Avocates-patronnes : le cauchemar des secrétaires

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Céline Gobert

2011-11-08 15:00:00

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Malaimée l’avocate patronne? Faut croire. Un récent sondage révèle que les secrétaires juridiques préfèrent toutes travailler sous la direction d’un homme!
Exit sororité bienveillante et harmonie féminine au bureau !

Un récent sondage mené par Felice Batlan, professeur à l’Université de droit de Chicago-Kent indique que sur 142 secrétaires issues de grands cabinets, aucune ne souhaite avoir une femme pour patron.

Cruelles et humiliantes envers leurs secrétaires les avocates?
Cruelles et humiliantes envers leurs secrétaires les avocates?
Elles sont 35% à préférer des collègues masculins, 15% à préférer travailler sous les ordres d’un homme, et seulement 3% à préférer des collègues femmes.

Mais, pourquoi ce dédain manifeste pour les femmes au pouvoir ? se demande Vivia Chen sur The Careerist.

Sur son blog « She Negociates », Victoria Pynchon développe les résultats de l’étude. Selon les secrétaires interrogées :

- les femmes avocates ont tendance à dénigrer leurs secrétaires juridiques,

- les femmes ne peuvent s’empêcher de s’impliquer personnellement et émotionnellement, là où un homme se contente de donner des tâches à remplir,

- les femmes se montrent souvent humiliantes et cruelles, faisant vivre l’enfer à toutes celles sous leurs ordres.

Et la liste des plaintes envers la gente féminine est encore longue !

La femme avocate n’est-elle donc qu’une vilaine mégère qui prend plaisir à faire souffrir sa secrétaire ? Ou la secrétaire n’est-elle qu’une employée frustrée, gangrenée par la jalousie ?

Vérité ? Rivalité ?

Témoignage

Julie Tondreau a été témoin de comportements plus ou moins malhonnêtes où certaines avocates n’admettaient pas leurs torts
Julie Tondreau a été témoin de comportements plus ou moins malhonnêtes où certaines avocates n’admettaient pas leurs torts
« Les femmes sont très exigeantes, minutieuses, perfectionnistes. Elles ont toujours eu à se battre, pour faire leurs preuves, pour une égalité salariale, pour être reconnues. Peut-être cela explique-t-il qu’elles soient, de manière générale, plus compétitives que les hommes ? », avance Julie Tondreau, une ex-secrétaire qui a lancé Confections juridiques.

Elle, qui a pratiquement toujours travaillé sous les ordres de femmes, admet qu’il y a beaucoup de rivalités féminines entre les murs.

« J’ai été témoin de comportements plus ou moins malhonnêtes où certaines avocates n’admettaient pas leurs torts. Une avocate, par exemple, qui s’en prend à sa secrétaire au sujet d’une information qu’elle lui aurait donnée. Sauf que la secrétaire affirmait que non », confie-t-elle.

« Je ne sais pas si c’est une question d’orgueil ou de stress qui expliquait ce « trou de mémoire » mais c’est certain qu’au quotidien, une secrétaire peut mal le vivre », poursuit Mme Tondreau, conseillant tout de même à ces dernières de ne pas se montrer trop susceptibles, de ne pas prendre trop à coeur la moindre critique.

Quant à savoir si elle préfère travailler sous les ordres d’un homme ou d’une femme, Julie Tondreau répond que cela lui importe peu.

« J’ai bon caractère, j’ai confiance en moi, je ne prends pas personnellement les remarques qui peuvent m’être faites. Au contraire, j’essaie de tirer de chacune d’elles, quelque chose de constructif », conclut-elle.

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31 commentaires
  1. Elle
    Une femme peut-elle être autoritaire?
    Est-ce que cette étude tient compte de l'attitude des subalternes envers leurs supérieures féminines? Je veux dire: est-il possible qu'une directive édictée par une femme soit plus susceptible d'être perçue comme un "caprice", ou du "power trip", du "bitchage", alors que venant d'un homme, ce soit généralement perçu ... comme une directive, point?

    Et serait-ce possible que les directives émises par les femmes soient généralement moins suivies que les ordres donnés par leurs collègues masculins? Autrement dit: est-ce que les femmes doivent parfois compenser le manque de respect de certaines subalternes en haussant le ton, par exemple?

    Ce ne sont que des questions, mais je crois que ça touche à quelque chose de vrai: plusieurs personnes, hommes ou femmes, ont consciemment ou non moins de respect pour l'autorité incarnée dans une femme.

    • Fab
      Re : Une femme peut-elle être autoritaire?
      > Ce ne sont que des questions, mais je crois que ça touche à quelque chose de vrai: plusieurs personnes, hommes ou femmes, ont consciemment ou non moins de respect pour l'autorité incarnée dans une femme.

