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Claude Deguise gérait la collusion à Laval, dit Mergl

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Agence Qmi

2013-06-12 07:00:00

Le quatrième témoin de la journée à la commission Charbonneau, Mike Mergl de Construction Mergad, a identifié l'ancien directeur du génie de la Ville de Laval, Claude Deguise, comme celui qui organisait la collusion.
Mike Mergl, bombardé de questions par le procureur Cainnech Lussiaà-Berdou et la présidente, France Charbonneau
Mike Mergl, bombardé de questions par le procureur Cainnech Lussiaà-Berdou et la présidente, France Charbonneau
«À l'époque, celui qui gérait ça était Claude Deguise. C'est lui qui disait: "ce projet-là est à toi"», a laissé tomber non sans difficulté Mike Mergl, bombardé de questions par le procureur Cainnech Lussiaà-Berdou et la présidente, France Charbonneau.

C'est en déposant en preuve les notes manuscrites du témoin que la commission a pu mettre à jour la procédure de collusion utilisée à Laval. Lorsqu'il savait que ce n'était pas le tour de son entreprise d'obtenir un contrat, Mike Mergl recevait un appel de la part de l'entrepreneur choisi lui indiquant le montant qu'il devrait inscrire dans son appel d'offres.

Il a toutefois spécifié que son entreprise, Construction Mergad, ne recevait que les contrats peu avantageux et sans marge de profit. Selon lui, Simard Beaudry, Poly Excavation et Jocelyn Dufresne avaient au contraire droit à ceux dont le budget était plus important.

Mike Mergl a répété ne pas savoir pourquoi ces entreprises en particulier recevaient ce traitement de faveur.

Tuyaux saccagés

Entre 1990 et 2003, malgré qu'il savait que Constrution Mergad ne faisait pas partie des entreprises admises sur les chantiers de construction publics de la Ville de Montréal, Mike Mergl soumissionnait. Il a alors remporté un appel d'offres, en 1990, mais l'a regretté rapidement.

«À Rivière-des-Prairies, on m'avait cassé tous mes tuyaux pour me dire que je n'étais pas bienvenu», a-t-il laissé échapper d'un mince filet de voix.

L'entrepreneur aujourd'hui retraité a expliqué plus tôt avoir déjà rencontré «M. Trottoir», Nicolo Miliotto de Mivela construction, en 2006 ou 2007 afin de lui demander si son entreprise, Construction Mergad, pouvait soumissionner sur des contrats octroyés par la Ville de Montréal.

C'est qu'à partir de 1992 ou 1993, les villes de Laval et de Montréal ont été divisées en «territoires», a-t-il raconté.

«On ne pouvait plus aller à Montréal (...) et à Laval, c'était limité, on ne pouvait pas soumissionner sur tous les projets», a dit d'une voix faible M. Mergl.

M. Miliotto lui aurait alors répondu: «tu n'as pas d'affaires à travailler à Montréal».

«Je n'avais pas peur, mais je ne l'aurais jamais confronté. Il était puissant, il avait beaucoup d'autorité», a-t-il ajouté au sujet de M. Miliotto.

Mike Mergl est le frère de Ronnie Mergl qui a avoué avoir participé activement au système de collusion lavallois lors de son témoignage à la commission Charbonneau en mai dernier.
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