Les procureurs retournent au travail la mine basse

Agence Qmi
2011-02-22 16:00:00
Il s'agit du pire scénario imaginable pour les procureurs de la Couronne et les juristes de l’État, qui se disent démoralisés par l'adoption de cette loi.
« L'ambiance est très sombre, a affirmé la représentante des procureurs, Me Sonia Lebel. La loi spéciale qu'on vient de subir est un coup de poignard dans le cœur de la justice, dans le cœur des procureurs de la Couronne dont je suis fière de faire partie. »
Elle ajoute que les procureurs se sont toujours dévoués pour faire leur travail et qu'on les récompense bien mal en agissant ainsi.
« Ces gens-là tiennent le système à bout de bras depuis des années. C'est leur énergie à eux qui fait que les victimes ont un service potable, mais le cœur n'y est plus », a-t-elle dit.
En entrevue, les procureurs rencontrés assurent qu'ils se plieront à la loi imposée par le gouvernement Charest, mais pas de gaieté de cœur. « C'est sûr que nous allons le faire; on est des professionnels. Mais ça reste frustrant, honteux, de se faire imposer ça », a dit Me Gabriel Miron.
Une grève du zèle?
Pour contester cette décision, les procureurs pourraient refuser de faire des heures supplémentaires, ce qui devrait passablement perturber le déroulement des procédures au niveau judiciaire. Les procureurs ont droit à la semaine de 35 heures, mais ils travaillent régulièrement plus de 50 heures par semaine.
Ils ont aussi l'intention de contester la loi spéciale devant les tribunaux et envisagent de porter cette cause devant les Nations unies.
Lundi, en réaction au dépôt de cette loi spéciale et par solidarité envers leurs collègues procureurs, 80 % des procureurs en chef ou procureurs en chef adjoints ont annoncé qu'ils quittaient leur fonction de cadre. Ils auraient l'intention de demander une réaffectation de façon à redevenir de simples procureurs.