      Je crois que c'est justement en continuant de proliféré ce genre de stéréotype sur les femmes qu'elles se sentiront obliger de "compenser le manque de respect de certaines subalternes en haussant le ton, par exemple"...on ne "compense" pas le manque de respect par le manque de respect....on fait une lettre au dossier de l'employé(e) ou on lui montre la porte...mais on ne l'imite pas. Et concernant l'autorité...on ne doit pas que la brandir..l'exprimer..il faut parfois s'en servir...en user...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 14 ans
      Re : Une femme peut-elle être autoritaire?
      > Est-ce que cette étude tient compte de l'attitude des subalternes envers leurs supérieures féminines? Je veux dire: est-il possible qu'une directive édictée par une femme soit plus susceptible d'être perçue comme un "caprice", ou du "power trip", du "bitchage", alors que venant d'un homme, ce soit généralement perçu ... comme une directive, point?
      >
      > Et serait-ce possible que les directives émises par les femmes soient généralement moins suivies que les ordres donnés par leurs collègues masculins? Autrement dit: est-ce que les femmes doivent parfois compenser le manque de respect de certaines subalternes en haussant le ton, par exemple?
      >
      > Ce ne sont que des questions, mais je crois que ça touche à quelque chose de vrai: plusieurs personnes, hommes ou femmes, ont consciemment ou non moins de respect pour l'autorité incarnée dans une femme.


      Posez la (les) question (s) c'est y répondre. Vous le dites d'une façon très diplomatique (ce que je ne dois pas avoir fait car mon commentaire a été bloqué). Vos constats (sous forme de questions, mais ce sont des constats) sont très clairs et tellement véridiques.

    • Elle
      Re : Re : Une femme peut-elle être autoritaire?

      >
      >
      > Posez la (les) question (s) c'est y répondre. Vous le dites d'une façon très diplomatique (ce que je ne dois pas avoir fait car mon commentaire a été bloqué). Vos constats (sous forme de questions, mais ce sont des constats) sont très clairs et tellement véridiques.


      Je posais des questions, sincèrement, car je n'ai pas étudié la question et franchement, les études de type "moi dans mon bureau etc.", je ne vous dirai pas ce que j'en pense.

      Cela dit, ayant été subalterne d'autres femmes, j'ai eu à me poser la question de savoir si je percevais l'autorité féminine de la même façon que celle masculine. Et de même, je me suis demandé si j'avais un rapport "sain et équilibré" face à l'autorité que j'exerce envers mes propres subalternes.

      Il est difficile de déterminer si nos comportements sont le fruit de nos propres convictions ou le résultat d'un conditionnement socio-culturel.

      Ce sont des réflexions intéressantes et importantes, qu'on doit faire sans généralisations et sans parti-pris. Et surtout, à partager avec collègues et amis du sexe opposé - en tout respect!

      Les AFFIRMATIONS de type "les hommes sont comme ci les femmes sont comme ça", on laisse ça aux années 1980, d'accord?

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Le pire, c'est...
    ...une adjointe jolie qui travaille pour une avocate moche.

    La jalousie portant sur la beauté, entre femmes, multiplie les risques de dérapages.

    • Berthe
      Berthe
      il y a 14 ans
      Re : Le pire, c'est...
      > ...une adjointe jolie qui travaille pour une avocate moche.
      >
      > La jalousie portant sur la beauté, entre femmes, multiplie les risques de dérapages.

      IL Y A BIEN PIRE: UNE SECRÉTAIRE MOCHE QUI TRAVAILLE POUR UNE BELLE AVOCATE QUI GAGNE 4 FOIS SON SALAIRE ET A UNE VIE PLUS PALPITANTE!
      CA C'EST DUR! PLUS ON SE RAPPROCHE DE LA VÉRITÉ, PLUS CA FAIT MAL; J'EN SAIS QUELQUE CHOSE, JE PLAIDE DEPUIS 30 ANS; IL Y A ENCORE PIRE: UNE BELLE AVOCATE DEVANT UNE GROSSE JUGE FRUSTRÉE!!

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    C'est vrai que les femmes sont l'enfer au travail et partout au quotidien...
    Je confirme!!!! Je suis moi même une femme et je trouve déplorable les femmes patronnes...Elles sont vraiment plus exigeantes que les hommes...Elles sont même blessantes... Elles ne se contentent pas que de vous donner du travail, mais aussi des injures ou des commentaires méchants à notre égard lorsqu'on ne performe pas...En général, les femmes peuvent être souvent méchantes entre elles...Peut importe leur statut...C'est rééllement plus facile la communication avec les hommes, ils son beaucoup moins rationnel que nous et c'est peut être ce qui explique la facilité de communication et la facilité dans les relations de travail avec eux...

