Demande de recours collectif au Québec contre Valeant

Agence Qmi
2015-10-28 12:58:00

Si la demande de recours collectif est acceptée par la Cour, un actionnaire de Longueuil, Maxime Rousseau-Godbout, représentera tous les individus et entreprises qui ont acquis des actions de Valeant entre le 12 novembre 2012 et le 21 octobre 2015.
Un futur « Enron pharmaceutique »?
La semaine dernière, une firme américaine spécialisée dans la vente à découvert, Citron Research, a soutenu dans un rapport que Valeant utiliserait certaines entités pour gonfler artificiellement ses ventes. Celles-ci ne seraient que des inventaires stockés.
Le rapport s’attarde aussi aux liens entre Valeant et une pharmacie spécialisée de la Pennsylvanie, Philidor Rx Services, qui lui permettrait de contourner les obstacles à l'augmentation des prix.
Valeant, basée à Laval et financée en partie par des fonds publics québécois, est un futur « Enron pharmaceutique », laissait entendre Citron Research.
Après la publication du rapport, l’action de Valeant a plongé de 39 %.
Depuis, Valeant a rejeté du revers de la main les accusations de Citron Research et a demandé à la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine d'intervenir.
Augmentations de prix considérables
La demande de recours collectif signée par le cabinet Siskinds, Desmeules souligne que « le modèle d'entreprise de Valeant consiste à faire l'acquisition de sociétés pharmaceutiques et à les intégrer rapidement en faisant notamment des coupes radicales dans les dépenses, notamment dans celles de recherche et développement, poste très important pour les pharmaceutiques (...) Dès lors, Valeant augmentait ses prix de façon drastique ».
Les avocats ont dressé une liste de médicaments de Valeant et les augmentations de prix associées. Celles-ci vont de 90 % à 2288 % sur une période variant d’une année et demie à deux années et demie.
« De plus, Valeant a acquis les droits sur deux produits utilisés en cardiologie, Nitropress et Isuprel et le même jour, elle augmentait leur prix de 212 % et 525 % respectivement ».
Valeant fait actuellement l’objet d'enquêtes aux États-Unis, par des procureurs des États du Massachusetts et de New York, qui scrutent sa politique de prix et les mécanismes de remboursement par les assureurs.
Ces procédures judiciaires n’empêchent pas les avocats de Siskinds, Desmeules d’aller de l’avant. « Même s’il y a des enquêtes réglementaires ou pénales aux États-Unis, ça ne donne pas droit à des indemnités au civil », a indiqué à Argent l’avocat Samy Elnemr, du bureau montréalais de Siskinds, Desmeules.
Il ne s’agit pas de la première procédure en recours collectif contre Valeant. Le 23 octobre, un cabinet d'avocats de la Californie a déposé une demande.
Pour lire la requête pour autorisation, cliquez ici.
Pershing Square Attorney
il y a 9 ansJe comprends que le cabinet souhaitant représenter les membres du recours doit être le premier à déposer une requête autorisation d'un recours collectif devant les tribunaux.
Par contre, le rapport de Citron et Andrew Left est loin de démontrer les allégations sérieuses portés envers Valeant. En fait il ne fait que lancer des allégations sans fournir de preuve. Leur rapport ne passerait jamais le test de la prépondérance de la preuve. De plus, ils ont un vested interest dans la chute du titre de Valeant.
Est-ce qu'un recours collectif peut être autorisé avec si peu de preuve et est-ce une bonne stratégie d'intenter un recours alors qu'il est impossible de se faire une opinion valable sur la véracité des allégations puisque l'appel conférence de Valeant lundi matin laissait beaucoup de questions fondamentales sans réponse.