Paul Laplante s'est suicidé

Agence Qmi
2012-01-09 14:30:00

M. Laplante avait été arrêté le 13 décembre et accusé du meurtre prémédité de Diane Grégoire, près de quatre ans après sa disparition.
Il avait comparu brièvement, au lendemain de son arrestation, au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield. Les enfants du couple Grégoire-Laplante, Elizabeth et Francis, avaient assisté à la comparution de leur père et s’étaient brièvement adressés aux médias, se disant atterrés par la tournure des événements.
Les policiers ont mené en vain de nombreuses fouilles pour retrouver le corps de Diane Grégoire, notamment sur une terre de Saint-Valérien-de-Milton, en Montérégie, en septembre dernier. C’est un citoyen qui a finalement retrouvé par hasard les restes de Diane Grégoire, le 21 novembre dernier, dans un secteur boisé de Coteau-du-Lac.
M. Laplante, un ancien maire de la municipalité de Saint-Liboire, a toujours affirmé que sa femme avait disparu aux Promenades Saint-Bruno, le 31 janvier 2008.
Selon des sources policières, le mobile du meurtre de la mère de famille de 51 ans serait d'ordre financier.
Pas de signes avant-coureurs
L’avocat de M. Laplante, Marc Labelle, qui le représentait depuis le 21 décembre, s’est dit « désolé » et « surpris » lundi du suicide de son client. « Je l’avais rencontré la semaine dernière dans le but de préparer la requête de remise en liberté », a-t-il mentionné, assurant ne pas avoir noté de signes de détresse ou de morosité particulière chez l’accusé.
« Je n’ai pas eu de sa part de discours suicidaire à aucun moment », a indiqué Me Labelle.
Selon le chroniqueur judiciaire Claude Poirier, Paul Laplante était victime d’intimidation au centre de détention de Rivière-des-Prairies. « Il s'est fait pas mal écœurer à l'intérieur des murs. Je pense qu'il ne voyait pas de portes de sortie dans ce dossier-là », a indiqué M. Poirier.
Me Labelle affirme ne pas avoir été informé que son client subissait de pression particulière de la part de ses codétenus.
Situation d’extrême détresse
Selon l’ancien avocat du défunt, Robert La Haye, M. Laplante « se sentait atterré par la façon qu’il était pourchassé médiatiquement ».
« À partir du moment où une personne décide de s’enlever la vie, c’est qu’elle est dans une situation d’extrême détresse », a-t-il souligné.
« Le décès de M. Laplante ne signifie pas qu’il était coupable », a tenu à rappeler Me La Haye, qui estime que ce suicide est « le résultat d’une longue période où on l’a pointé du doigt […] comme s’il était un coupable ».
Bien qu’il semblait triste, son ancien client n’exprimait pas facilement ses sentiments, a indiqué Me La Haye.
Le juge avait interdit à l’accusé toute communication avec les membres de sa famille, une situation que l’accusé vivait difficilement, selon son ancien avocat. « Il avait dit qu’il serait plus heureux mort que vif », a dit Me La Haye.
« On s’y attendait »
« On s'attendait à ce qu'il pose un geste comme celui-là », a affirmé Chantal Morin lundi, du Comité de recherches de Diane Grégoire.
Selon Mme Morin, M. Laplante était acculé au pied du mur. « D'après nous, il savait que les policiers avaient travaillé vraiment fort dans le dossier et que la preuve était vraiment solide », a-t-elle mentionné.
« C'est sûr que tout au long des quatre années que Diane était disparue, on n'a pas pu vraiment s'exprimer, car on craignait des représailles de M. Laplante », a ajouté Mme Morin.
ENCADRÉ : Chronologie des événements
31 janvier 2008 : Disparition de Diane Grégoire
1er février 2008 : Début de l’enquête policière, d’abord menée par la police de Longueuil.
14 mai 2009 : Début des recherches, à Saint-Liboire, en Montérégie. Perquisition chez le conjoint de Diane Grégoire, Paul Laplante.
19 juin 2008 : Recherches à Sainte-Anne-de-Bellevue.
4 août 2008 : Fouilles de la maison familiale du couple Grégoire-Laplante.
31 août 2008 : Fouilles dans le fleuve Saint-Laurent.
16 novembre 2008 : Recherches près de la rivière Yamaska.
27 janvier 2010 : La police de Longueuil affirme reçu plus de 224 informations en deux ans relativement à la disparition de Diane Grégoire.
12 septembre 2011 : La police considère dorénavant le dossier de Diane Grégoire comme étant un homicide.
13 septembre : La police de Longueuil et la Sûreté du Québec, qui s’est joint au dossier, entreprennent des recherches sur une terre de près de 3050 mètres carrés, à Saint-Valérien-de-Milton, en Montérégie.
21 novembre 2011 : Découverte d’ossements dans un secteur boisé de Coteau-du-Lac, en Montérégie.
29 novembre 2011 : La police confirme que ce sont les restes de Dianes Grégoire qui ont été retrouvés la semaine précédente à Coteau-du-Lac.
13 décembre 2011 : Paul Laplante est arrêté dans un commerce de Saint-Hyacinthe.
14 décembre : Paul Laplante est inculpé du meurtre prémédité de Diane Grégoire. Il comparaît au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield. Les enfants du couple, Elizabeth et Francis, s’adressent brièvement aux médias.
21 décembre 2011 : La comparution de Paul Laplante au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield est reportée au 20 février 2012. L’accusé, qui était jusqu'alors représenté par Me Robert La Haye, change d’avocat. L'homme de 54 ans est dès lors représenté par Me Marc Labelle.
9 janvier 2012 : Paul Laplante est retrouvé pendu dans sa cellule du centre de détention de Rivière-des-Prairies, à Montréal.