Faut-il rendre imprescriptibles les poursuites pour agressions sexuelles?

Julien Vailles
2017-06-19 14:15:00
La « prescription » s’entend d’un délai au-delà duquel il n’est plus possible d’intenter des procédures judiciaires. Son but est d’assurer la stabilité des relations sociales et économiques. Ainsi, sauf exceptions, si une personne vend un bien alors qu’il n’y était pas autorisé, le véritable propriétaire ne pourrait attendre indéfiniment avant d’entamer un recours en justice, car cela entraînerait des complications pour l’acheteur alors que celui-ci n’a rien à se reprocher.
En droit criminel, les poursuites par voie de procédure sommaire se prescrivent généralement par six mois. En droit civil, le délai de prescription extinctive est généralement de trois ans. En matière immobilière, il est plutôt de dix ans, et dans le cas des poursuites concernant une agression sexuelle, la prescription est de 30 ans depuis 2013.

Se basant sur son expérience, l’avocat montréalais Alain Arsenault révèle d’ailleurs à La Presse qu’il faut en moyenne 43 ans pour que les hommes victimes d’agression sexuelle acceptent d’en parler.
Des efforts communs

Les débats relatifs à ce délai de prescription devant les tribunaux ont pour effet « de décourager la victime et de l'épuiser physiquement, psychologiquement et financièrement. Elle risque de délaisser son action, alors même que dans bien des cas, les abus ont été admis et même condamnés dans une instance criminelle », déplore d’ailleurs Me Prémont dans une lettre envoyée à la Ministre de la justice Stéphanie Vallée et obtenue par La Presse.


Anonyme
il y a 7 ansLe droits des non-agressés sont aussi important que les droits des agressés. Non au 2 poids 2 mesures!
AC
il y a 7 ansQue même non-agressé, vous pourrez vous aussi bénéficer du délai, ou du non-délai, de prescription. Vous aurez simplement la chance de ne jamais avoir besoin de vous en prévaloir.
Quelle connerie ce commentaire...