ciccone, de même que les pancartes électorales vandalisées. « C'est inacceptable », a déclaré le chef caquiste.

Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a dénoncé à son tour les menaces ainsi que les « actes carrément hostiles et de violence ».

« Tout le monde a remarqué dans les deux, trois dernières années une augmentation des tensions », a souligné M. Nadeau-Dubois, qui s'est dit peiné par la situation. « Ça m'inquiète, ce n'est pas normal. Tous les partis sont ciblés ».

Également préoccupé, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a quant à lui appelé au « respect des règles et des gens » en période électorale.

Du côté du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime a affirmé qu'il est « clair qu’il faut condamner toute forme de violence », dénonçant du même souffle ceux qui pourraient être tentés de faire de la partisanerie en traçant un lien entre les actes de violence perpétrés et la grogne contre les élus qui peut animer certains de ses militants.

« Je comprends qu’il y a eu des agressions verbales, mais nous on a aussi deux bénévoles qui ont été attaqués à l’arme blanche. Personne n’a le monopole de ça. Tous les leaders doivent condamner ça », a-t-il déclaré.

Depuis le début de la campagne, la Sûreté du Québec a renforcé le dispositif de sécurité autour des chefs de parti en raison de la hausse des menaces proférées à l'endroit des élus.
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3 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Mme Rizqy joue également à la vierge offensée
    "il y a aussi quand même, on va se le dire, certaines tensions sociales"


    Des tensions sociales qu'elle contribue à alimenter en déclarant qu'Éric Duhaime "canalise la haine".

    Il y a mille et une critiques qu'on peut diriger contre Duhaime et son programme politique (et contre ses barniques style "Robert Bourassa des années 1970"), mais "canaliseur de haine" n'est est certainement pas une. Ce propos de Mme Rizqy était calqué sur les méthodes de communication des militants de QS, chez qui il est d'usage d'hitlériser tout adversaire politique (et leurs supporteurs).

    Parizeau et Bouchard avaient gagné un procès en diffamation contre Richard Lafferty (un anglo qui donnait dans ce style de communication) et Duhaime devrait s'inspirer de cette démarche.

    • A
      A
      Duhaime a le soutien de tous les coucous qui pendant la pandémie prônaient de prendre les armes, renverser le gouvernement. Il a le soutien de tous les Québecois qui étaient à Ottawa en février.

      Duhaime ne les attise pas parce qu'ils n'ont pas besoin.
      Il leur donne cependant carte blanche.

      Tu fais de l'aveuglement volontaire.

    • Pirlouit
      Pirlouit
      il y a un an
      Pression libérale
      Oui elle aurait dû à s'en tenir à sa première déclaration où elle ne voulait pas politiser le débat. Duhaime n'a rien à voir avec ce gars qui semble avoir l'esprit dérangé.

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