    Avez-vous déjà envisager juste un monde de femmes...Je pense que ça prend des 2 pour faire un monde...

  4. Collabo101
    Collabo101
    il y a 13 ans
    Le terme adéquat.
    Non mais vous n'y êtes pas du tout mesdames. Au lieu de réclamer l'intitulé d'adjointe qui est tout aussi insignifiant, demandez donc "collaborateur/collaboratrice". Ainsi, tout le monde poursuivra ce rêve imaginaire et utopique de l'égalité. Ce postulat de relations amicales entre la secrétaire/ajointe/collaboratrice et l'avocat est d'un ridicule rare.

    Que l'on soit secrétaire/adointe/collaboratrice, que ce soit une femme ou un homme qui soit patron, l'objectif c'est de faire votre travail et à regarder l'heure de publication de vos commentaires, visiblement vous perdez votre temps.

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    Modération
    Les femmes pour qui j'ai eu le plaisir de travailler étaient loin d'être des marâtres..!

    Des avocates cheveronnées et possédant beaucoup de diplomatie. Par contre, je dois admettre que j'ai préféré mes expériences avec la gent masculine et cela n'a rien à voir avec la jalousie ou la compétition, comme l'entendent certains. Les femmes sont de nature plus contrôlantes en général et donc ont plus de difficultés à déléguer. Je suis sous l'impression que les hommes accordent leur confiance professionnelle plus facilement, ce pourquoi ils revérifient moins assiduement l'entièreté du travail effectué, ce qui peut s'avérer lourd au bout d'un certain temps. Enfin, peut-être bien que les deux sexes se complètent et que les forces typiquement féminines compensent les lacunes typiquement masculines et vice-versa.

  6. QC
    Explication
    Un petit argument explicatif.

    Depuis les grands changements sociaux des années 1960 et la Révolution Tranquille, l'égalité des sexes en milieu de travail est devenu un domaine social incontournable.

    Particulièrement, la discrimination et le harcèlement sexuel venant d'un patron homme envers une employée femme. On ne compte tout simplement plus les centaines, les *milliers* de films, livres, articles, etc... publiés sur le sujet, avec la plus grande condamnation possible.

    Et, naturellement, plus aucun homme professionnel dans la société n'ignore que de mal traiter une femme au travail, c'est s'exposer aux poursuites-projecteur, se faire traiter de sale machiste (et c'est carrément l'exécution publique si jamais il y a le mot "harcèlement sexuel" dans la plainte) avec aucun espoir de rémission, et, grosso modo, de se placer somme toutes la tête sous la guillotine.

    Nous avons tous lu ou entendu les histoires de condamnations en millions pour une fesse pincée; d'une faillite d'entreprise à cause d'une mégacondamnation pour avoir refusé des accomodements à une femme enceinte, etc...

    Et, surtout, conjugué avec la mentalité pathétiquement victimaire de notre société ou on glorifie et sacralise les victimes (dont beaucoup qui n'en sont tout simplement pas, tout sexe confondu, mais qui jouissent à faire semblant de l'être pour profiter des biais de nos systèmes judiciaires et de notre discours égalitaire), où n'importe qui voit au moindre petit inconvénient l'occasion rêvée de pleurer en jouant les victimes et en réclamant que la justice immanente lui accorde réparation...

    On en arrive à la conclusion suivante: __Les avocats de sexe masculins sont soit terrifiés, soit mentalement conditionnés depuis leur enfance, à considérer que la moindre accroche à une femme leur étant subordonnée se traduira en poursuite monumentale qui les détruira__

    On peut critiquer, mais appelons un chat un chat: c'est ça. Notons aussi qu'il peut fort bien y avoir un élément de respect authentique et bienveillant (et c'est d'ailleur le cas la majorité du temps), mais il y aura toujours ce "garde-fou".

    Tandis que en "femme -vs- femme", tout l'argument "discrimination de la méchante méchante phallocratie partiarcale qu'on doit condamner à tout prix" n'existe pas. Pire. (enfin, si j'ose dire). Une quantité phénoménale de jeunes avocates ont reçu une éducation qui exacerbe cette autoperception victimaire et revendicatrice (ce qui n'est pas inutile, surtout en litige) au détriment de la conciliance, perçue comme faiblesse.

    Ne percevant aucune obligation de déférence envers sa secrétaire, étant beaucoup plus majoritairement formées professionnellement au comportement agressif et revendicateur, et ne se sentant pas liées par les "gardes-fou antiphallocrates", conclusion, la femme avocate est -effectivement- beaucoup, beaaaauuuucoup plus susceptible d'être tyrannique envers sa secrétaire.

  7. Ina
    Qualité du français!
    Un bravo chère Madame, pour la qualité de votre écriture. C'est si rare ici...Merci!

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