Paul Weiss perd ses stars… pour avoir pactisé avec Trump?

Des avocats de premier plan quittent le navire en dénonçant en coulisses une décision qui secoue la profession. Ça va mal!

Un véritable tremblement de terre secoue le cabinet d'avocats Paul Weiss. Quatre de ses associés les plus influents ont annoncé vendredi soir leur départ fracassant pour fonder leur propre firme juridique, quelques mois seulement après que leur employeur ait conclu un accord controversé avec la Maison-Blanche de Donald Trump.

Karen Dunn, Bill Isaacson, Jeannie Rhee et Jessica Phillips ont simultanément tourné le dos à l'un des cabinets les plus prestigieux de Wall Street, provoquant un séisme dans le milieu juridique new-yorkais.

Cette défection massive représente un coup dur pour Paul Weiss, déjà fragilisé par les critiques suite à sa décision de négocier avec l'administration Trump.

Une démission aux allures de règlement de comptes

« Nous avons été déçus de ne pas pouvoir vous annoncer personnellement et individuellement la nouvelle de notre décision de quitter Paul, Weiss pour créer un nouveau cabinet d'avocats », ont écrit les quatre juristes dans un courriel adressé à leurs anciens collègues vendredi après-midi, selon ce que rapporte le New York Times.

Cette annonce intervient dans un contexte particulièrement tendu. En mars dernier, Brad Karp, président du cabinet Paul Weiss, avait conclu un arrangement avec l'administration Trump pour éviter un décret présidentiel qui aurait considérablement restreint les activités de la firme. Cette décision avait provoqué un tollé au sein même du cabinet, où de nombreux associés et collaborateurs avaient exprimé leur désapprobation.

Des profils d'exception qui tournent le dos à Paul Weiss

Karen Dunn incarne à elle seule le poids de cette défection. Figure emblématique du Parti démocrate, elle a supervisé la préparation aux débats présidentiels de Kamala Harris et d'Hillary Clinton lors de leurs campagnes respectives. Chez Paul Weiss, elle représentait des géants de la tech comme Alphabet, Apple, Uber et Amazon, générant des revenus considérables pour le cabinet.

Jeannie Rhee apporte quant à elle son expertise du plus haut niveau en matière d'enquêtes fédérales. Ancienne procureure au sein de l'équipe spéciale de Robert Mueller qui a enquêté sur les ingérences russes, elle dirigeait le bureau de Washington de Paul Weiss, position stratégique dans la capitale fédérale.

Bill Isaacson jouit d'une réputation exceptionnelle dans le domaine du droit de la concurrence, étant considéré comme l'un des meilleurs spécialistes antitrust du pays. Jessica Phillips complète ce quatuor de choc avec son expérience à la Cour suprême, où elle a été assistante du juge Samuel Alito.

Un cabinet sous le feu des critiques

Depuis l'accord conclu avec Trump, Paul Weiss fait face à une vague de critiques sans précédent. Les reproches fusent non seulement de la part de ses propres employés, mais également d'autres cabinets d'avocats et de personnalités démocrates qui dénoncent une « capitulation » face au président républicain.

« Ce fut un honneur de travailler aux côtés d'avocats si talentueux et de pouvoir appeler tant d'entre vous nos amis », ont écrit les quatre transfuges dans leur message d'adieu. « Nous espérons continuer à collaborer avec vous tous dans les années à venir et sommes incroyablement reconnaissants de votre partenariat chaleureux et généreux. »

Face à cette hémorragie de talents, Brad Karp a tenté de minimiser l'impact en publiant une déclaration laconique : « Nous sommes reconnaissants à Bill, Jeannie, Jessica et Karen pour leurs nombreuses contributions au cabinet. Nous leur souhaitons bonne chance dans leurs projets futurs. »

Cette défection massive soulève des questions sur la capacité de Paul Weiss à maintenir sa position dominante sur le marché juridique américain, alors que la firme doit déjà composer avec les répercussions de sa stratégie d'apaisement vis-à-vis de l'administration Trump.