La juge Côté, le fisc et l’éthique
René Villemure
2014-12-18 14:02:00

Certes, tous ont le droit et peuvent contester un avis de cotisation des Agences du Revenu. Cependant, les articles dans les médias laissent croire qu’il s’agit là d’incidents répétés qui visent l’obtention d’une même déduction, jugée par les experts comme étant, au mieux, improbable.
Même si les faits reprochés sont antérieurs à sa récente nomination à la Cour suprême, à la lumière de ces faits nouveaux, la juge bénéficie-t-elle toujours de l’autorité morale nécessaire à l’exercice de son magistère ?
C’est là l’essence d’un questionnement éthique.
Il faut comprendre, avant d’aller plus loin, que l’éthique n’est pas la simple conformité à une loi ou à une disposition, celle-ci constitue plutôt la recherche du sens à donner à une conduite. Le sens, c’est la sensibilité, c’est le chemin, c’est la voie ; sans le sens, c’est l’égarement, l’inconduite ou la faute.
Quel est donc le sens à donner à la conduite de la juge Côté ? Montre-t-elle le chemin ou indique-t-elle la faute ?
Atteindre le plus haut niveau d’exemplarité

L’exemplarité peut être comprise deux manières : soit on est un « bon » ou un « mauvais » exemple. La position du « bon » exemple, que l’on appelle « exemplarité » suggère que l’on puisse « servir de modèle » que l’on puisse dire « faites comme moi »; la position du « mauvais » exemple est dissuasive et devrait servir de leçon.
C’est ici que le bat blesse.
Par ses contestations répétées relatives à des faits qui demeurent similaires, alors que les experts s’entendent pour dire que les dépenses remises en cause sont « rarement admissibles », il est impensable que la conduite de la juge Côté puisse servir de modèle à qui que ce soit.
Les actions de la juge Côté, sur le plan éthique, ne démontrent pas une « exemplarité » ni, à plus forte raison, le plus haut niveau d’exemplarité.
Le jugement est toujours difficile lorsque l’exemplarité est en cause car celle-ci n’implique pas de nuances. On est soit un exemple à suivre, soit un exemple à ne pas suivre.
Le déficit d’exemplarité, dès sa nomination à la Cour suprême, permet de douter que la juge aura l’autorité morale nécessaire pour siéger à ce tribunal.
Partager cet article:
Anonyme
il y a 10 ansOk.
Que le juge Côté ait représenté des multinationales et cherché tout au long de sa carrière à écarter les adversaires juridiques de ses clients à grands coups d'avocasseries, sans vergogne aucune pour l'accès à la justice, est difficile à avaler, mais on peut toujours passer outre. Cependant, essayer de venir dire au monde qu'elle a absolument besoin de ses Louboutins et de sacs Louis Vuitton pour défendre la règle de droit, ça ne passe pas.
Tout le monde sait qu'un avocat n'a pas besoin de se mettre 50 000$ de linge sur le dos, pi de crème dans le visage pour faire son travail. Qu'on représente Laurent Beaudoin n'y change strictement rien.
Le juge Côté doit démissionner et Harper aurait dû suivre les règles de transparence préalables à sa nomination. Ça va faire le niaisage avec la Cour suprême du Canada.
DSG
il y a 10 ansNice response. I concur.
Anonyme
il y a 10 ansSuite à cette histoire, tous les entrepreneurs vont y aller dans'l tapis dans leur déclaration de revenu 2014.
Les vérificateus, agents d'oppositions et les avocats de l'ARQ vont être soumis à une très grande pression. Si une déduction est valable pour "sa seigneurie", ne doit-elle pas également être accordée au quidam?
Tous voudront voir les détails de l'entente qu'elle a conclu avec l'agence, qui va finir sur un site internet de "leak".
Gordon Gekko
il y a 10 ansThe point is, ladies and gentleman, that greed, for lack of a better word, is good. Greed is right, greed works. Greed clarifies, cuts through, and captures the essence of the evolutionary spirit. Greed, in all of its forms; greed for life, for money, for love, knowledge has marked the upward surge of mankind.
TP2014
il y a 10 ansToute cette histoire en dit long sur non seulement les valeurs et l'absence de JUGEMENT de Madame LA JUGE Côté mais aussi sur les avocats montréalais de plusieurs grands bureaux qui se sont enfargés les uns sur les autres pour féliciter le gouvernement après l'annonce de cette nomination en novembre. Ca paraissait bien. De nombreux avocats m'ont indiqué à l'époque que cette nomination ne sentait pas bon. Ils étaient juste plus discrets.