Cherche secrétaires désespérément...

Céline Gobert
2012-05-17 15:00:00

« Ce que nous cherchons, ce sont des personnes allumées, vives d’esprit, flexibles, parfaitement bilingues. J’ai l’habitude d’évoquer l’adage : « Une main de fer dans un gant de velours. »
Et ce n’est pas la seule.
En effet, d’autres grands cabinets se tiennent à leurs stands d’information, espérant dénicher leurs prochaines perles rares. A l’instar de Norton Rose, Gowlings, Lavery, Robinson Sheppard Shapiro, Stikeman Elliott ou Fasken Martineau.

« Une adjointe doit être résistante au stress, apprendre à désamorcer la colère du client mécontent, allier politesse et belle présentation. Elle a un petit côté caméléon », renseignent Cristina Mendez et Francine Bonneau, en charge du recrutement chez Fasken Martineau.
« Parmi les qualités essentielles d’une adjointe, se trouvent le bilinguisme, la ponctualité, l’assiduité, le sens du travail d’équipe, l’attitude professionnelle », explique, quant à elle, Diane Lamy-Godoy de Norton Rose, directrice adjointe chargée de l’embauche, de l’évaluation du rendement et des vacances des adjointes du bureau de Montréal.

Un milieu qu’elle connaît bien puisqu’elle a été elle-même adjointe dans des grands cabinets : 10 ans passés chez Fasken, 5 ans chez Norton Rose avant de voir ses fonctions évoluer.
Manon Dubois, directrice adjointe de l'équipe des adjointes juridiques chez Norton Rose, est venue conseiller les jeunes étudiantes.
« Il faut être passionnée, moi j’ai poussé la porte d’Ogilvy Renault quand j’avais 18 ans, et je ne suis jamais partie. Je ne regrette rien. »
Catherine Sauvé, 30 ans, elle, a été recrutée il y a trois ans chez Stikeman Elliott.

« Si je suis encore chez Stikeman, explique l’adjointe, c’est parce que je suis bien traitée. J’ai une belle relation de travail avec mes patrons, pleine de complicité. Oui, les avocats sont exigeants, mais le fait qu’il faille se dépasser pour arriver au niveau exigé m’en a appris énormément sur moi-même. »
À l’instar de Stéphanie Lemay, adjointe depuis plus d’un an chez Lavery, qui se tient aux côtés de celle qui l’a recrutée : Diane Boudreau, conseillère en dotation.

L’évènement, lui, a été organisé par Danielle Demers, ancienne adjointe juridique ayant travaillé chez Norton Rose, Heenan Blaikie ou Woods, et qui souhaite aujourd’hui transmettre sa passion pour son métier à ses élèves.
« Le milieu juridique est très dynamique. Je veux encourager les jeunes à se spécialiser. On y apprend constamment, c’est un apprentissage sans fin», affirme l’enseignante et répondante du secteur secrétariat juridique.
La fin des clichés
Une jeune adjointe juridique chez Norton Rose.

« Les qualités qu’il faut posséder ? Efficacité et professionnalisme. Si je suis fâchée, je l’exprime de manière décente, je ne vais pas pleurnicher dans le bureau de mes patrons. »
Ce qu’elle aime le plus dans son travail d’adjointe, c’est l’autonomie qui lui est offerte, la collégialité du bureau.
« Je travaille avec deux agents de brevet. Je suis très proche de James Reid avec qui je peux parler de choses personnelles. Pierre Nguyen, lui, est très professionnel. Pour ma fête, mes patrons avaient décoré mon bureau, j’ai trouvé ça vraiment touchant. »
Une preuve, selon elle, que le cliché qui court sur les avocats qui maltraitent leurs adjointes est absolument infondé.
« Les avocats ne mordent pas ! Ils sont vraiment gentils. »
Les étudiantes Herlyne Isaac, 25 ans, Maude Fatal, 24 ans, et Sodany Tep, 22 ans partagent cet avis.

« Elle est tellement bien organisée et disciplinée qu'on se demande ce qu’elle fait encore sur le marché ! », plaisantent ses camarades.
« On dit souvent que les avocats maltraitent leurs secrétaires mais ce n’est pas vrai du tout, dit Herlyne Isaac, car c’est un travail d’équipe, nous sommes là pour nous entraider. »

« Quand nous avons visité Gowlings, dit Herlyne Isaac, nous sommes tombées en amour. Ce n’était pas du tout une prison ! Tout le monde avait le sourire, les radios allumées. »
Une bonne ambiance que confirment Mireille Lacoste, adjointe chez Gowlings, et Josée Lapierre, coordinatrice des ressources humaines.
« Il n’y a rien qui fasse obstacle à partir du moment où elles font preuve de débrouillardise et qu’elle parle un bon français. Ni la nationalité, ni les accents, ni les tatouages, ni même si elles sont handicapées ou voilées », expliquent-elles.

Côté salaire, chez Heenan Blaikie, par exemple, une adjointe juridique gagne 40 000 $ par année dixit la conseillère en recrutement. 38 000 $ chez Fasken.
Une fourchette salariale sur laquelle semblent s’aligner l’ensemble des cabinets présents.
« Notre crainte, plaisante Maude Fatal, future stagiaire chez Lavery, c’était de voir des adjointes à l’air malheureux et aux cheveux gras. Finalement, elles ont toutes l’air très heureuses ! »