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Une avocate veut donner un vent de fraîcheur à la profession

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Camille Dufétel

2023-06-16 15:00:00

Une avocate en droit des affaires lance une série de vidéos pour se faire connaître et assume totalement son style. Qu’en pensez-vous ?
Me Megan Lynch. Source: LinkedIn
Me Megan Lynch. Source: LinkedIn
Qu’il s’agisse de vidéos sur TikTok, Instagram ou LinkedIn, des avocats québécois n’hésitent pas aujourd’hui à mettre leur image en avant en produisant du contenu divertissant ou donnant à réfléchir sur les réseaux sociaux.

Pour certains, cela signifie vivre avec son temps. D’autres considèrent au contraire que, dépendant du type de vidéos, cela peut nuire à la crédibilité du professionnel.

Me Megan Lynch n’est en tout cas pas de cet avis. La Barreau 2022, avocate en droit des affaires, a cumulé près de deux ans de travail comme stagiaire puis avocate chez Tétreault Sauvé Lauzon à Saint-Hubert et envisage un jour de se lancer à son compte.

Elle a décidé tout récemment de lancer une série de vidéos, sur LinkedIn parce qu’elle y a déjà un réseau, mais aussi sur TikTok, où elle compte en développer un, et éventuellement sur Instagram.

« Le but est d’être assez constante et d’en publier un bon trois fois par semaine, confie-t-elle à Droit-Inc. J’ai déjà plusieurs vidéos en banque. L’objectif est que ce soit vu et que ça serve aux gens. Je veux surtout faire du contenu éducatif. » Me Lynch précise qu’elle filme ses vidéos la fin de semaine.

Dans celles-ci, l’avocate est face caméra ou répond à des questions posées par un interlocuteur que l’on ne voit pas. Elle s’adresse soit à ses pairs, soit à d’éventuels clients. Dans l’une d’entre elles, la diplômée de l’Université Laval parle de l’importance d’être facilement joignable et disponible dans ses relations d’affaires avec ses clients.

Dans une autre, elle affirme ne pas faire de litige, mais plutôt de la prévention, et estime qu’il vaut mieux prévenir que de guérir en droit des affaires. Dans une troisième vidéo, elle explique pourquoi ne pas faire réviser un contrat avant de le signer est un peu comme traverser la rue les yeux fermés en pleine heure de pointe.

Visibilité, éducation, fraîcheur

L’avocate basée sur la Rive-Sud de Montréal ne cache pas vouloir se donner davantage de visibilité par le biais de ces vidéos. Mais l’objectif éducatif est également très important pour elle.

« Je me suis rendue compte que ma pratique, le droit des affaires, était extrêmement incomprise et inconnue, même des entrepreneurs, estime-t-elle. Je fais beaucoup de transferts d’entreprises, d’achats/ventes/fusions, et systématiquement, à chaque début de mandat, je dois prendre un moment avec mes clients pour leur expliquer le processus. »

Elle assure par ailleurs vouloir apporter un vent de fraîcheur au milieu juridique. « Je pense que c’est très conservateur, on ne se le cachera pas, poursuit Me Lynch. Je pense que beaucoup d’avocats ont même peur de faire des vidéos, parce qu’ils ne savent pas trop ce qu’ils ont le droit de dire, au niveau de la déontologie. »

Elle affirme pour sa part être prudente et au fait de la déontologie. Mais Me Lynch en est convaincue, « on s’en va vers cela ». « On a tous un cellulaire et des comptes Facebook, TikTok et Instagram. Je me suis dit, ‘pourquoi pas être dans les premières à le faire’, même si d’autres le font déjà. »

À ceux qui estiment que ce type de vidéos fait perdre de la crédibilité aux avocats, Me Lynch répond qu’elle peut comprendre, mais selon elle, être accessible ne fait pas perdre sa crédibilité.

« Je pense qu’on est capable d’instaurer une relation professionnelle et courtoise avec nos clients, mais aussi d’avoir une certaine proximité. En parlant avec des clients ou des membres de mon entourage qui sont entrepreneurs, je remarque que beaucoup n’ont aucune relation avec leur avocat. Je ne blâme pas les avocats, je pense que ç'a longtemps été une façon de penser, qu’on devait garder nos distances pour garder le sérieux de la profession. »

Me Lynch juge que les relations interpersonnelles sont extrêmement importantes dans la profession et y apportent une plus-value.



Assumer son style

L’avocate se dit ouverte, le jour où elle décidera de se lancer à son compte, à s’entourer de collaborateurs ayant une vision similaire à la sienne. « Des personnes qui veulent exprimer leur personnalité et ne s’identifient pas à la vision très conservatrice du milieu et au fait de toujours être habillé dans différentes teintes de noir, de gris et de blanc », précise-t-elle.

« Le but de mes vidéos est aussi de montrer mes couleurs, souligne-t-elle. J’ai toujours été une fan de rose. J’ai déjà eu des commentaires comme quoi devant les tribunaux, on ne peut pas porter de couleur. J’ai envie de m’exprimer, de laisser aller ma créativité. Je pense que beaucoup d’entrepreneurs ne s’identifient pas à l’avocat typique qu’on s’imagine dans les séries. »

Elle estime que son style n’enlève en rien ses compétences. Même si l’avocate sait que l’on se fie souvent aux apparences, elle veut précisément briser cela. « Ce n’est pas parce qu’un avocat est une femme, qu’elle porte du rose et est hyper féminine, qu’elle n’est pas aussi compétente qu’un homme ».

Elle se présente comme une avocate atypique et sait que cela peut susciter des remarques.

« La critique négative, c’est quelque chose que j’ai vécu depuis que je suis dans le milieu juridique, même en essayant de me conformer aux gens, assure-t-elle. Ça faisait parler parce que j’ai les cheveux blonds et un côté très féminin. Je pense que je suis rendue à faire un choix dans ma vie. Malgré la critique négative, c’est important avant tout d’être bien avec soi. »

Pour elle, on ne peut de toute façon pas être heureux en se conformant aux autres et en cachant sa vraie nature.

Une passion pour les affaires

Sa passion pour le droit des affaires s’est développée durant ses études en droit à l’Université Laval. Elle a toujours eu la fibre entrepreneuriale et a même eu une entreprise individuelle de vêtements de sport féminins.

Cette ancienne entraîneure originaire de Québec aime surtout faire de la prévention et travailler sur de « belles étapes » lors de l’acquisition ou la vente d’une entreprise. Elle travaille ainsi sur de l’achat, de la vente et des fusions d’entreprises, de la réorganisation corporative, sur l’incorporation et la tenue de livres de société, sur des conventions entre actionnaires, des contrats commerciaux…

Et vous, que pensez-vous de sa stratégie ?



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12 commentaires
  1. Booster
    Booster
    il y a 2 ans
    C'est très crédible
    Je souligne ici que c'est un Barreau 2022, alors quand elle dit qu'elle a fait DES transactions/acquisitions complètes, on me permettra de douter de la valeur de cette affirmation ou de la profondeur de son expérience. Et on me permettra de douter aussi qu'elle a été "lead counsel" plusieurs fois pour donner de la crédibilité à son opinion.

    De plus, côté crédibilité, une visite rapide de ses réseaux sociaux révèle un aspect étonnant de sa personnalité, qui se conjugue mal avec le sérieux des propos qu'elle tente de tenir....

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