La Bâtonnière passe à l'offensive
L'équipe Droit-Inc
2015-07-23 10:45:00
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Le 1er juillet, le Barreau du Québec a suspendu la bâtonnière nouvellement élue après avoir appris que Mme Khuong avait demandé la déjudiciarisation d’une plainte pour vol à l’étalage dont elle avait fait l’objet.
Quelques jours plus tard, la bâtonnière avait fait parvenir une mise en demeure au Barreau du Québec pour que les membres du conseil d’administration annulent sa suspension.
«J’entends demeurer en poste et réaliser les réformes souhaitées par 63 % des avocates et avocats qui m’ont élue démocratiquement le 22 mai dernier», avait indiqué l’avocate par voie de communiqué.
«J’entends mettre fin aux dépenses somptuaires, diminuer la cotisation de nos membres et travailler pour les citoyens qui méritent une justice plus simple et plus accessible. Je ne me laisserai pas distraire par quelques individus qui, par des moyens illégaux et immoraux, tentent de saboter le résultat électoral», avait-elle ajouté.
- Avec QMI
!
Anonyme
il y a 10 ansJ'avais hâte qu'elle passe à l'offensive. Je dois reconnaître cependant être très déçu de la lecture de cette procédure et des pièces.
1. Il y a plusieurs allégués d'une utilité douteuse qui semblent servir à des fins politiques plus que légales. En effet, qu’elle utilité de connaître tout le passé de Me Khuong et, en plus de joindre son curriculum vitae, elle réitère certains exploits spécifiques. Aussi, le blâme qu'elle fait porter aux membres du CA quant à la divulgation des informations confidentielles ayant trait à son dossier de déjudiciarisation n’ont pour but que de colorer le dossier. On voit clairement que la bataille ne se passe pas seulement devant les tribunaux.
2. Le message qu'elle transmet à Me Asselin (P-3) est décevant. Elle lui mentionne qu'elle aura du travail pour lui, des beaux projets, elle veut qu'il soit VP, elle lui écrit en premier, les autres messages seront moins complets . Elle fait ça dans le dos des autres membres du CA qu'elle offre de "travailler" dans ce sens. Après ça, elle semble s'offusquer que d'autres membres du c.a. ait eu la même idée qu'elle. Autrement dit, elle s'offusque du fait que les autres membres du c.a. aient choisi la même méthode, c'est-à-dire travailler en coulisses pour obtenir le vice-président de leur choix.
3. La portion de la réponse de Me Asselin qui est reproduite dans la procédure semble effectivement très sèche, cependant remise en le contexte avec la première phrase non reproduite (je te remercie d'avoir pensé à moi pour le poste de vice-président !), ce n'est vraiment pas si mal. Quoi qu'il en soit, je ne vois pas comment on peut sérieusement conclure que ce message « démontre clairement sa volonté ainsi que celles des autres administrateurs qui ont assisté à ladite rencontre, de mépriser le choix démocratique des électeurs, et ce, par la création d'un c.a. obscur, parallèle et illégal ». Disons qu'il manque certains éléments afin d'effectivement pouvoir tirer une telle conclusion.
4. Il est très inquiétant de constater qu'il semble possible que des membres du c.a. aient coulé de l'information à La Presse.
5. La conclusion paragraphe 80 de la requête à l'effet que la demande de démission du c.a. est une reconnaissance implicite du fait qu'il n'avait pas le pouvoir de suspendre est rien de moins que farfelu. En effet, il est courant de demander la démission dans de tels cas et de procéder au congédiement que rien de moins, lorsqu'il refuse.
6. De la même façon, la conclusion malheureuse « qu'elle a été victime d'une basse stratégie électorale visant à lui faire perdre son poste de bâtonnière » est difficile à gober. Il y a sept membres qui se sont présentés avec une autre équipe, équipe qui n'existe plus, par ailleurs. Néanmoins, les 15 membres du c.a., incluant quatre membres du public, ont conclu unanimement à la suspension.
7. Je ne souscris pas souvent à la théorie du complot et je ne ferai pas exception ici compte tenu du manque d'éléments soutenant celui-ci. En effet, les paragraphes 111 suivants sont d'un ridicule. Si effectivement quelqu’un de l’équipe Deshaies avait eu cette information avant l'élection, pourquoi ne pas simplement l'avoir divulguée? De cette façon, ils auraient sûrement amélioré les chances de leur candidat. Désolé, mais je n'embarque pas. Une requête contenant tellement de détails mais qui omet de donner les circonstances en vertu desquels la demanderesse aurait « été informée récemment que des membres du c.a., qui faisait partie de l'équipe du candidat défait Me Luc Deshaies, aurait été au courant » ne me paraît pas crédible du tout.
8. Le fait que la bâtonnière aurait été conseillée depuis le début cette affaire par une firme de relations publiques, telle qu'allégué dans la réponse à la mise en demeure, ma porte à réévaluer la trame factuelle depuis la divulgation des informations.
9. Finalement, je me demande pourquoi Me Khuong utilise le même procureur dans ce dossier considérant le fait que celui-ci pourrait témoigner et confirmer certaines informations
Pour résumer, la requête est fondée sur des conclusions qui semblaient avoir été tirées par les plus ardents supporters de la bâtonnière sans tenir compte cependant de la présomption de bonne foi. il y a tellement d’éléments politiques, que l'on comprend que l'on ne cible pas seulement bataille devant les tribunaux.
Inspecteur Clouseau
il y a 10 ansDu vrai Bellemare....
GBS
il y a 10 ansÇa manque de classe de donner les numéros de téléphone personnels des gens.
Déjà que c'est assez rare qu'on envoie les procédures à la presse, ils auraient pu caviarder les informations personnelles sur les copies destinées au grand public.
Soit qu'ils manquent de jugement, soit qu'ils veulent nuire. Dans les deux cas, c'est pas édifiant.
Pour le reste, c'est un style que je n'aime pas, mais me Bertrand est loin d'être le seul avocat à vouloir être spectaculaire dans ses procédures. C'est un style. J'imagine que quand on décide d'envoyer les procédures aux médias, c'est d'autant plus important d'avoir un style sensationnaliste. C'est un peu spécieux de le critiquer sur son style.