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Gloriane Blais subira un « examen médical »

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Gabriel Poirier

2022-02-09 15:00:00

Gloriane Blais pourrait perdre son titre d’avocate. Voici pourquoi…
Me Gloriane Blais. Source : Facebook
Me Gloriane Blais. Source : Facebook
L’avocate Gloriane Blais, qualifiée par plusieurs médias d’« antivaccin », allègue sur Facebook qu’elle devra se soumettre à un « examen médical », ordonné par le Conseil d’administration du Barreau du Québec. Elle pourrait perdre son titre de « maître » au terme de l’évaluation.

Trois médecins devraient l’évaluer, dont un « médecin psychiatre » désigné par le Barreau, poursuit-elle dans une vidéo d’une cinquantaine de minutes. Le passage concerné survient vers la trente-huitième minute.

Me Blais devrait pouvoir nommer l’un des trois médecins, selon l’article 49 du Code des professions du Québec. Le troisième devrait être désigné par les deux premiers.


Source : Pascal Zurlu Antonin / Facebook

La vidéo en question a été diffusée en direct par Pascal Antonin, le 5 février dernier. M. Antonin est l’un des clients de Gloriane Blais ; l’avocate estrienne le représente dans le cadre de ses efforts judiciaires pour mettre un terme à la vaccination des enfants.

Pascal Antonin. Source : Facebook
Pascal Antonin. Source : Facebook
M. Antonin prétend que les vaccins contre le coronavirus SRAS-CoV-2 sont « des injections expérimentales et potentiellement dangereuses ». Débouté par les Tribunaux, il récolte des dons en ligne pour « continuer à la Cour suprême ». Il est impossible de dire, pour le moment, s’il sera ou non entendu par le plus haut tribunal du pays.

À noter que la requête alléguée du Conseil d’administration du Barreau s'appuierait sur l’article 48 du Code des professions. Cet article stipule que le Conseil d’administration d’un ordre professionnel « peut ordonner l’examen médical d’une personne qui est membre de cet ordre (...) lorsqu’il a des raisons de croire que cette personne présente un état physique ou psychique incompatible avec l’exercice de sa profession. »

Gloriane Blais confirme dans la vidéo qu’elle participera à l’« évaluation psychiatrique » qu’aurait commandée le Barreau du Québec. Elle compte rendre les conclusions publiques.

Joint par Droit-inc, le Barreau n’a pas souhaité émettre de commentaires. Questionné sur l’« ordonnance médicale » qui viserait Me Blais, le Barreau n’a pas voulu se mouiller.

« Nous ne pouvons infirmer ni confirmer qu’un tel processus est en cours mais soyez assuré que le Barreau du Québec, en tant qu’Ordre professionnel, prend au sérieux son devoir de protection du public et exerce avec vigilance sa mission de surveillance de la profession », mentionne l’ordre professionnel par courriel.

« Nous ne pouvons commenter la situation particulière d’un membre, ce afin de ne pas compromettre l’indépendance et l’objectivité d’un éventuel processus judiciaire ou disciplinaire. »

Audience à venir

Gloriane Blais aurait participé ce matin, à 9h00, à une audition devant le Conseil d’administration du Barreau. Droit-inc a pu la rejoindre vers midi.

Au téléphone, l’avocate mentionne qu’elle n’a pas été en mesure de renverser l’ « ordonnance médicale » qu’exigerait le Barreau. Le Conseil d’administration devrait se réunir à nouveau lundi prochain, affirme-t-elle.

Il pourrait, selon elle, à cette occasion, suspendre son titre d'avocat « le temps de l’évaluation psychiatrique » en vertu de l’article 52.1 du Code des professions.

L’article 52.1 mentionne qu'un professionnel peut être « radi(é) » ou suspendu « provisoirement » en attendant « qu’une décision soit prise à la suite de l’examen médical ordonné en vertu de l’article 48. »

Une avocate qui défraie la chronique

Gloriane Blais défraie la chronique depuis plusieurs mois en raison de son militantisme et de ses déclarations controversées sur les réseaux sociaux. Elle fait l’objet de deux plaintes au Conseil de discipline du Barreau du Québec.

