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Les avocats de la Colombie-Britannique devront étudier la culture autochtone

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Radio -canada

2019-12-10 11:11:00

Le Barreau juge que la compétence des avocats doit comprendre la connaissance de l'histoire des relations entre les Autochtones et la Couronne.

 . Les avocats de la Colombie-Britannique auront jusqu'à deux ans pour suivre le cours obligatoire, une première dans les barreaux du Canada. Photo : La Presse Canadienne
. Les avocats de la Colombie-Britannique auront jusqu'à deux ans pour suivre le cours obligatoire, une première dans les barreaux du Canada. Photo : La Presse Canadienne
Le Barreau de la Colombie-Britannique exigera que tous les avocats en exercice suivent une formation en compétences culturelles autochtones, en réponse aux lacunes en matière d'éducation juridique établies par la Commission de vérité et réconciliation.

Le conseil d'administration du Barreau juge que la compétence des avocats doit comprendre la connaissance de l'histoire des relations entre les Autochtones et la Couronne, l'histoire et les conséquences des pensionnats ainsi que la législation spécifique concernant les peuples autochtones au Canada.

À partir de 2021, tous les avocats qui travaillent en Colombie-Britannique seront tenus de suivre un cours en ligne de 6 heures couvrant ces domaines, ainsi que les modifications législatives qui pourraient découler de la nouvelle Déclaration sur les droits des peuples autochtones adoptée par la province.

« Le rôle du Barreau est de protéger l'intérêt public dans l'administration de la justice », soutient Michael McDonald, l'avocat de Vancouver qui coprésidait le comité consultatif vérité et réconciliation du Barreau. Il est également membre de la Première Nation de Peguis, au Manitoba.

« Servir l'intérêt public signifie connaître les faits de l'histoire, même si cette histoire ne montre pas notre société sous un bon jour. »

Le système judiciaire comme agent de préjudice

Historiquement, le système juridique a été un « agent de préjudice » pour les peuples autochtones et, à certains égards, continue de l'être, selon M. McDonald, qui cite en exemple la surreprésentation des peuples autochtones dans les prisons et le système judiciaire.

Les questions qui préoccupent les peuples autochtones imprègnent tous les domaines du droit, dit-il, du droit pénal et familial au droit des sociétés, en passant par le droit de l'environnement et le droit de la propriété intellectuelle et des marques.

En Colombie-Britannique, certains étudiants en droit reçoivent déjà une formation en compétences culturelles autochtones, mais de nombreux avocats pratiquent depuis longtemps et certains viennent d'autres provinces, fait remarquer M. McDonald.

Il est important que les avocats de la justice pénale aient des connaissances de base sur les aspects clés de l'expérience autochtone au Canada, comme la rafle des années soixante, au cours de laquelle les politiques du gouvernement canadien ont facilité le placement de milliers d'enfants autochtones dans des familles non autochtones, fait valoir M. McDonald.

De nombreux avocats spécialisés en immobilier ne connaissent pas la Loi sur les Autochtones et la façon de conclure des accords de développement dans les réserves, dit-il. « Si on n'est pas au courant des politiques, de l'histoire et de la culture de son client, comment être un bon avocat dans cette affaire? », demande-t-il.

Regarder vers l'avenir

« Les avocats et la loi ont créé un système de justice discriminatoire à l'égard des peuples autochtones », dit la présidente du barreau, Nancy Merrill, notant qu'il était illégal pour un avocat d’être mandataire d'une personne autochtone jusqu'aux années 1960.

« C'est une histoire récente. Nous devons regarder vers l'avenir », conclut-elle.
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