Entente Vidéotron et Rogers: Les avocats dans le coup

Les deux compagnies se répartiront les coûts du déploiement et de l’exploitation d’un réseau LTE partagé, ce qui produira des économies pour chacun d’eux.

Cette entente permettra à Vidéotron d’offrir pour la première fois à ses clients un service ultrarapide LTE et d’élargir la gamme des téléphones qu'elle propose. Rogers offre déjà cette technologie.

Dans cette transaction, Vidéotron était représentée par Sophie Audet, Directrice Principale Affaires Juridiques, Vidéotron, assistée d’une équipe de Norton Rose composée de Marc A. Tremblay (Technologie et Corporatif), Denis Gascon (Concurrence) et Peter Wiazowski (Financement).

Interrogé sur la transaction, Marc Tremblay a eu ces commentaires: «Ce type de projet de partenariat stratégique où les parties demeurent des concurrents, particulièrement sur une durée aussi longue que 20 ans, et de surcroît dans une industrie aussi en mouvance que la technologie sans-fils, c’est très particulier. Et fascinant. Il faut alors concilier la nécessité d’être très précis dans la rédaction et le désir de demeurer générique afin que l’entente puisse évoluer dans le temps. Cela nécessite une grande intégration des équipes et c’est incroyable le temps qui a été consacré par la haute direction de Vidéotron dans ce dossier. Pendant des mois, tous les gens impliqués de la haute direction, que ce soit au juridique, en finance, marketing, à la technologie et au niveau des opérations mobiles, ils et elles ont occupés dans les faits deux emplois! Leur emploi habituel et un autre sur ce projet de réseau conjoint à raison 50-60 heures par semaines pendant des mois. Un marathon à la vitesse d'un sprint!»

L'intégration des composantes technologiques du projet a été un défi pour toutes les parties. « Il sagit d'un projet réalisé en 3 langues: en français, en anglais et en... 3GPP (standard en matière de communication sans-fils)! Pour les deux premières langues, ca va, mais un certain apprentissage a été nécessaire pour la troisième... Nous n'étions pas tous au même niveau!»

Rogers était par ailleurs représentée par Marie-Claude Michaud, Conseillère juridique principale. Rogers n’a pas fait appel aux services d’avocats externes dans ce dossier.

Pour le président et chef de la direction de Québecor, Québecor Média et chef de la direction de Vidéotron, Robert Dépatie, il s’agit d’un pas important. «Ces améliorations apporteront une contribution directe à la capacité concurrentielle des entreprises québécoises, tout comme elles répondront à la demande de services mobiles plus performants», a-t-il souligné.

«C’est une excellente nouvelle pour nos clients et pour nos actionnaires, a ajouté M. Dépatie, puisque cette entente nous amènera plus loin, plus rapidement. Ce déploiement illustre notre désir d’anticiper les besoins de nos clients et notre volonté de garder notre place privilégiée dans le cœur et le foyer de nos clients.»

Rapidité

De son côté, le président et chef de la direction de Rogers, Nadir Mohamed, estime que «cette entente de partage de réseau et de spectre, combinée avec l’élargissement de notre empreinte LTE, permettra à encore plus de consommateurs de profiter de la connectivité supérieure et des vitesses incroyablement rapides offertes par la technologie LTE».

Rogers et Vidéotron s’offriront mutuellement des services pour lesquels Rogers recevra 200 millions $ et Vidéotron 93 millions $ sur une période de 10 ans.

Les deux compagnies ont également conclu une entente relative à la portion de spectre cellulaire AWS non utilisé de Vidéotron dans la région de Toronto. Vidéotron aura l’option de transférer sa licence de spectre de Toronto à Rogers, sous réserve des approbations des autorités réglementaires, à compter du 1er janvier 2014, pour un montant de 180 millions $.