Sacrée Pauline!

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Amélia Salehabadi

2008-08-11 11:15:00

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La Chef péquiste, Pauline Marois, aurait lancé vendredi dernier un appel exhortant, inter alia, les athlètes québécois à protester contre l’exclusion des drapeaux autres que ceux des 205 pays membres du mouvement olympique.
En d’autres mots, de brandir le drapeau bleu au lieu du drapeau rouge.

Sacré fardeau pour nos athlètes du Québec!

C’est trop moche la récupération politique. C’est surtout moche quand c’est fait sur le dos de jeunes gens qui se préparent depuis des années pour atteindre leurs rêves.

Peu importe la cause que l’on défende, ou de quel côté de la Chambre on se tienne. C’est moche.

Le médaillé olympique Jean Luc Brassard cité dans la Presse du dimanche 11 août 2008, résume très bien la situation lorsqu’il déclare :

« Je suis irrité. Si les athlètes, individuellement, veulent faire des revendications politiques, ils vont trouver le moyen d’en faire. Mais qu’on alimente à partir d’ici cette question des drapeaux, je trouve cela dommage. On oublie ces athlètes pendant quatre ans, puis lors des seuls moments où ils sont sous les projecteurs, on leur demande de faire telle ou telle revendication. »

Nos athlètes étaient déjà stressés à l’idée qu’ils pourraient être vues comme étant contre les droits de la Personne en allant en Chine. Maintenant ils vont être stressés de ne pas être de véritables Québécois, s’ils n’affichent pas le drapeau à fleurs de lys.

Et puis après quoi, on va les culpabiliser pour l’environnement? Car ils ont pris l’avion pour y aller?

Sport : mot d’origine latine, sportem, se divertir. En d'autres mots, avoir du fun. Et si on les laissait avoir un peu de fun. Sans les culpabiliser?

En passant, petit rappel juridique:

1. Le CIO n’est pas un mouvement étatique. C’est une corporation privée crée sous le droit helvétique. Ce n’est pas l’ONU.
2. La Chine est un État souverain. Ce qui se passe sur son territoire s’appelle les ''affaires internes''.
3. Dire à la Chine quoi faire sur son territoire, que ce soit le CIO ou Madame Marois, cela se traduit juridiquement par les termes « ingérences dans les affaires internes d’un État souverain. »

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19 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 17 ans
    Clarification + opinion
    En premier lieu, j'aimerais souligner que le CIO interdit, par l'article 51(3) de sa Charte, toute propagande politique sur les sites olympiques des jeux. Cet article servirait notamment à exclure l'utilisation ou la démonstration de drapeaux qui ne sont pas inclus dans les quelques 205 délégations officielles inscrites aux olympiques. D'ailleurs, passons-nous le mot, s'il n'en était pas ainsi, les olympiques deviendraient sans doute le théâtre de revendications et de slogans, peut-être même haineux, dans un contexte qui se 'voudrait' absent de politique. Cet article n'est pas nouveau de 2008 (d'ailleurs, il a été appliqué en 2000 et 2004, de mémoire, mais ça passe inaperçu dans un état dit démocratique...), et bien qu'il puisse avantager la Chine d'une certaine façon, c'est également un clin d'oeil à tous ces pays qui ont leur ''petit Tibet''. Je mets ladite région autonome entre guillemets car il m'appert évident que chaque minorité sur la planète qui revendique un tant soit peut d'autonomie ou d'indépendance a peu de points en commun sur les aspects historiques, sociologiques et politiques avec le Tibet.

    À mon avis, Mme Marois, autant puis-je respecter certaines de ses initiatives, se trompe sur celle-là. Primo, comme il a été cité plus tôt, ce sont des athlètes avec énormément de pression et d'ambition et qui, de surcroit, sont faiblement sinon aucunement subventionnés par leur gouvernement; ils n'ont pas besoin en plus de pression politique, qu'ils se rallient ou non aux idéaux de Mme Marois. Secundo, si Mme Marois souhaite que les citoyens québécois enfreignent les lois du CIO en terre étrangère, ou l'on se doit de maintenir une diplomatie exemplaire, c'est une requête à la fois irresponsable et dénudée de jugement. Si brandir un drapeau semble si important pour Mme Marois, et bien je lui aurais conseillé d'assister aux compétitions olympiques à Beijing et de brandir elle-même bien haut le fleurdelysé. Seulement, on dirait que l'intérêt pour le sport de certaines personnes ne se manifeste que lorsque l'on donne un côté politique à la chose. Pour cloire sur ce sujet, encourageons premièrement nos athlètes à gagner et faire de leur mieux. On ne s'occupe pas d'eux et on s'étonne qu'à l'heure ou j'écris ce message nous ne sommes même pas encore classés dans le tableau des médailles. D'ailleurs, petit à côté, avant d'aller dire au monde ce que nous sommes, faudrait d'abord s'entendre nous-même sur notre propre territoire... Allez, Mme Marois, un boycott du Québec pour les olympiques de Vancouver, pourquoi pas... (!?)