À Droit-inc, Me Blais affirme détenir une « preuve irréfutable », regroupée en « quatorze volumes », qui prouverait que la première plainte est non fondée. « J’ai toutes les preuves. Le seul problème, c’est que personne ne lit les preuves ! Est-ce une raison suffisante pour m’attaquer et pour m'évaluer en psychiatrie ? »

Dans le second cas, qui concernerait des « propos dérogatoires », l’avocate indique qu’elle réclame « seulement un débat contradictoire ». « Je ne prétends pas détenir la vérité (au sujet de la vaccination, NDLR). Je souhaite seulement un débat (social, NDLR) contradictoire. »

Me Blais a reçu une contravention en décembre 2020 pour avoir participé à une manifestation dite « antivaccin ». Son altercation avec les policiers a été abondamment diffusée sur les réseaux sociaux.


Source : Gloriane Blais / Facebook

Elle s’est retrouvée dans le viseur des Décrypteurs en juin dernier après avoir publié une rumeur qualifiée de « fausse » sur la vaccination d’un enfant de 13 ans en Estrie.

« Je suis une avocate extrêmement qualifiée. Extrêmement qualifiée. L'une des avocates aussi qualifiées que ça au Canada, et l'une des rares avocates si intègres », se défend-elle.

Gloriane Blais a été admise au Barreau en 1999.
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24 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Hmmm ça dépend de ce qu'on lit.
    ICI JE VOUS DONNERAI RAISON, VOUS SEMBLEZ PLUTÔT INVOQUER QUE LE JUGE A VOLONTAIREMENT CHOISI D'IGNORER DE LA PREUVE

    […] c’est que c’est le jugement lui-même qui est partial et qui en fait la preuve comparativement à la preuve soumise.

    Donc, ce n’est pas un biais inconscient, c’est ça qui est triste, c’est ça qui est bouleversant, ce n’est pas un biais inconscient, ce n’est pas une partialité inconsciente comme un être humain peut faire l’erreur, c’est un biais qui est conscient, que le juge a enlevé des parties importantes de la preuve, qui auraient donné raison à mon client pour pouvoir donner raison à la partie qu’il souhaitait… souhaitait donner raison […] (Pages 79 et 80, paragraphe 25)"

    MAIS SI CETTE PORTION NE SIGNIFIE PAS QUE VOUS DITES QUE LE JUGE A CRÉÉ DE LA PREUVE ALORS JE NE SAIS PAS

    Une si mince preuve de la part de l’intimée que le juge de première instance a « dû » lui-même créer une preuve qui n’a jamais fait partie de la preuve qui lui a été soumise par les parties; Déclaration d’appel, par. 7 z), D.A.A., vol. I, p. 190. (Page 73, note de bas de page 28)

    ---
    En ce qui concerne la critique légitime de l'action de l'État, je suis d'accord avec le fait que notre Code de déontologie est probablement trop restrictif et pousse les avocats bien trop souvent à se retenir. Par contre, avec respect, vous êtes pour moi davantage la démonstration de la raison pour laquelle certaines règles existent et risquent de ne pas se relâcher de sitôt. Pour moi, un(e) avocat(e) ne doit pas encourager la paranoïa générale, fondée sur des arguments sophistes et les raccourcis. Nos confrères français font généralement preuve d'un travail exemplaire lorsqu'il s'agit de critiquer publiquement des politiques de l'État. Et l'analyse critique vive n'empêche aucunement une analyse poussée voire manucurée. Au contraire, vos vidéos de désobéissance devant des policiers qui ne font que leur travail ne sont pas cela à mon avis, mais un simple exercice de "clickbait" qui ne met pas en valeur notre profession.

    J'insiste bien sur le fait que cette opinion n'engage que moi. Je respecte les positions contraires, mais vous comprendrez que je suis en total désaccord avec la manière dont vous avez emprunté la Tribune qui vous était donnée.

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