Le palais de justice de Saint-Jérôme se blinde avec des arches de détection

Thomas Vernier
2025-06-27 10:30:53

Le palais de justice de Saint-Jérôme vient de franchir une nouvelle étape dans la modernisation de ses dispositifs sécuritaires.
Le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette, accompagné de ses collègues François Bonnardel (Sécurité publique) et Sonia Bélanger (responsable des Laurentides), a annoncé vendredi la mise en service d'arches de détection de métaux à l'entrée principale du bâtiment, rapporte un communiqué gouvernemental.
Ces nouveaux équipements complètent les fouilles manuelles déjà en place depuis janvier 2024, créant un double système de contrôle pour tous les visiteurs. L'accès au public demeure exclusivement réservé à la porte située du côté du stationnement arrière (via la rue Marchand), les autres entrées du bâtiment restant fermées au public.
Un investissement de 31 millions pour tout le réseau
Cette installation s'inscrit dans un plan d'envergure annoncé le 3 juin 2024, doté d'un budget de 31 millions de dollars. De cette enveloppe, 7,6 millions visent « l'ajout et la modernisation d'équipements dans le réseau des palais de justice du Québec », tandis que 23,4 millions serviront à « la formation et à l'embauche de constables spéciaux ».
« L'entrée du palais de justice de Saint-Jérôme sera désormais dotée d'équipements de sécurité à la fine pointe de la technologie », s'est félicité le ministre Jolin-Barrette. « Le déploiement des arches de détection de métaux permettra d'accroître le sentiment de sécurité des nombreux employés du palais de justice et des usagers. Nous respectons ainsi notre engagement de rendre les palais de justice plus modernes et encore plus sécuritaires. »
Une réponse préventive aux risques sécuritaires
Bien que François Bonnardel reconnaisse que « les actes de violence demeurent des cas isolés dans les palais de justice du Québec », le gouvernement justifie ces mesures par une approche préventive. « Nous mettons en place des moyens qui nous aideront à les prévenir avec encore plus d'aisance et de rapidité », explique le ministre de la Sécurité publique.
Ces équipements visent également à « faciliter le travail des constables spéciaux », que Bonnardel tient à remercier « pour le dévouement constant dont ils font preuve pour assurer la sécurité de tous dans les palais de justice ». Cette reconnaissance intervient alors que le gouvernement procède à un renforcement significatif de ces effectifs spécialisés.
Le cadre réglementaire reste inchangé : il demeure « interdit d'avoir en sa possession une arme à feu ou tout autre objet pouvant servir à porter atteinte à l'intégrité physique d'une personne, à la menacer ou à l'intimider » dans l'enceinte du palais. Le refus de se soumettre aux contrôles ou l'expulsion des lieux ne libère pas les personnes de leurs obligations légales d'assignation ou de citation à comparaître.
Des impacts sur l'organisation des usagers
L'implantation de ces nouvelles mesures nécessite une adaptation de la part des justiciables et de leurs représentants. Le gouvernement recommande aux personnes fréquentant le palais « de planifier leurs déplacements », car elles « demeurent responsables d'arriver à temps à une audience, et ce, même si des délais d'attente pourraient être observés à l'entrée du palais ».
Cette mise en garde témoigne des défis logistiques que peuvent représenter les contrôles renforcés, particulièrement lors des périodes d'affluence. Les avocats et leurs clients devront désormais intégrer ces délais potentiels dans leur planification, sous peine de retards préjudiciables à leurs dossiers.
Un enjeu territorial important
Sonia Bélanger, ministre responsable de la région des Laurentides, souligne l'importance stratégique de ce palais qui « fait partie des trois points de service qui couvrent les 58 municipalités du district judiciaire de Terrebonne ». Cette desserte territoriale étendue multiplie le nombre d'usagers potentiels et justifie d'autant plus les investissements sécuritaires.
« Tous les jours, des citoyens doivent se rendre au palais de justice pour assister à une audience. C'est quelque chose qui, lorsqu'on n'en a pas l'habitude, peut être intimidant et stressant », observe la ministre. « Je me réjouis donc que des mesures supplémentaires soient mises en place pour s'assurer que les citoyens et les gens qui y travaillent continuent de s'y sentir en sécurité. »
Cette installation à Saint-Jérôme s'inscrit dans une démarche plus large de modernisation sécuritaire du réseau judiciaire québécois. Depuis quelques années, plusieurs palais de justice ont vu leurs dispositifs de sécurité renforcés, répondant à des préoccupations croissantes concernant la sécurité des acteurs du système judiciaire.