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La vraie vie des stagiaires : fun ou non ?

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Céline Gobert

2012-09-28 15:00:00

Un ancien stagiaire chez Norton Rose témoigne sur Droit-Inc de la réalité de ses « années étudiantes ». Est-ce si facile d’être stagiaire dans un grand bureau ? Peut-on vivre pleinement ses 25 ans ? Débat.

Eric Lallier, ancien stagiaire chez Norton Rose
Eric Lallier, ancien stagiaire chez Norton Rose
Me Eric Lallier a 25 ans. La fleur de l’âge, la vie devant lui.

Pourtant, catapulté dans les bureaux de Norton Rose au Canada en tant que stagiaire, il lui a bien fallu affronter ce qu’il appelle « une mini vie d’adulte ».

« J’ai vécu l’expérience à titre d’étudiant en passant le Barreau, une épreuve difficile mais vraiment intéressante », dit-il.

En lisant l’article de Vivia Chen sur The Careerist, qui questionne les mentalités de la génération (Y) d’avocats, Droit-Inc s’est posé la question : les stagiaires ont-ils perdu toute notion de fun ?

En effet, selon un sondage « Summer Associates Survey », paru sur American Lawyer, les stagiaires d’été auraient aimé « avoir plus de travail et moins de plaisir dans leur programmes d’été », estiment que les évènements sociaux obligatoires sont physiquement et mentalement pénibles et considèrent que le stress à venir est « gérable ».

Physiquement et mentalement pénibles ? Stress gérable ?, s’étonne l’article.

« La nouvelle génération d’avocats n’était-elle pas censée révolutionner le travail ? Ne pas se tuer au boulot comme les vieilles branches du cabinet ? Placer leur famille avant le bureau ? Prendre des vacances ? »

Je suis ambitieux mais pas carriériste

« Certains de mes collègues diront que je me vois bien associé dans cinq, huit ou dix ans mais ce que je veux surtout c’est développer une pratique la plus rigoureuse possible, que les clients qui prennent ma ligne en premier soient satisfaits de mes services », dit Me Eric Lallier, entré comme étudiant en 2010 chez Norton Rose au Canada, puis stagiaire mi-janvier 2012 et assermenté en juillet 2012.

Bien sûr, ce ne fut pas sans sacrifice.

Mais malgré « les difficultés », le jeu semble valoir la chandelle, d’après lui. Variété de mandats, rencontres différentes tous les jours : il est comblé.

A 25 ans, pourtant, n’a-t-il pas envie de s’amuser un peu et de profiter de la vie ?

« Il le faut ! répond-t-il du tac au tac, le plaisir c’est le leitmotiv numéro un. Je suis ambitieux mais pas carriériste. Je parle de plaisir au travail, plaisir avec les amis, plaisir avec la famille. Il faut savoir naviguer dans cet équilibre là. »

Depuis cet été, il fournit donc à titre d’avocat de l’assistance à ses collègues dans le cadre de l’analyse d’une grande variété de questions juridiques, y compris l’interprétation et l’application de conventions collectives et de contrats d’emploi, les recours devant les tribunaux de droit commun, les questions de santé et de sécurité au travail, l’arbitrage de griefs, ainsi qu’en matière pénale.

« Les gens attendent les stagiaires, ils ont hâte que l’on arrive et que l’on évolue dans le milieu, on sent ce désir là de 1) nous apprendre comment le groupe fonctionne, 2) nous voir évoluer dans le bureau », confie cet ancien vice-président aux communications et membre du conseil d’administration de l’Association des étudiants en droit de l’Université de Montréal.

Savoir dans quoi l’on s’embarque

D’abord, il a commencé par ce que l’on appelle une « tournée des groupes » : droit des affaires, litiges, et finalement, droit du travail, branche pour laquelle il se destinait.

« J’ai été très bien accueilli, dans un bel encadrement, dit-il, même s’il faut savoir lorsque l’on signe dans quoi l’on s’embarque. »

L’essentiel, selon lui, est de comprendre ce que l’on attend de son travail. C’est là que se situe la difficulté majeure : moins une fatigue physique que psychologique, savoir « rester focus et axé sur ses objectifs à soi, et ceux du bureau ».

Son objectif à lui était d’abord d’être embauché chez Norton Rose au Canada, « une mission accomplie », dit-il.

Son conseil ?

« Il faut simplement aller dans les limites de ce que l’on est capable de faire. Bien sûr qu’il y a des soirées passées au bureau mais notre génération est volontaire en nombre d’heures notamment. »

Souvent, il entend dire que les gens de sa génération ne travaillent pas comme les associés en leur temps. Mais c’est faux.

« Nous avons un vrai engagement dans notre travail, une vraie volonté d’œuvrer ensemble au sein du groupe, dit-il. Nous savons que le monde juridique est différent de ce qu’il était, et ceux qui s’y lancent sont prêts à fournir les efforts nécessaires. »

Même si ce n’est pas forcément facile lorsque l’on sort des bancs de l’école.

« Cela peut paraître cliché mais je désirais apprendre, me lancer avec engouement dans la profession, ajoute le jeune avocat. Mais oui, il faut s’adapter, je ne vais pas vous le cacher ! »

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Selon vous, la génération de nouveaux avocats est-elle prête à tout sacrifier à leur emploi ? Est-ce une aubaine pour les cabinets ? Ou sont-ils tout simplement plus conscients qu’avant des réalités du monde du travail ?
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