Décès d’un ancien juge

Un juge à la retraite de la Cour du Québec, qui a été chargé de plusieurs commissions d’enquête, est décédé. Qui était-il?
L’avocat à la retraite Bernard Grenier s’est éteint à l’âge de 83 ans.

Natif de Montréal, Bernard Grenier a obtenu une licence en droit de l’Université de Montréal, avant d’être admis au Barreau en 1967.
Me Grenier a été le premier avocat criminaliste du Bureau d’assistance judiciaire du Barreau de Montréal.
Il pratique successivement au ministère du Solliciteur général à Ottawa, au sein de la Commission de réforme du droit du Canada, et au Centre communautaire juridique de Montréal
En 1980, Bernard Grenier est nommé à la Cour des sessions de la paix de Montréal, qui devient ensuite la Chambre criminelle et pénale de la Cour du Québec.
À la fin des années 1980, Bernard Grenier devient le président de la Société de criminologie du Québec.
En 2002, le juge Grenier prend sa retraite, et devient avocat-conseil au cabinet Schurman Longo & Grenier.
Me Grenier s’implique dans le domaine de l’éducation et de la réforme du droit pénal, notamment en formant des juges dans d’autres pays. Il apparaît dans de nombreuses émissions de télévision pour vulgariser le droit.
De 2003 à 2017, Bernard Grenier a été conseiller spécial du ministre de la Justice du Canada en matière de condamnations injustifiées.
Bernard Grenier a présidé la commission d’enquête portant sur le financement du camp du « non » au référendum de 1995, qui a rendu son rapport en 2007.
En juin 2013, Bernard Grenier est nommé membre d'une commission d'enquête sur les manifestations étudiantes du printemps 2012, à laquelle participait également Serge Ménard, ex-ministre de la Sécurité publique du Québec, ainsi que Claudette Carbonneau, ex-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Me Grenier a été nommé avocat émérite par le Barreau du Québec.
Sur la page de l’avis de décès, l’avocat Michel Massicotte se souvient : « Je garde le souvenir d’un être foncièrement bon, animé du constant désir de s’accomplir pleinement, dans toutes les sphères d’activités où il a eu l’occasion d’œuvrer. Il fut un serviteur dévoué, tant de la clientèle qu’il a représentée dans sa pratique que de la population qu’il a servie comme magistrat. »
« Un grand bonhomme à tous égards, qui a su mettre son intelligence et son cœur au service de la justice et qui rayonnait d’une beauté intérieure envoûtante », salue Robert Décary, juge retraité de la Cour d’appel fédérale du Canada. « Je suis honoré et enrichi d’avoir bénéficié pendant toutes ces années de sa présence et de sa fidélité. »
Bernard Grenier laisse dans le deuil sa conjointe, l’avocate criminaliste Isabel J. Schurman, ainsi que ses deux filles Geneviève et Caroline.