La mairesse de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Sue Montgomery, voudrait voir sa suspension annulée. Source : Radio-Canada
La mairesse de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Sue Montgomery, voudrait voir sa suspension annulée. Source : Radio-Canada
La mairesse de l'arrondissement montréalais de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce conteste sa suspension rendue publique mardi par la Commission municipale du Québec (CMQ). Les avocats de Sue Montgomery se sont rendus à la Cour supérieure du Québec pour tenter de faire invalider cette suspension sans rémunération de 120 jours.

Le mois dernier, la CMQ a reconnu Mme Montgomery coupable de 11 violations de l'éthique en lien avec une affaire de harcèlement psychologique impliquant sa directrice de cabinet Annalisa Harris.

Il lui est reproché entre autres d'avoir à plusieurs reprises insulté des fonctionnaires et de leur avoir manqué de respect, d'avoir tenté une fois de retenir le salaire d'un fonctionnaire qui avait allégué être victime de harcèlement et d'avoir omis de divulguer des conflits d'intérêts liés au harcèlement lors de réunions du conseil.

En vertu de la décision de la CMQ, Mme Montgomery ne peut exercer aucune de ses fonctions de mairesse, mais cela ne l'empêche pas de faire campagne. Si elle est réélue le 7 novembre prochain, la suspension sera levée dès son assermentation.

« Injuste »

Mme Montgomery a déjà qualifié la procédure la visant de « chasse aux sorcières ».

Son avocat, Eric Oliver, a fait valoir que la décision prise à son encontre et la suspension étaient « injustes ». Il a déclaré que la commission et le juge qui ont statué sur son cas étaient tous deux en conflit d'intérêts.

Me Oliver a également déclaré qu'il a fallu beaucoup plus de temps que d'habitude à la commission pour rendre sa décision : 16 mois au lieu des 90 jours habituels. Il a laissé entendre que le retard était délibéré et qu'il s'agissait d'une tentative d'affaiblir la campagne de Mme Montgomery pour sa réélection.

Or, il n’en est rien, a répliqué Pierre Robitaille, avocat de la commission.

Ces mois de travail pour examiner la question étaient nécessaires, a-t-il expliqué, notamment pour faire preuve de minutie et pour s'adapter aux calendriers électoraux.

L’avocat de la mairesse évoque une « cascade d'incohérences » qui diffament Mme Montgomery et nuisent à sa carrière politique. Ce qui, de son point de vue, justifie la suspension de la procédure.

Le juge de la Cour supérieure Mark Phillips a déclaré qu'il prendrait une décision sur la suspension dès que possible, probablement dans quelques jours, et qu'il entendrait les arguments sur la validité des violations éthiques lors d'une audience fixée au 5 octobre.

Le bureau de la mairesse Valérie Plante a salué la suspension, tout comme le parti d'opposition Ensemble Montréal.

Sue Montgomery a été exclue du parti de Mme Plante lorsque les allégations ont fait surface.