Ce que GND peut vous enseigner

Certains (juristes, artistes, chirurgiens) atteignent la pleine maîtrise de leur art à un âge avancé. D’autres, du haut de leurs 21 ans, pourraient en montrer à des gens trois fois plus expérimentés.

Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE rebaptisé GND par les médias, manie le verbe avec efficacité et mérite d’être étudié par ceux et celles parmi vous qui doivent représenter publiquement leur cabinet ou leurs clients.

Maîtriser la formule assassine

La force des grands communicateurs, c’est de maîtriser le sens de l’image ou de l’analogie, pour faire passer un message. Démonisé au cours des dernières semaines par le gouvernement Charest, GND n’a pas cédé à la panique. Il a plutôt usé de formules assassines telles que (et je paraphrase) : « n’en déplaise à Madame la ministre, le conflit étudiant ne se résume pas à ''Gabriel Nadeau-Dubois'' vs ''Line Beauchamp''. Ce sont plus de 180 000 étudiants qui refusent de faire les frais de la mauvaise gestion du gouvernement Charest ».

Même lorsque les attaques sont devenues personnelles, GND est demeuré dans les paramètres de son message. Ce dernier point peut paraître banal pour le néophyte, mais lorsqu’on doit répéter le même message en moyenne 25 fois par jour, ça relève pratiquement de l’exploit.

Ce qu’il ne faut pas tenter à la maison…

En relations publiques, le pire ennemi de votre message peut rapidement devenir… vous-même et vos messages concurrents. C’est une chose d’être habile à répéter le même message sans sonner comme une cassette usée (on ne nommera pas de noms ici), c’en est une autre d’être partout, tout le temps, jusqu’à saturation. Le danger dans la sur-communication, c’est d’aliéner son message et son public. Même lorsqu’on devient très en demande, il faut savoir pondérer ses entrevues et participations médias.

En toutes circonstances, le principal est de connaître ses messages-clés et ses lignes maîtresses. Il faut ensuite être capable de les livrer sans que l'auditeur ne sente qu'on lui sert une bouillie réchauffée.