Carrière et Formation

Du litige…à la conciliation

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Sonia Semere

2025-09-04 14:15:42

Après des années en litige et en vulgarisation juridique, une avocate se tourne vers la prévention et le règlement des différends. Rencontre.

Nouvelle étape professionnelle pour Me Camille Rochon : elle intègre Equalis à titre d’avocate-enquêtrice.

Camille Rochon - source : Equalis

Après avoir débuté comme avocate plaidante au ministère de la Justice du Canada, puis s’être consacrée à la vulgarisation juridique, la juriste choisit aujourd’hui de se tourner vers un champ qui la passionne : la prévention et le règlement des différends.

Ce choix n’est pas le fruit du hasard : Me Rochon suit actuellement un DESS en prévention et règlement des différends à l’Université de Sherbrooke.

Une formation qu’elle juge « complémentaire » à son parcours juridique et qui lui permet de développer de nouvelles compétences, notamment en médiation, en psychologie des conflits et même en créativité appliquée au règlement des différends.

Ce qui l’a conduite du litige à la conciliation, sa formation en prévention et règlement des différends et son parcours au ministère de la Justice : Me Rochon se confie à Droit-inc.

Qu’est-ce qui vous a motivée à rejoindre Equalis comme avocate-enquêtrice? Est-ce que c’était une suite naturelle de votre parcours, ou plutôt une nouvelle étape que vous aviez envie d’explorer?

C’est véritablement une nouvelle étape pour moi, un défi que j’avais envie de relever. Jusqu’à présent, j’ai principalement exercé au ministère de la Justice du Canada. J’avais beaucoup exploré le litige, mais je souhaitais m’orienter davantage vers la prévention et le règlement des différends.

C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai entrepris, ce printemps, un DESS en PRD à l’Université de Sherbrooke. Ce programme m’a donné le goût d’occuper un rôle davantage tourné vers la conciliation que vers la confrontation, comme c’est souvent le cas en litige.

J’ai aussi toujours eu un intérêt particulier pour le droit du travail et pour les questions de harcèlement psychologique et sexuel. Le rôle d’avocate-enquêtrice chez Equalis représentait donc une belle occasion d’unir ces intérêts, d’autant plus que j’ai été séduite par leur approche : une offre de services variée, mais surtout profondément humaine.

Plus concrètement, sur quels types de mandats serez-vous appelée à travailler dans le cadre de votre rôle chez Equalis?

Comme je viens tout juste d’arriver, je n’ai pas encore mes propres dossiers, mais je vais bientôt exercer pleinement comme avocate-enquêtrice. Equalis offre plusieurs services : principalement des enquêtes, mais aussi des formations, des analyses de climat de travail et de la médiation. J’aurai donc la chance, éventuellement, de toucher à tous ces volets et la médiation m’intéresse particulièrement depuis que j’ai entrepris mon DESS en PRD à l’Université de Sherbrooke.

Le travail d’avocate-enquêtrice consiste essentiellement à recevoir un mandat d’un client, puis à établir avec lui un plan d’intervention pour évaluer la situation et déterminer la meilleure façon de procéder. Concrètement, cela signifie mener une enquête afin d’analyser s’il y a eu, ou non, du harcèlement psychologique ou sexuel au sens de la loi.

Cela implique des entrevues, une analyse juridique rigoureuse et, en bout de course, la rédaction d’un rapport accompagné de recommandations. Ce rapport permet au client de mieux gérer la situation et de mettre en place des mesures pour améliorer le climat de travail.

Pourriez-vous nous en dire davantage sur le DESS que vous suivez à l’Université de Sherbrooke?

Le programme est ouvert non seulement aux juristes, mais aussi à des professionnels de divers horizons, par exemple en ressources humaines ou en gestion, ce qui amène une belle diversité dans les échanges.

On y explore l’ensemble des modes de prévention et de règlement des différends : la médiation, l’arbitrage, la résolution de conflits en général, mais aussi des cours plus transversaux, comme la psychologie appliquée au PRD ou même la créativité en PRD. L’objectif est de nous amener à penser autrement, à imaginer des solutions innovantes, parfois « hors des sentiers battus », pour régler des différends.

C’est donc une approche complètement différente, mais très complémentaire à la formation en droit. Là où la formation juridique classique met surtout l’accent sur le cadre légal et les règles, le DESS apporte un volet beaucoup plus humain : gestion des relations, compréhension des dynamiques interpersonnelles, recherche de solutions adaptées.

Et je crois que c’est particulièrement pertinent pour un rôle comme le mien. En tant qu’avocate-enquêtrice, j’ai à évaluer des plaintes de harcèlement et à intervenir dans des situations délicates et très humaines. Avoir cette sensibilité supplémentaire, cette capacité de réfléchir autrement aux solutions, me sera assurément très utile dans ma pratique.

Avec du recul, comment évaluez-vous votre expérience comme avocate en litige au ministère de la Justice?

Même si le litige n’était pas destiné à être ma voie à long terme, cette expérience a véritablement forgé mon parcours et mes compétences juridiques. C’est là que j’ai tout appris : la rigueur de travail, la capacité d’analyse, mais aussi une grande faculté d’adaptation qui me sert encore aujourd’hui.

Dès mon stage du Barreau, j’ai eu la chance d’explorer plusieurs domaines de droit, de plaider devant différents tribunaux et de gérer une variété de dossiers. Très rapidement, on m’a confié mes propres mandats, ce qui m’a permis de développer une réelle autonomie et de prendre confiance dans ma pratique.



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