10 ans d'attente pour Vincent Lacroix

Agence Qmi
2012-02-22 13:30:00
Dans sa décision de huit pages, le magistrat explique, combien il serait illusoire de combler les actifs engloutis dans la faillite.
En fait, les actifs s’élèvent à un peu plus de 13 millions $. Si on tient compte des gains futurs de ces actifs, on peut penser à 900 000 $ de plus.
« La réalisation des actifs de Lacroix pourrait, au mieux, se chiffrer à quelque 14 millions $, alors que le total des réclamations s’élève à 190 millions $ », écrit le juge.

Le magistrat s’inquiète aussi de la réaction qu’aurait pu avoir le public s’il avait choisi de libérer Lacroix de sa faillite.
« Les gestes de Lacroix ont été honnis de toutes parts, écrit-il. Quelle serait la perception du public si le Tribunal s’en tenait au seul principe de la réhabilitation financière d’un failli? »
Le juge Castonguay en rajoute en rappelant combien Lacroix a brisé la vie de nombreux retraités et investisseurs et mis à mal le système financier québécois.
Une situation qui a provoqué une perte de confiance du public « qui sera difficile à rétablir », écrit-il.
Dans son jugement, le magistrat revient à quelques reprises sur le fait que c’est Lacroix lui-même qui a occasionné sa propre faillite « par des spéculations téméraires et hasardeuses, par une extravagance injustifiable dans son mode de vie, par le jeu, ou par négligence coupable à l’égard de ses affaires commerciales ».
Achats de maisons à ses proches, voitures, voyages, repas, bons vins et autres plaisirs ne sont que quelques éléments énumérés.
« Ces circonstances, donnant ouverture à une opposition, sont indéniables », écrit-il.
Le juge rappelle que Vincent Lacroix a plaidé coupable à quelque 200 chefs d’accusation et condamné à une peine de 17 ans de prison.