    Sur l'aspect politique des jeux, je suis d'accord avec un intervenant anonyme ci-bas qui avance que puisque cela implique des pays s'affrontant, on ne peut exclure la politique des jeux olympiques. Bien qu'il soit vrai que ce sont des drapeaux qui s'affrontent, je crois davantage qu'il s'agit d'une possibilité pour un gouvernement de rallier le sentiment nationaliste de ses ressortissants en regardant les jeux. C'est ce qui se passe précisément en Chine et qui s'est passé à travers l'histoire des jeux et c'est là, à mon avis, la plus grande politicisation des jeux que de s'en servir pour gonfler l'amour de la patrie. Quoiqu'il en soit, cette nuance étant impossible à écarter des olympiques puisqu'à sa base même (et donc inévitable), certains revendicateurs ou politiciens utilisent l'attention qu'attire cet événement mondial pour faire passer leurs idées rapidement et facilement. Les compagnies en profite aussi, tout le monde veut se mouiller le bec. Ce ne sont pas les Chinois qui ont voulu donner une saveur politique à la chose, et ce n'est pas non plus pour couronner leur montée économique fulgurante qu'on leur a donné les jeux. Rappellons-nous qu'en 1984, la Chine a décidé, aux fins de la Guerre Froide, d'assister aux jeux olympiques qui se tenaient aux États-Unis. Alliés au bloc soviétique à l'époque, les Chinois auraient donc volontairement ÉCARTÉ tout aspect politique dans leur appréciation des jeux olympiques. Seulement, il est tellement facile d'imaginer de la politique à tous les endroits, qu'on pourrait même arriver à dire que ce geste des chinois était purement politique... ENFIN, les athlètes, eux, quand ils s'époumonnent dans les piscines de pluie acide chinoises au water-polo, ils ne pensent surement pas politique...

    Dernière note, je vais m'abstenir de commenter la situation Tibétaine comme d'autres l'ont sagement fait. Raison étant que nous n'avons pas de leçon de politique à donner aux chinois; nous n'avons commencé à nous gèrer que depuis très peu et il serait très audacieux d'essayer de dire à un pays millénaire comment s'y prendre. D'autant plus que les revendications sont souvent faites sans connaissance réelle de cause; histoire, politique, etc. Pourquoi profiter d'un moment de gloire d'un pays pour lui rappeller ses points faibles? Il en est au courant, ce n'est pas à craindre, et sans doute 1 million de fois plus que quiconque.

    Sur ce, oubliez les drapeaux, oubliez la politique, et appréciez le sport. Bons jeux !!

    Grenetti

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 17 ans
    Beaucoup de sagesse...
    Mais le tir est à côté de la cible!

    C'est la démocratie (son absence, bien sût) qui est à la base des critiques dirigées contre la Chine, que ceci s'exprime dans le dossier du Tibet ou dans tout autre dossier des droits fondamentaux (liberté d'expression, entre autres).

    Du reste, votre commentaire aurait gagné en clarté... si vous vous exprimiez en points de forme.

    Je vous donne un 9,5 pour l'effort mais un 1,2 pour le respect des règles de la communications écrites dans ce type de forum.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 17 ans
    Dommage!!!
    Toutes les grandes manifestations sportives de notre ère ont toujours été teintées, parfumées ou immortalisées par leur contexte politique. Sans un contexte politique épineux, les jeux n'auraient pas cette même saveur. Les jeux olympiques sont la manifestation au niveau sportif d'une compétition entre les états et non entre leurs joueurs.

    les concurrents ne concourent pas sous leur nom mais sous le drapeau de leur pays, ce qui renforce la couleur politique des jeux.

    Saint-Louis, Munich, Atlanta, Berne, Moscou,... On retiendra bien plus que la prestation des joueurs, celle des pays ayant concouru. Décider d'éluder un contexte politique même pendant une courte durée, c'est accepter de se désintéresser de cette préoccupation pendant cette même période. J'abonde toutefois dans le sens de ceux qui considèrent que l'on peut se passer pour la cironstance en tout respect pour le destin "personnel" des atlhètes d'une manifestation active, cela s'est déjà vérifié par le passé. Toutefois cela devrait avoir lieu sans avoir à aller jusqu'à fermer les yeux, accepter ce qui ne nous touche pas voire aller jusqu'à justifier cela par d'autres situations tout aussi inacceptables.

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